Les imbuvables ou comment j'ai arrêté de boire
Une BD de Julia Wertz chez L'Agrume - 2023
11/2023 (09 novembre 2023) 320 pages 9782490975839 Format comics 486496
L'alcoolisme et les tentatives aléatoires pour s'en sortir, raconté par l'hilarante Julia Wertz. Le jour de ses 30 ans, Julia Wertz défonce une jeep de location dans la jungle de Porto Rico. Pour comprendre comment elle en est arrivée là, il faut revenir plusieurs années en arrière, quand elle décide d'en finir avec l'alcool. Les imbuvables raconte ce chemin aléatoire vers la sobriété, un parcours semé d'épreuves et de rebondissements, tour à tour émouvants et hilarants : les groupes de parole improbables, la cure de désintox, les histoires d'amour... Lire la suite
Cette BD porte bien son nom...
Parce que Julia Wertz cherche un moyen de guérir son alcoolisme (spoiler, c’est vraiment pas facile, mais on peut y arriver avec des médicaments, des séances de psychothérapie et quelques bons amis), mais aussi, dans une autre mesure, parce que les hommes qu’elle rencontre sont imbuvables (ses frères, son logeur, ses petits copains, certains hommes dans la rue...).
Quelque part aussi parce que cette BD, sur le plan formel, est particulièrement insipide. Si l'objectif était de faire une BD imbuvable, c'est réussi : trait simple, « qui va à l’essentiel » (France Inter), décor généralement épuré voir absent, découpage redondant... Idem pour la composition, saturée de narratifs et autres bulles en cascade. Les rares variations de style n'y changent rien.
Certes, les personnages, aux grands yeux caractéristiques et aux corps polissés, sont dessinés avec une grande régularité... Mais, marre de ces romans graphiques à portée autobiographique où l'esthétisme passe complètement à la trappe !
Les angoisses de Julia Wertz et son storytelling, qui prend trop souvent la forme d'anecdotes, dans une organisation assez chaotique, m'ont rebuté. Je ne suis apparemment pas le public cible.
C’est dommage, parce que le fond du propos est éminemment intéressant : que ce soit son combat intérieur contre l'alcool et les discriminations, ou encore sa vision aiguë de New York, ainsi que du monde du Comics indépendant.
Et puis, il est vrai, il y a beaucoup d’humour (pour Le Monde c’est « hilarant », pour L’Obs la BD est « drôle et attachante », « humour cru » selon Washington Post...), bien que je n’ai franchement ri qu’une fois sur les 318 pages de ce roman graphique. Probablement la faute d’une traduction problématique, imbuvable encore une fois...
Je me répète, le titre français est bien trouvé.