Harlem (Mikaël)
2. Harlem 2/2
Une BD de Mikaël chez Dargaud - 2023
08/2023 (18 aout 2023) 54 pages 9782505116752 Grand format 476427
L'audacieuse et secrète Stéphanie St. Clair, dite Queenie, règne sur Harlem grâce à la loterie clandestine dont elle est la tête pensante. Une loterie qui offre l'espoir d'une vie meilleure à la communauté de ce quartier pauvre, mis au ban de la société. Femme et noire, Queenie fait grincer des dents la police mais aussi Dutch Schultz « le hollandais ». Ce mafieux blanc met tout en oeuvre pour s'emparer du business florissant de la reine de Harlem. Il n'hésite pas à abattre les sbires de sa rivale et sème la terreur. Mais il en faut plus pour la... Lire la suite
Je rattrape enfin mon retard sur cette série de Mikaël qui nous plonge une nouvelle fois dans le New-York de la prohibition, après 'Giant' et 'Bootblack'.
Encore une fois, la forme est à tomber par terre: dessins détaillés, couleurs sombres mais jamais lassantes, encrage de qualité, découpage millimétré et haletant (surtout pour le climax du deuxième tome). Mikaël n'a pas son pareil pour dépeindre la "Grosse Pomme" sur cette époque en terme de détails et d'ambiance immersive. On notera par ailleurs la clin d'œil à 'Giant' au détour d'une planche.
Si la forme est irréprochable, le fond est en revanche un peu plus problématique de par un scénario déséquilibré. En effet, si le premier volet introduit bien les différents personnages (Bumpy Johnson, Dutch Schultz,...) et des bribes du passé de Stéphanie St Clair, il ne s'y passe pas grand chose et l'ennui arrive assez vite.
Heureusement, le deuxième opus relance l'intérêt mais se perd dans une foultitude de thématiques à peine effleurées voire balancées gratuitement dans la figure (violence faîte aux femmes, avortement et homosexualité). Il y également un discours progressiste insufflé au compte-goutte sur les deux volumes (racisme, ségrégation et néo-féminisme revanchard) et à plusieurs moments, sans trop de subtilité.
Sympa mais pas indispensable pour ma part.
Le recit commence enfin à prendre de la vitesse et à attraper le rythme qu'on attend dans ce type de récit. On garde le sentiment que cette histoire aurait pu tenir en un tome.
Les qualités que l'auteur a su développer dans le premier tome sont toujours présents dans le deuxième. Les vignettes qui telles des photos immortalisent une époque, une ambiance sont d'une beauté saisissante.
On appréciera le petit clin d'œil aux fans qui remarqueront le lien avec les autres séries. D'ailleurs plusieurs liens font le pont en entre ses trois séries du New-york d'entre deux guerres.
Même si le dessin est toujours magnifique et le scénario +profond, +noir (sans jeu de mots!) que dans le tome 1, je reste sur mon ressenti du premier opus : Un bon album mais des personnages aux réactions parfois un peu "simplettes" compte tenu de la thématique.
Je n'en ferai pas un indispensable, mais j'ai passé un bon moment de lecture.
Stéphanie ST Clair est née et vivait à la Martinique pas en République Dominicaine et d'après Cyriaque Sommier
"C’est aux Terresainvilles que Stéphanie est née, à la fin du 19e siècle. Fille unique de Félicienne Sainte-Claire, originaire du Vauclin, elle grandit dans ce tout récent quartier de Fort-de-France qui accueille une grande partie des sinistrés du nord, après l'éruption de la montagne Pelée en 1902."