I Am a Hero
1. Tome 1
Une BD de
Kengo Hanazawa
chez Kana
(Big Kana)
- 2012
Hanazawa, Kengo
(Scénario)
Hanazawa, Kengo
(Dessin)
<N&B>
(Couleurs)
Montésinos, Éric
(Autres)
Lacroix, Cynthia
(Autres)
Simon, Pascale
(Traduction)
04/2012 (27 avril 2012) 248 pages 9782505014409 Format Manga 161674
Hideo Suzuki n'est pas du tout ce qu'on pourrait appeler un héro. Il ne mène pas la grande vie, a peur de tout et se méfie de tout le monde, a des hallucinations et sa copine ne cesse de lui vanter les mérite de son ex- petit copain. Pourtant, en rentrant un soir chez sa copine, sa vie va basculer ... Saura-t-il devenir un héro ?
C'est une note totalement subjective que j'émets. J'ai conscience que ce manga est réellement original par son univers et son ambiance. Cependant, je n'ai pas aimé ce récit hors norme car le héros marginal et loser semble souffrir d'une étrange schizophrénie lui faisant voir des hallucinations. Il entame même des discussions hautement philosophiques avec des fantômes qui peuvent apparaître même au travers de la cuvette des toilettes. Oui, c'est très peu pour moi.
Maintenant, je peux comprendre que cela plaise. Le récit prend très vite une allure assez apocalyptique dans le genre de Walking Dead où il sera alors question de survie. On se rend compte que c'est un homme dérangé qui se réfugie dans ses délires qu'on n'a pas forcément envie de partager. Bref, une série un peu déjanté. Il faut aimer car c'est véritablement le genre d'oeuvre qu'on admire ou qu'on déteste. Visuellement, c'est très soigné et je n'ai rien à redire.
"Comment renouveler l'éternel thème de l'invasion des morts-vivants, par rapport aux "standards" incontournables établis par George Romero ?", c'est la question qui, clairement, parcours le travail de Hanazawa dans ce premier tome de "I am a hero" - a priori clin d'oeil au chef d'oeuvre de Richard Matheson, qui justement proposait un point de vue alternatif quant aux récits "classiques" de contamination et d'affrontement. Le choix - intéressant, même s'il n'a rien conceptuellement de révolutionnaire - est ici d'inscrire le récit apocalyptique au sein d'une peinture triviale de la réalité la plus ordinaire, la "menace" restant dans ce premier tome bien moins importante pour le personnage principal que ses problèmes amoureux et professionnels ("Shawn of the Dead" sans l'humour anglais ?). Ces 200 pages consacrées au quotidien vaguement répugnant d'un post-ado attardé, hanté par des fantasmes régressifs et accablé par une sexualité minable (remarquables scènes "amoureuses", assez touchantes, avec Tekko) et un boulot exténuant peu compatible avec ses rêves de célébrité, sont tout bonnement passionnantes, dans un registre ultra-réaliste très original. On appréciera aussi la description ironique du travail des mangakans, et, avec la rupture des dernières pages, on attend la suite avec impatience.