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J’ai décidé quant à moi de prendre un peu de recul quant à l’analyse de cette bd humoristique qui dénonce les travers de la religion catholique. Je me dis que si l’auteur avait eu le courage de faire la même chose au sujet de l’islam, cela ne serait certainement pas perçu de la même manière. Toujours ce fameux débat : peut-on rire de tout ?
Je ne défends pas particulièrement les religions quelles quelles soient car elles sont responsables de beaucoup de destructions, de massacres, de viols d’enfants à travers le monde etc... Cependant, plus de la moitié de la planète est croyante. Il serait alors convenable de respecter leur foi. Mon meilleur ami est par exemple un catholique pratiquant. Je ne suis pas certain qu’il aurait apprécié cette bd si je la lui avait offerte à Noël.
Alors, oui c’est une belle poilade dans un esprit déjanté pour certains. Me moquer des chrétiens (ou d’autres religions) n’est absolument pas ma tasse de thé. Pour autant, quand j’ai lu récemment « Le crépuscule des idiots », c’était également une critique de la religion mais amené de manière beaucoup plus subtile et intelligente.
Je vais prendre un exemple très concret de gags de Winschluss, un auteur pourtant que j’apprécie grandement depuis son fameux Pinocchio. Dieu demande à Abraham de sacrifier son fils puis se ravise, puis le redemande en se moquant de l’homme etc…
Cependant, Abraham commet l’irréparable. Grosse poilade : il a tué son fils dans un bain de sang. Je ne sais pas mais moi, ce genre de gag ne me fait pas rire du tout ! Je pense à mon propre enfant et ce qu'on pourrait faire sous une influence néfaste. Alors oui, on peut prendre les choses à la légère et c’est d’autant plus pratique avec une religion tolérante comme le catholicisme où il n’y aura pas de fatwa ou de vengeance terroriste posthume dans une rédaction de journaux composé d'auteurs de bd.
Je ne conseillerais pas l’achat pour ne pas offusquer les millions de chrétiens qui composent notre civilisation dont il faut être fier pour ses valeurs de démocratie et de libertés. Je l'ai dit en toute honnêteté.
Winshluss est indécrottable. Après Pinocchio, il s'attaque à la bible.
Même si le sujet n'est pas nouveau, les années 70 avec Gotlib, Reiser et les Monty Python sont déjà passés par là, on retrouve justement ce ton qui n'est plus si courant aujourd'hui.
Poilant !
Bien sûr, il ne faut pas essayer de comparer ce dernier ouvrage de Winshluss avec le très réussi Pinocchio (2008), primé à Angoulème en 2009.D'ailleurs, dans un premier temps, j'avais soigneusement laissé cette bande dessinée sur la pile, après en avoir parcouru quelques pages, la jugeant digne de peu d'intérêt.Il aura fallu attendre que l'on me l'offre pour me plonger dans la lecture de cet album fort controversé.(prix, intérêt, déception de beaucoup de lecteurs....)
Ce livre humoristique, composé de saynètes, plus ou moins réussies, est seulement destiné à faire rire, et sur ce point,le pari est gagné.Seule l'histoire avec Superman m'a laissé assez dubitatif. D'autres comme l'idylle de Dieu avec Marie, la mort de Jésus sont vraiment bien trouvées.Quant à la scène finale, elle est particulièrement soignée !
"Les requins marteaux" ont, une de fois de plus soigné l'édition avec une couverture "classieuse", en total opposition avec le dessin irrévérencieux de Winshluss.
Je ne suis guère un adepte des bd humoristiques,relevant plus de blagues de potaches que d'autres choses, mais là, j'avoue avoir passé un bon moment de lecture avec St Franky, le narrateur,patron des amateurs de houblon et de bd.
Cette lecture underground de la bible est certes à mettre en parallèle avec l'adaptation très sage voire quasi religieuse qu'en avait fait Crumb, autre dessinateur underground, en 2009, avec La Genèse .
La Bible fait encore l'objet d'inépuisables sources d'inspiration puisque Gueluck, lui aussi, avec son célèbre Chat, nous offre sa propre interprétation.
Et voici Dieu, puis Gabriel, Moïse, Jésus, etc. et puis vint Winshluss, la Bible aux pinces, un rictus de circonstance au bec, décidé à croquer le livre des livres mais l’œuvre est coriace. Elle a traversé les siècles et fait tant gloser les pauvres cervelles humaines qu’elle semble intouchable avec un cœur inviolable. Robert Crumb n’a fait que l’illustrer ; Winshluss la parodie mais sa puissance de feu ressemble à une pétoire mouillée. La Genèse débute normalement le recueil de bédé et il faut bien admettre que le propos et le dessin sont faibles. L’auteur reprend du poil de la bête lorsqu’il s’attaque au premier homme, à Eve et au serpent tentateur. Le sacrifice d’Abraham qui s’ensuit, d’un « SHLACK » tranchant, déclenche un uppercut dans la mâchoire du lecteur, à l’instant où Abraham se tourne vers le nuage duquel Dieu a décampé, confus, laissant l’homme désespérément seul avec ses interrogations métaphysiques. Dieu est facétieux et Winshluss tente d’être drôle. L’arrivée de Jésus ne change pas la maldonne. Même le pauvre gars floué via les réseaux asociaux et dépouillé par un pseudo-Dieu se voulant son ami, le running gag qui s’ensuit avec son arrivée aux portes du paradis comme devant une boîte de nuit hermétiquement et définitivement close pour les losers, face à Saint-Pierre représenté en Black bodybuildé, ne fait pas sourire. Seule la fin du recueil rehausse légèrement le ton avec une armée casquée de Walking Dead, ressuscitée par un Jésus destroy. La dernière planche, « Adam et Dave » est une totale réussite, mordante et pénétrante à souhait.
Enfin, bon Dieu, qu’est-il arrivé à notre bon père Winshluss ? Quel démon l’a piqué ? Lui naguère si corrosif, si hilarant avec un dessin se suffisant à lui-même, sans aucun texte à l’appui, qu’il est peu drôle et fade ! Maintenant, il ne faut pas se tromper et crier haro sur un auteur qui a livré des œuvres superbes. On pouvait juste imaginer une trajectoire toujours ascendante alors que le moteur de la fusée vient d’avoir un raté.
J’ai décidé quant à moi de prendre un peu de recul quant à l’analyse de cette bd humoristique qui dénonce les travers de la religion catholique. Je me dis que si l’auteur avait eu le courage de faire la même chose au sujet de l’islam, cela ne serait certainement pas perçu de la même manière. Toujours ce fameux débat : peut-on rire de tout ?
Je ne défends pas particulièrement les religions quelles quelles soient car elles sont responsables de beaucoup de destructions, de massacres, de viols d’enfants à travers le monde etc... Cependant, plus de la moitié de la planète est croyante. Il serait alors convenable de respecter leur foi. Mon meilleur ami est par exemple un catholique pratiquant. Je ne suis pas certain qu’il aurait apprécié cette bd si je la lui avait offerte à Noël.
Alors, oui c’est une belle poilade dans un esprit déjanté pour certains. Me moquer des chrétiens (ou d’autres religions) n’est absolument pas ma tasse de thé. Pour autant, quand j’ai lu récemment « Le crépuscule des idiots », c’était également une critique de la religion mais amené de manière beaucoup plus subtile et intelligente.
Je vais prendre un exemple très concret de gags de Winschluss, un auteur pourtant que j’apprécie grandement depuis son fameux Pinocchio. Dieu demande à Abraham de sacrifier son fils puis se ravise, puis le redemande en se moquant de l’homme etc…
Cependant, Abraham commet l’irréparable. Grosse poilade : il a tué son fils dans un bain de sang. Je ne sais pas mais moi, ce genre de gag ne me fait pas rire du tout ! Je pense à mon propre enfant et ce qu'on pourrait faire sous une influence néfaste. Alors oui, on peut prendre les choses à la légère et c’est d’autant plus pratique avec une religion tolérante comme le catholicisme où il n’y aura pas de fatwa ou de vengeance terroriste posthume dans une rédaction de journaux composé d'auteurs de bd.
Je ne conseillerais pas l’achat pour ne pas offusquer les millions de chrétiens qui composent notre civilisation dont il faut être fier pour ses valeurs de démocratie et de libertés. Je l'ai dit en toute honnêteté.
Winshluss est indécrottable. Après Pinocchio, il s'attaque à la bible.
Même si le sujet n'est pas nouveau, les années 70 avec Gotlib, Reiser et les Monty Python sont déjà passés par là, on retrouve justement ce ton qui n'est plus si courant aujourd'hui.
Poilant !
Bien sûr, il ne faut pas essayer de comparer ce dernier ouvrage de Winshluss avec le très réussi Pinocchio (2008), primé à Angoulème en 2009.D'ailleurs, dans un premier temps, j'avais soigneusement laissé cette bande dessinée sur la pile, après en avoir parcouru quelques pages, la jugeant digne de peu d'intérêt.Il aura fallu attendre que l'on me l'offre pour me plonger dans la lecture de cet album fort controversé.(prix, intérêt, déception de beaucoup de lecteurs....)
Ce livre humoristique, composé de saynètes, plus ou moins réussies, est seulement destiné à faire rire, et sur ce point,le pari est gagné.Seule l'histoire avec Superman m'a laissé assez dubitatif. D'autres comme l'idylle de Dieu avec Marie, la mort de Jésus sont vraiment bien trouvées.Quant à la scène finale, elle est particulièrement soignée !
"Les requins marteaux" ont, une de fois de plus soigné l'édition avec une couverture "classieuse", en total opposition avec le dessin irrévérencieux de Winshluss.
Je ne suis guère un adepte des bd humoristiques,relevant plus de blagues de potaches que d'autres choses, mais là, j'avoue avoir passé un bon moment de lecture avec St Franky, le narrateur,patron des amateurs de houblon et de bd.
Cette lecture underground de la bible est certes à mettre en parallèle avec l'adaptation très sage voire quasi religieuse qu'en avait fait Crumb, autre dessinateur underground, en 2009, avec La Genèse .
La Bible fait encore l'objet d'inépuisables sources d'inspiration puisque Gueluck, lui aussi, avec son célèbre Chat, nous offre sa propre interprétation.
Et voici Dieu, puis Gabriel, Moïse, Jésus, etc. et puis vint Winshluss, la Bible aux pinces, un rictus de circonstance au bec, décidé à croquer le livre des livres mais l’œuvre est coriace. Elle a traversé les siècles et fait tant gloser les pauvres cervelles humaines qu’elle semble intouchable avec un cœur inviolable. Robert Crumb n’a fait que l’illustrer ; Winshluss la parodie mais sa puissance de feu ressemble à une pétoire mouillée. La Genèse débute normalement le recueil de bédé et il faut bien admettre que le propos et le dessin sont faibles. L’auteur reprend du poil de la bête lorsqu’il s’attaque au premier homme, à Eve et au serpent tentateur. Le sacrifice d’Abraham qui s’ensuit, d’un « SHLACK » tranchant, déclenche un uppercut dans la mâchoire du lecteur, à l’instant où Abraham se tourne vers le nuage duquel Dieu a décampé, confus, laissant l’homme désespérément seul avec ses interrogations métaphysiques. Dieu est facétieux et Winshluss tente d’être drôle. L’arrivée de Jésus ne change pas la maldonne. Même le pauvre gars floué via les réseaux asociaux et dépouillé par un pseudo-Dieu se voulant son ami, le running gag qui s’ensuit avec son arrivée aux portes du paradis comme devant une boîte de nuit hermétiquement et définitivement close pour les losers, face à Saint-Pierre représenté en Black bodybuildé, ne fait pas sourire. Seule la fin du recueil rehausse légèrement le ton avec une armée casquée de Walking Dead, ressuscitée par un Jésus destroy. La dernière planche, « Adam et Dave » est une totale réussite, mordante et pénétrante à souhait.
Enfin, bon Dieu, qu’est-il arrivé à notre bon père Winshluss ? Quel démon l’a piqué ? Lui naguère si corrosif, si hilarant avec un dessin se suffisant à lui-même, sans aucun texte à l’appui, qu’il est peu drôle et fade ! Maintenant, il ne faut pas se tromper et crier haro sur un auteur qui a livré des œuvres superbes. On pouvait juste imaginer une trajectoire toujours ascendante alors que le moteur de la fusée vient d’avoir un raté.