L'homme gribouillé
Une BD de Lehman, Serge et Frederik Peeters chez Delcourt - 2018
01/2018 (17 janvier 2018) 326 pages 9782756096254 Autre format 316007
À 40 ans passés, Betty Couvreur vit dans l’ombre de sa mère Maud, auteur de livres pour enfants. Pourtant, depuis des années, Maud subit l’emprise d’un terrifiant maître-chanteur, Max Corbeau. Betty l’apprend et se retrouve projetée dans une quête des origines en compagnie de sa propre fille, Clara. Voyage initiatique au pays des monstres et des merveilles avec au bout, peut-être, un secret venu du fond des âges.
Bon. Je viens de le relire bien attentivement. Alors :
- le scénario est juste génial, merci à Monsieur "Maitre du fantastique" Lehmann
- le dessin N&B et la mise en page sont ... superbes. Merci Maitre Peeters.
Je ne mets que 19/20 parce que l'histoire est un peu lente à démarrer...
La même équipe nous a offert depuis les 5 tomes canons de "Saint-Elme" (avec de la couleur !)
C’est du grand art, intriguant, attirant, mystérieux, sans temps mort. il reste qq points encore flous à la fin, mais j’aime beaucoup cette histoire étonnante.
Très bonne BD par deux auteurs reconnus. Le dessin en noir et blanc de Peeters est très réussi et colle parfaitement à l'ambiance. Je regrette juste que la scène finale ne soit pas très lisible, mas quel talent !
Le scénario nous amène dans plusieurs directions, mais avec un fil conducteur fort. Les scènes à Paris et dans la campagne franc-comtoise sont immersives. J'ai juste regretté deux ou trois scènes trop gores à mon goût et une fin un peu abrupte, mais cela reste du très bon !
L'homme gribouillé est incontestablement l'une des bd qui marquera l'année 2018. Il y en a généralement assez peu qui sortent du lot mais celle-ci est bien un incontournable dans un genre thriller ésotérique.
Cela commence comme un récit quotidien de la vie parisienne pour nous plonger dans une direction plutôt inattendue. J'ai bien aimé le dessin qui est véritablement magnifique par moment. En ce qui concerne le rythme, il est assez bien maintenu. On pourra sans doute se perdre dans les détails de cette histoire de famille mais l'intrigue passera très bien au regard des enjeux bien identifiés.
Au final, un excellent one-shot pour une lecture plaisir.
Superbe dessins, une atmosphère prenante très bien rendue, des personnages humains attachants, un scénario qui tient en haleine dont on ne décroche pas, 300 pages de bonheur, même si je n’apprécie pas le fantastique et la fin de l’histoire qui a juste le mérite de la cohérence pour lever tous les mystères, on en redemande pour en apprendre plus sur les monstres qui s’éliminent trop facilement.
De la bel ouvrage.
J'accroche d'habitude moyennement avec les histoires mélangeant réalisme et fantastique, préferant soit tout l'un, soit tout l'autre. Mais ici le scénario fonctionne bien. L'enchainement est dynamique et captivant. Bonne BD. 9/10.
Une claque ! Certainement LA claque de 2018.
Impossible de résumer ce bouquin mais le lecteur y trouvera une histoire, une ambiance incroyable, une intrigue exceptionnelle et des personnages forts, bien écrits et qui se développent parfaitement au cours de l’histoire. Une fois la lecture terminée, je me suis surpris à penser que toute cette histoire aurait presque pu être inspirée de faits réels...
Il serait déplacé d’en dire plus sur l’intrigue et le scénario tant la lecture et la découverte de l’intri se savourent finement.
Le dessin est lui aussi maitrisé, la couleur n’est pas là mais elle ne manque pas et c’est tant mieux. Pour (vraiment) donner un petit point négatif, certainement cases manquent de clarté et sont un peu brouillon.
Amateurs de récits et d’enquêtes, de légendes et de fantastique. Ce livre est fait pour vous !
Vraiment original comme BD. Côté dessin, c'est très beau: découpage, écoulement du temps, la nature etc. Difficile de décrocher. À lire d'une traite si vous avez du temps.
On peut dire que cet album ne ressemble à aucun autre. Son petit format de plus de 300 pages en noir et blanc nous entraîne dans un conte moderne dont on a du mal à se défaire.
L’histoire est très bien ficelée, presque poétique par moment, avec un vrai méchant dont on se demande s'il est humain.
On imagine très bien ce genre d'histoire racontée autour d'un feu à la belle étoile.
Impossible de nier que le scénario a été très recherché et qu'il y a des heures de boulot derrière tout ça. Serge Lehman à fait un travail remarquable.
Ce qui est aussi le cas pour le dessin de Peeters qui est rond, souple, léger et dont les multiples nuances de gris le rendent très lisible et très détaillé.
Là aussi le travail fourni pour livrer ces 300 pages est colossale.
A n'en pas douté, cet album mérite largement son succès. C'est un vrai coup de cœur pour moi.
Un drôle de récit qui tient du conte. J'ai beaucoup aimé. Le dessin se montre très cohérent tout au long de l'histoire, très efficace aussi sur les scènes d'action : le mouvement est là ! Ce type de récit peut dérouter, mais il faut bien le voir comme un conte qui prends place à notre époque : comme dans les contes, on doit se plier aux règles propres à l'histoire et qui ne répondent pas à une logique ou une rationalité attendue, seule la morale de l'histoire et les personnages restent, avec leur épaisseur. J'ai rêvé comme un enfant en le lisant, en tremblant au fond de mon lit à cause de Max.
Annoncé comme la bande dessinée à lire en 2018, je me suis finalement lancé dans ce one-shot de plus de 330 pages.
Je dois dire que j’ai adoré le dessin en noir et blanc de Peeters, qui mérite amplement qu’on s’y attarde. Il excelle aussi bien dans les scènes d’actions, que celles se déroulant à Paris et même les planches muettes sont superbes ! Vraiment du très bon Peeters sur le coup. Superbe travail !
Côté scénario, la première partie va crescendo et l’intrigue nous tient en haleine constamment au fil des pages, on sent la tension monter. Et puis vers la fin, j’avoue que le recours aux légendes du Judaïsme, même si je m’y attendais, a un peu refroidi ma lecture. C’est sans doute mon côté rationnel qui en prend un coup.
En mêlant le destin de Max le Corbeau à celui de la mystérieuse créature, on finit par ne plus savoir le rôle de chacun, comme si le scénariste Serge Lehman, ne savait pas comment achever son récit de manière linéaire. A trop mélanger les légendes, on finit par s’y perdre et avoir un goût d’inachevé, une fois le livre reposé. Le rôle de Max depuis encore plus obscur au final , et je ne crois pas avoir vu d’explication précise sur l’origine de ce personnage.
Reste un très bon travail des deux auteurs, une réflexion sur les origines, et les silences au sein d’une famille assez particulière, il faut dire.
J'ai adoré les héroïnes !!
J'ai pris beaucoup de plaisir à entrer dans cet univers.
Mais je suis d'accord avec les interrogations de Fonske sur les non-réponses du scénario...
Soucis de scénario manifestes. On a le sentiment que des pistes sont ouvertes mais jamais clôturées. beaucoup de séquences qui n'apportent rien au fil de l'histoire. Cela donne l'impression que le scénariste ne savait pas très bien où aller et qu'à un moment il faut terminer.
Quand on a terminé la lecture on reste avec une impression très désagréable, savait-il seulement ce qu'il voulait raconter? je pense qu'une relecture du scénario de la part des auteurs leur aurait permis de choisir le thème, d'installer des ellipses afin de ne pas se perdre dans des trucs plans plans du quotidien et surtout de cerner l'intrigue de façon efficace. Attention spoiler! Qui a compris qui étaient exactement les traversants? et quel est leur rapport avec le personnage peloteur à six doigts? Que vient faire une histoire de faux papiers liés à la seconde guerre et le culte d'une divinité ancestrale?
Biens sûr il ne faut pas tout expliquer de manière didactique mais quand même... un peu de cohérence ne nuit pas.
Bref, pas une priorité de lecture
Cet album est absolument superbe. Le dessin de Peeters est magnifique (ah les scènes de pluie) et l’ambiance est hyper prenante.
Je pensais le lire en plusieurs fois et, finalement, je n’ai pas décroché: 2h30 de plongeon dans une des plus belles lectures de ces derniers mois.
Evidemment, ceux qui auraient aimé une fin plus rationnelle en sont pour leurs frais. Mais, finalement, je trouve que c’est ça qui fait la force de cette histoire familiale.
Je partage en grande partie l'analyse de Blue Boy ci-dessous. "L’homme gribouillé" est une BD qui déjoue tous les clichés, surprend, saisit ou horrifie grâce à son scenario hyper maîtrisé. L’écriture très dense peut donner l’impression de partir en tous sens mais le fil n’est jamais perdu ; au contraire il ne fait que se préciser au cours de la lecture. Sa grande force est de mélanger les genres avec audace, talent et conviction.
Lehman développe son intrigue autour de mythologies ancestrales assez classiques. Mais ici, l’originalité tient au caractère très contemporain qu’il insuffle à son histoire malgré ces ingrédients séculaires. De fait le récit peut paraitre par moment un peu compliqué à suivre mais il reste extrêmement efficace.
Il faut dire que le dessin de Peeters est à son apogée. Étant fan de l’artiste je ne suis pas des plus objectifs mais l’évolution de son style vers un trait plus réaliste est une merveille graphique.
Je comprends tout à fait qu’on puisse ne pas aimer, mais il me semble dommage de passer à côté de cette œuvre forte et solide, ne ressemblant à nulle autre.
Une belle surprise, même si j'ai été assez déçu par la fin. Alors que l'on prend son temps pour découvrir l'intrigue et la développer, la fin et son lot d'indices déterminants paraissent presque bâclés tant le rythme se précipite, contrastant de fait avec la relative lenteur (que j'ai beaucoup appréciée) du reste de l'histoire.
Super
Du peeters comme on l’aime
Pas le meilleur mais tres bon.
L’epausseur du bouquin fait qu’on prend peur mais ca passe si vite
J'ai apprécié ma lecture. J'ai lu ce gros pavé en 2 fois : l'excellente narration y est pour beaucoup. L'intrigue aussi, malgré une fin un peu trop rapide (et qui aurait mérité quelques éclaircissements et/ou précisions). Mais, car il y a un "mais" qui justifie ma note, c'est un album que je ne relirai jamais. Pour cette raison, je peux le conseiller en lecture, mais pas en achat.
Maitre corbeau sur son arbre perché tenait en son bec... cette délicieuse BD !! Une narration extrêmement maitrisée et un sens aigu de la mise en scène font de cette histoire un formidable moment de lecture. Sans hésitation un coup de cœur 2018.
Fruit d’une collaboration entre deux pointures de la bande dessinée, ce beau pavé inaugure à merveille cette année 2018. D’emblée, le lecteur est captivé par cette histoire à l’atmosphère très particulière, quasi apocalyptique, qui voit Paris littéralement noyé sous les eaux, alors que la pluie tombe en permanence. Grâce à son formidable coup de crayon et son sens du cadrage, Frederik Peeters sait parfaitement distiller le mystère dès le début, accentuant l’aspect fantastique du récit par un gros plan sur une gargouille de Notre-Dame, sur un crapaud égaré sur un trottoir, ou sur le chat noir peu amène confié à Betty par ses voisins… L’auteur de « Lupus » fait preuve ici d’une grande virtuosité tant dans le dessin - magnifique, ces paysages de montagne dans la brume, avec un beau rendu à l’aquarelle - que dans la mise en page, très dynamique, tandis que le choix du noir et blanc est tout à fait adapté au climat menaçant de ce conte moderne.
Le dessinateur genevois fait ainsi honneur au scénario de Serge Lehman, très maîtrisé de bout en bout et ne souffrant d’aucun temps mort. Pour ce faire, Lehman a puisé dans la mythologie juive et la littérature fantastique française du début du XXe siècle, en organisant une rencontre explosive entre le légendaire golem et une sorte de cousin du Fantôme de l’Opéra prénommé Max Corbeau, avec en toile de fond un antique secret lié à la sorcellerie. Comme il le dit lui-même, l’auteur cherche par son travail à redonner au fantastique français la place qu’il a perdue au profit des Américains, en raison notamment de l’état d’esprit trop cartésien qui règne dans l’Hexagone. Et on se rend compte en effet que ce thriller terrifiant, qui ne se contente pas de singer les comics d’outre-Atlantique, n’a absolument rien à leur envier, bien au contraire !
Outre l’aspect fantastique du récit, les personnages ne sont pas négligés pour autant. Qu’ils soient principaux ou secondaires, ils sont tous bien campés, qu’il s’agisse des héroïnes, très attachantes, ou à l’inverse de Max Corbeau, créature vicieuse et cauchemardesque sortie tout droit d’un tableau de Jérôme Bosch. C’est bien ce qui rend cet ouvrage tout à fait unique, comme si le genre fantastique avait fait alliance avec le récit psychologique à la française. Car la quête à laquelle se livre Betty est finalement un peu celle de tout un chacun : remonter à ses origines pour comprendre qui l’on est, chasser ses vieux démons pour, peut-être, enfin trouver l’apaisement…
Entre roman graphique, légende urbaine et conte immémorial, « L’Homme gribouillé » s’impose déjà comme un classique du genre. La synergie entre les deux auteurs semble avoir fonctionné à plein, et laisse véritablement espérer qu’ils n’en resteront pas là.
Dessins bâclés , histoire embrouillée, mélange entre une histoire de golem et une histoire de corbeau-maître chanteur: à trop vouloir en faire, on fait accoucher une souris d'une montagne.