Happy! (Urasawa)
2. Pro debut!!
Une BD de Naoki Urasawa chez Panini Comics (Panini Manga) - 2010
06/2010 (09 juin 2010) 290 pages 9782809413687 Autre format 111493
Depuis la mort de ses parents, Miyuki Umino élève seule ses frères et sœurs. Elle reçoit un jour la visite de deux yakusas qui lui demandent le remboursement d’une dette de 250 millions de yens contractée par son frère aîné dont elle est sans nouvelles. Pour échapper à la prostitution, elle quitte le lycée et entame une carrière de joueuse de tennis professionnelle. Douée dans cette discipline, elle a déjà remporté de nombreux prix mais elle doit maintenant exceller afin de rembourser rapidement ses créanciers qui préféreraient la voir sur un trottoir.... Lire la suite
La lecture - enchanteresse, excitante, hilarante - du deuxième volume de "Happy !", le mélo ultra-chargé, ultra-stéreotypé de Urasawa fait naître un vrai doute en nous : et si le vrai, le "pur" talent de Urasawa n'était pas tant dans sa capacité à construire des récits conceptuels complexes, à jouer avec tant de niveaux de narration que son lecteur en est étourdi, etc. ? Car ici, dans cette histoire bête comme choux, fleur bleue au possible - mais indéniablement perverse, on ne peut pas l'ignorer - qui réserve à une héroïne "parfaite" les pires humiliations (en attendant d'improbables sévices, mmmmh), Urasawa est tout simplement impérial, intouchable : chaque page est un bonheur de lisibilité, chaque rebondissement (hihi) de l'histoire est un trésor de suspense et de surprise, chaque dessin est une merveille d'expression et de tension interne. Premier et second degrés confondus dans un plaisir aussi fin que fondamentalement régressif, avec son scénario en forme de mélange incroyable d'humour crétin, de sensualité coupable et de méchanceté réjouissante, "Happy !" nous ramène, telle une madeleine de Proust à la saveur de bubble-gum, aux sensations tellement élémentaires de nos quinze ans. Fiction parfaite qui lamine notre sens critique, "Happy !" touche simplement à la perfection. Urasawa, le Maître, encore, et toujours !