Hôtel Particulier (Sorel)
Hôtel Particulier
Une BD de Guillaume Sorel chez Casterman (Univers d'auteurs) - 2013
05/2013 (29 mai 2013) 102 pages 9782203057753 Grand format 187261
De nos jours, une jeune femme se suicide dans son appartement… mais ce n’est que le début de son histoire. Sous le regard d’un chat complice, manifestement capable de continuer à la voir, elle se met à hanter l’immeuble où elle a vécu, témoin involontaire mais intéressé du quotidien intime de ses anciens voisins. Ici un couple illégitime vit une passion charnelle, avec la complicité un peu perverse du mari trompé, là ce sont des parents dévorés d’angoisse face à la disparition inexplicable de leur petite fille, ou encore ce solitaire apparemment... Lire la suite
Hôtel particulier est surtout une bd d'atmosphère qui possède de magnifiques planches à admirer. On va suivre au fil des pages les déambulations d'une belle fantômette qui se balade à travers un immeuble et qui explore la vie de ses voisins.
Il y a de la magie et de la poésie. Il faut être sensible à cela pour pénétrer dans cet univers particulier tout en délicatesse. Les textes sont lyriques à souhait et on peut vite succomber entre l'ennui et la mélancolie. A ne pas lire dans la période de Noël par exemple...
On retrouve également le fameux chat si cher à l'auteur et qui nous avait terrorisé dans Algernon Woodcock comme une sorte de clin d'oeil.
En conclusion, c'est très beau graphiquement mais il faudra repasser par la case scénario car son absence pèse.
Après avoir découvert et beaucoup apprécié le boulot de G. Sorel dans "Les derniers jours de Stefan Zweig", c'est tout naturellement que je me suis procuré "Hôtel Particulier".
Quel envoutement qu'est cette œuvre ! j'ai été complètement happé par cette histoire avec cette sensation d'errer dans mes pensées à chaque fin de planche. C'est comme si j'étais à la place d’Émilie, l'héroïne de cette histoire.
Tout fonctionne dans cette trame. Tout est logique, tout coule de source. Reste le mystère de l'acte désespéré d’Émilie mais au bout du compte, cela a peu d'importance.
Ce voyeurisme partagé avec elle n'est même pas gênant tellement la façon de pénétrer dans l'intimité des différents personnages se justifie... Certes, on est bien aidé par le côté fantastique ou peut-être que c'est grâce à la présence du chat , cet animal qui peut vaquer partout dans l'immeuble sans qu'on lui accorde une quelconque importance... Peut-être qu'inconsciemment le chat nous tranquillise sur une éventuelle mauvais conscience...
Au bout du compte, jusqu'à la fin on ne sait pas trop ce que doit chercher Emilie pour ne plus être cette âme errante... On finit par le comprendre ou en tout cas je l'ai interprété ainsi : elle a enfin trouvé ce que, même de son vivant, elle avait cherché certainement en vain...
G Sorel, seul aux commandes, nous gratifie d'un superbe album avec un scénario sans failles (sauf peut-être la fin trop "banale" à mon goût) et un dessin aussi particulier que son hôtel.... Mais tellement accrocheur.
Les visages offrent, selon moi, beaucoup + d'expressions que celles parfois inexistantes dans "Les derniers jours..."
Un très bon moment de lecture nourri entre autres par de belles strophes empruntées à Baudelaire ou Rimbaud pour ne citer qu'eux.
Thé bouillant, lecture, cigarette, bain… Petites douceurs quotidiennes. Mais dans la baignoire, c’est le corps sans vie d’Emilie que les voisins retrouveront. Cela étant, Emilie demeure dans cette grande bâtisse et son fantôme va errer de pièce en pièce, d’étage en étage. Elle va alors découvrir la vie de bien des voisins aux comportements parfois étranges voire douteux. Dans cet hôtel particulier, les fantômes et les êtres vivants cohabitent dans une "vie" rythmée par les références littéraires (De Rimbaud à Carroll en passant par Pouchkine...)
http://aumilieudeslivres.wordpress.com/2013/07/26/hotel-particulier-sorel/
Sorel est le brillant dessinateur de la série Algernon Woodcock. Quand j'ai ouvert cette BD, je ne le savais pas (disons que je n'avais pas fait le rapprochement). Mais, très vite, le talent graphique nous saute au visage, avec ce jeu d'ombres si particulier qui donne son relief à Algernon Woodcock.
"Hôtel particulier" permet de se rendre compte que Sorel est aussi un scénariste de talent. Dans ce conte fantastique et réaliste, l'auteur nous embarque sur les traces d'une jeune fille fantôme qui hante son immeuble et y découvre les turpitudes et fantasmes du quotidien.
Sorel excite notre sentiment de voyeur en faisant traverser les murs et les plafonds à son héroïne et nous immiscer dans des appartements souvent sordides. Il mélange à ça un côté fantastique en donnant chair à des personnages de fiction.
Cet album est l'occasion pour Sorel de traduire son goût pour la littérature. Même si tout ça reste finalement très dense et, du coup, parfois peu fouillé, c'est une des BDs les plus séduisantes que j'ai lues ces derniers mois. Comme l'immeuble du livre, je suis hanté par les images que Sorel nous donne.
Une très très bonne surprise.
Ayant adoré "Les derniers jours de Stefan Zweig", je n’ai pas longtemps hésité à me procurer ce one-shot.
Je l'ai vraiment apprécié tant pour son graphisme somptueux que pour la qualité de son histoire.
« Hôtel Particulier » invite à suivre les pas d’une femme qui vient de se suicider et dont le fantôme erre dans l’immeuble qu’elle habitait. Déambulant d’appartements en appartements, avec pour seul compagnon un chat avec qui elle peut parler, elle découvre progressivement l’intimité de ses anciens voisins.
Pas vraiment de réel fil rouge dans ce huis-clos mais plutôt la découverte de plusieurs tranches de vies, ainsi qu’une histoire d’amour entre la jeune fantôme et un artiste qui habite l’immeuble.
J'ai particulièrement apprécié l'aspect fantastique du livre. Au fil du récit, les personnages de l’immeuble ont en effet tendance à se révéler de façon assez surprenante. D’enfants qui disparaissent dans un placard à ce voisin qui organise des fêtes avec des personnages issus de bouquins de sa bibliothèque, en passant par une sorcière qui maltraite des chats ou des gens qui traversent des miroirs, l’imaginaire joue en effet un rôle assez prépondérant dans cet ouvrage
Les très beaux dessins de Sorel accompagnent un récit envoûtant où l'auteur nous fait passer de l'autre côté du miroir. Le noir et blanc convient parfaitement au nouvel état d’Émilie, "jeune suicidée" et à ses visites intéressées et intéressantes aux autres locataires. Son tandem avec le chat est savoureux et nous permet d'appréhender la mort de façon poétique. malgré quelques petites longueurs dans le récit facilement pardonnables, et l'auteur nous livre un conte sensuel où l'amour sort vainqueur sous les yeux complice d'un sacré "matou mateur". A lire absolument....
Superbe album. Sorel exploite à merveille la palette des gris avec une histoire originale. La couverture me donne l'envie d'en voir une version colorée dans ces tons pastel et sépia.
UNE OEUVRE? SUREMENT! et si la BD est pour certains une détente et un loisirs cela devrait les convaincre que c est aussi un ART...
album absoluement envoutant ! les histoires se succedent avec une facilité bien maitrisée ! du grand art ! bravo au maitre Soel qui nous ofre son plus bel ouvrage!