L'homme qui aimait les plantes
Une BD de Stéphane Piatzszek et Benoît Blary chez Quadrants (La médecine autrement) - 2023
01/2023 (01 février 2023) 88 pages 9782302095731 Format comics 466424
80% des molécules qui nous soignent sont issues des plantes. Sur les 250 000 espèces de plantes existantes, nous n'en connaissons assez bien qu'un pour cent. Guidés par un expert au gré de ses choix scientifiques et de ses appétits de voyages, plongez dans les connaissances actuelles, les pratiques ancestrales et les enjeux de la botanique de demain.
Je m’attendais vraiment à ressentir plus d’enthousiasme pour ce docu-BD qui aborde le sujet de l’ « ethnopharmacologie », la discipline qui s'intéresse aux médecines traditionnelles et aux remèdes constituant les pharmacopées traditionnelles. C’est bien dommage car le sujet est potentiellement passionnant, si l’on considère que les plantes sont à la base de toutes les médecines du monde depuis des millénaires, qu’elles soient traditionnelles, allopathiques, homéopathiques ou alternatives. De plus, comme le précise l’éditeur en résumé, « sur les 250.000 espèces présentes sur la planète, nous n’en connaissons bien qu’un pour cent. »
Le point de départ de ce documentaire est la volonté de la part d’un spécialiste, Jean-Marc Fleurentin, de rendre hommage à son professeur Jean-Marie Pelt. Fleurentin parcourt inlassablement la planète pour tenter de recenser les plantes inconnues pour en prouver le bénéfice scientifique et de protéger les savoirs, la plupart étant transmis oralement. Une tâche très noble, évidemment liée à la question écologique.
Le hic, c’est qu’on ne parvient jamais à s’intéresser complètement au contenu de cet album, du fait peut-être de sa tournure trop disparate. Le choix narratif, qui navigue entre documentaire pédagogique, carnet de route et hommage compassé, est peu convaincant. De plus, on ne sait jamais vraiment qui est qui, l’identification des personnages n’est jamais évidente, et le dessin n’y contribue guère. On a déjà vu pire, bien sûr, mais les visages paraissent inexpressifs, les regards vides et les corps figés. L’aquarelle très ordinaire ne dénote aucun talent particulier (l’utilisation de cette technique n’est pas forcément un gage de qualité) et ne fait que donner une impression de monotonie, qui pour le coup est en accord avec la narration. On n’ira pas jusqu’à dire que c’est rébarbatif, mais le résultat global est décevant, très brouillon. Peu de beauté se dégage de l’objet, et surtout rien de vraiment marquant, même si on pourra grappiller ça et là quelques informations sur… sur quoi au fait ?
Autant l’avouer, on ressort pour le moins frustré de cette lecture, au regard notamment de la portée du projet évoqué, motivé par des préoccupations très altruistes : sauvegarde des savoirs ancestraux et protection de la biodiversité. Le problème, c’est que la sensation d’ennui qui envahit le lecteur dès l’introduction ne parvient jamais vraiment à s’effacer jusqu’à la fin du livre.