La guerre invisible
1. L'agence
Une BD de
Frank Giroud
et
Olivier Martin
chez Rue de Sèvres
- 2021
Giroud, Frank
(Scénario)
Martin, Olivier
(Dessin)
Georges, Gaétan
(Couleurs)
Ruault, Jean-Luc
(Lettrage)
01/2021 (27 janvier 2021) 54 pages 9782369814535 Grand format 414022
1951, EGYPTE. Manfred Fürbringer, un ancien ingénieur nazi spécialisé dans les systèmes de guidage des fusées V2, a été repéré vivant au Caire sous une fausse identité. En pleine guerre froide, son savoir-faire et son expertise sont des atouts inestimables pour les Etats-Unis. La CIA envoie donc deux de ses meilleurs agents pour "recruter" Fürbringer, de gré ou de force... ... car bien d'autres nations semblent intéressées par les services de l'ingénieur.
A noter qu'il s'agit de l'ultime album scénarisé par Frank Giroud qui nous a quitté il n'y a pas bien longtemps. Encore une fois, on reconnaîtra une patte d'un récit rondement bien mené comme à son habitude. On va le regretter.
Au dessin de cette BD d'espionnage, on retrouve l'excellent trait graphique d'Olivier Martin qui réalise un sans faute pour une aventure située dans l'Egypte de l'après-guerre où se cachait la plupart des criminels nazis. Il n'y avait pas que l'Argentine comme terre d’accueil.
J'ai un bémol concernant le changement brisque d'attitude de la jolie Cassie à l'égard du petit garçon orphelin Rudi qui doit servir d'appât. Elle n'avait aucune considération pour celui-ci au début de l'aventure et puis, elle souhaite le sauver au détriment de sa vie dès qu'il est menacé à la fin de cette histoire. J'avoue ne pas avoir compris ce brusque revirement psychologique.
Une aventure qui reste assez intéressante à découvrir car en marge de l'histoire officielle.
J'attendais beaucoup de ce dernier album scénarisé par Franck Giroud, un scénario posthume que j'étais prêt à découvrir avec un mélange de confiance et de curiosité. Car je garde une profonde admiration à l'égard d'un type qui a écrit "L'Angélus" pour Homs, un authentique chef d'œuvre, un diptyque qui m'a passionné et bouleversé comme rarement en bande dessinée.
C'est donc les yeux fermés que j'ai acheté ce premier tome de "La guerre invisible".
Il s'agit une histoire d'espionnage classique et bien ficelée mais pour moi difficile a réellement apprécier à cause d'un dessin pas très inspirant. Un dessin plutôt lâché, qui se contente d'illustrer les situations davantage que de les incarner et de les faire exister par la fascination que se doit de provoquer une image pour remplir sa tâche. Dans chaque case, on voit de quoi il est question et c'est à peu près tout. C'est un peu court et s'apparente bien trop à un storyboard, une succession dessinée qui demande à prendre vie, en vain (à mon sens bien sûr, d'autres sans doute trouveront dans ce dessin une agréable représentation de ce scénario de Giroud).
C'est dommage car la mise en couleur habille agréablement le récit et vient bien souvent au secours du dessin.
Si le dessin vous inspire, foncez, n'hésitez surtout pas à découvrir cette guerre invisible. mais si comme moi celui-ci vous laisse sur le bord du chemin, vous risquez de passer à côté et de refermer l'album avec une certaine perplexité.