La horde du Contrevent
3. La Flaque de Lapsane
Une BD de
Éric Henninot
chez Delcourt
- 2021
Henninot, Éric
(Scénario)
Henninot, Éric
(Dessin)
Georges, Gaétan
(Couleurs)
Esteban
(Couleurs)
Roudaut, Stevan
(Lettrage)
Damasio, Alain
(Adapté de)
10/2021 (27 octobre 2021) 76 pages 9782413038177 Grand format 431664
La Horde, menée d'une main de fer par son traceur, entame la traversée de la Flaque de Lapsane, dont nul n'est jamais ressorti vivant. Une épreuve pour tous, sans compter que la saison des pluies approche et que Callirhoé a secrètement décidé de garder son enfant. Pour Sov, qui doit tout à la fois la protéger et maintenir la cohésion du groupe, l'épreuve de vérité approche...
Quel choc les amis! On savait le roman un des plus pissants de la SF française jamais écrit. On avait constaté le talent d’Eric Henninot dès le premier tome. J’avoue ma surprise sur la concentration d’un tome entier sur la traversée de la Flaque de Lapsane, ne me souvenant pas de l’importance de ce passage dans le livre. Ce petit détail laisse imaginer une série en au moins six tomes et je pressens déjà un très gros dernier opus pour arriver à boucler ce monument. Pour rappel aux non initiés: il s’agit pour la Horde de traverser en « trace directe » une vaste étendue marécageuse dont le centre est un lac aux fonds variables et surtout parcourus de Chrones, entités redoutables qui dévient le temps et l’espace…
Le tour de force de ce volume est de nous happer malgré des décors absolument ternes, monotones, et par moment (la traversée centrale à la nage) vides! Mais la richesse des personnages, la tension dramatique et la maitrise narrative impressionnants de Henninot nous plongent dans ce maelstrom émotionnel de bout en bout sans nous laisser respirer et en procurant des sensations comme le permet rarement la BD. La tension permanente entre la hordière enceinte et le redoutable Golgoth respire sur les interventions quasi-surnaturelles du maître d’Erg le protecteur, d’un siphon qui agit sur le Temps puis d’une énigmatique tour que l’auteur passe avec une surprenante rapidité. Il faut bien faire des choix! La force de cette histoire c’est de nous faire (par moments) oublier l’aberration du projet en nous plongeant dans le cœur de l’Humain épicé de réflexions philosophiques sur l’être, le Temps, l’âme et l’individu. Un immense roman a donné naissance à une immense BD qui prends la suite de Servitude et Azimut comme étalon de la plus grande série BD en cours. Tout simplement.
Lire sur le blog:
https://etagereimaginaire.wordpress.com/2022/01/19/bd-en-vrac-28-aquablue17-uccdolores4-contrevent3/?_gl=1*1qz3igy*_gcl_au*NjA2Nzg3NTQuMTcyNzM1MTYyMg..
Pour amateurs du genre,...
c'est un peu confus et il est vraiment difficile d'avoir de l'attachement pour des personnages palots et sans âmes, excepté SOV, le scribe.
Le dessin est dynamique et beau, mais il est parfois ardu de distinguer les visages masculins du féminin, oups...
Mais le pire pour moi, ce sont les dialogues (qui portent le scénario, c'est dire si c'est important), trop familiers et beaucoup trop souvent inutilement vulgaires (un zéro pointé!!!!)
Dommage car le concept est vraiment intéressant, mais je n'ai pas du tout été enthousiasmé....
Je ne connaissais pas le roman d'origine, mais je me suis lancé dans cette série, séduit par l'originalité de l'intrigue et sa narration complexe qui permet plusieurs niveaux de lecture. Je prends à chaque tome un immense plaisir à découvrir les aventures hors norme de cette horde du contrevent. L'histoire est rude, et la psychologie des personnages est extrêmement riche. Le dessin est remarquable et très innovant. Je suis déjà impatient de la suite !
Je trouve ce troisième tome un poil décevant.
L'histoire patauge un peu et fait du sur place.
Au gré de la horde qui traverse la flaque de Lapsane et des péripéties qu'elle rencontre, il ne se passe pas grand chose.
Tout tourne autour de Callirhoé et de son bébé. Elle veut continuer la trace , puis elle ne veut plus, elle continue, elle arrête, elle avance, elle recule., elle y croit plus, puis elle y croit de nouveau, elle se sent bien, puis mal, puis de nouveau bien et encore mal ....
Bref ça n'est que ça du début à la fin.
Ca traine et ça m'ennuie.
De plus, tout le coté mystique et spirituel autour des Chrones m'a un peu perturbé.
Les 3 passages (le Corroyeur au début de l'album, puis le Siphon, et le Chrone de la tour vers la fin de l'album) m'ont laissé perplexe et dubitatif.
Bref, la Flasque de Lapsane a été une grosse épreuve à traverser pour la Horde et autant pour moi à le lire.
Heureusement que la série forme un tout qui pour l'instant est toujours très réussi.
La narration, la mise en scène, le découpage, l'ambiance, l'atmosphère... tout est solide, maitrisé et retranscrit parfaitement la fatigue, l'épuisement et la tension qui règne au sein de cette 34ème Horde du Contrevent.
Troisième tome, troisième ambiance :
La 34ème Horde du Contrevent s'obstine à "contrer en trace directe", malgré les risques, et commence à s'embourber dans la redoutable Flaque de Lapsane. Golgoth, son inflexible et terrifiant traceur, seul responsable de ce désastre annoncé, révèlera à cette occasion une personnalité des plus inquiétantes qui fragilisera comme jamais la cohésion de la horde...
Dans cette "Flaque de Lapsane", Éric Henninot s'attache principalement à l'action, sans autre enjeu que la survie. Ici, il n'est plus question des Fréoles ou des intrigues de L'Hordre. Le vent lui-même semble pratiquement absent du décor. Le récit n'en est que plus frontal, crépusculaire et rugueux, mais n'a pas la subtilité de "L'escadre frêle".
En revanche les tensions, les doutes, les peurs et les trahisons qui se tissent entre les personnages sont saisissants, hormis quelques redondances, et interpellent sur les forces et les failles de la nature humaine confrontée à l'hostilité des éléments.
Même si j'ai trouvé cet épisode d'une intensité inférieure aux autres, cette traversée garde quelque chose de titanesque qui maintient la Horde du Contrevent au niveau des grandes œuvres de la bande dessinée.