L'imprimerie du diable
1. L'Imprimerie du diable
Une BD de
Virginie Greiner
et
Annabel
chez Les Arènes BD
- 2024
Greiner, Virginie
(Scénario)
Annabel
(Dessin)
Chablé, Carlo
(Couleurs)
Galopin, Marie
(Couleurs)
Zeppegno, Chiara
(Couleurs)
04/2024 (18 avril 2024) 137 pages 9791037511669 Format normal 497432
Reine Percheval, ce tribunal est réuni ce jour afin d’établir votre implication dans des crimes de sorcellerie d’une extrême gravité… Dans le cas où vous seriez reconnue coupable, la sentence sera la mort !
Au vu de la couverture et du titre, je m'attendais à une œuvre sur la création de l'imprimerie par Gutenberg. Or, ce n'est pas exactement le thème de cette BD. Comme quoi, on peut se faire de fausses idées dès le départ. Il faut lire une œuvre avant de pouvoir réellement se prononcer.
Le thème est plutôt celui du pouvoir qui utilise la peur pour manipuler les gens. Nous sommes à la fin de la féodalité et les différences sociales n'ont jamais été aussi grandes car les paysans qui produisent pourtant la richesse meurt de faim.
Pour éviter toute révolte, les princes vont utiliser l'imprimerie pour diffuser des idées contre les femmes en les accusant de sorcières. Elles finiront brûler sur un bûcher sur la place publique au vu de tous afin de montrer l'exemple.
C'est dans ce contexte assez particulier qu'on va avoir droit à une histoire d'amour entre une jeune guérisseuse et un jeune imprimeur qui a quitté sa condition de paysan pour se mettre au service du prince de Genève. Il va écrire un traité de démonologie qui va faire foi dans le milieu de l'Inquisition. C'est alors que va survenir le combat pour un véritable choc de valeurs. On se demande si l'amour peut en triompher.
Au-delà de cet aspect purement romanesque, c'est la question de l'utilisation des peurs par le pouvoir qui interroge. Il est vrai que le sujet demeure d'actualité avec les virus et les guerres qui se propagent. On a alors souvent besoin d'un pouvoir protecteur qui ne sert malheureusement que ses propres intérêts.
Malgré une fin un peu convenue, cette œuvre a le mérite de poser les bonnes questions et faire un bon constat. Cependant, il n'est pas certain qu'à l'époque, les gens avaient une telle clairvoyance. C'est toujours facile de juger par la suite. Un peu comme mon erreur de départ.