La guerre des Sambre - Werner & Charlotte
3. Chapitre 3 - Hiver 1768 : Votre enfant, Comtesse...
Une BD de Yslaire et Marc-Antoine Boidin chez Futuropolis / Glénat (Caractère) - 2012
10/2012 (31 octobre 2012) 52 pages 9782754807913 Grand format 170107
Quelle est l'origine de la tragédie des Sambre ? En remontant l'arbre généalogique de la famille maudite, le deuxième cycle intitulé Werner & Charlotte va explorer les circonstances troubles qui ont précédé la naissance du père de Hugo, Maxime-Augustin, et ainsi jeter un éclairage nouveau sur les origines de la folie qui touche Hugo et tous ses descendants.Vienne, hiver 1768. Jeanne-Sophie de Sambre a réussi son pari : faire croire à sa fille Charlotte qu'elle a séduit Werner von Gotha, l'orphelin aux yeux rouges, dont elle était tombée amoureuse.... Lire la suite
La sulfureuse et scandaleuse Jeanne-Sophie de Sambre, son cruel père Augustin et le sinistre chanoine Saintange sont les personnages centraux de ce cycle époustouflant….Les dialogues sont incisifs, caustiques, percutants, et la perfidie assassine de nos héros est mise en image et en couleurs avec un exceptionnel brio…on ne saurait dire, qui de la fille, la comtesse de Sambre et du père Augustin est le plus obscène et retors…Werner et Charlotte subissent candidement les événements sans vraiment les comprendre et alimentent ainsi la guerre des Sambre …Leur innocence et leur passion vont se noyer dans un torrent de larmes et de sang…Kolossal cycle, dirait le très fade et benêt chevalier von Dantz….
De tous les cycles gravitant autour de la série mère, "Werner et Charlotte" est peut-être le plus malsain. En effet, Jeanne-Sophie et sa morale plus que douteuse donne un sens profond à la série, volant par la même occasion la vedette à Charlotte, clairement. Et lorsqu'elle décide enfin de s'intéresser à Werner, on sait que ce ne sera pas par charité chrétienne, mais bien pour un but personnel... reste à découvrir vraiment lequel.
"Werner est Charlotte" est une plongée dans l'univers de l'aristocratie de la seconde moitié du 18ème siècle, à quelques années de la révolution française. Une époque qui convient particulièrement bien à Bernard Yslaire, vu la qualité descriptive de cet album, aussi bien sur le plan des événements que sur celui des décors, mis en image d'une main de maitre par Boidin. Car c'est finalement le trait du dessinateur qui marque vraiment le lecteur : celui-ci frôle la perfection. Trait fin, décors incroyables, costumes d'époque.
Ce dernier tome donne tout son sens à la série avec un dénouement bien trouvé et un suspense encore accru pour la suite de la saga que j'attends avec impatience.
Un chef d'oeuvre du neuvième art.