Grandville
2. Mon Amour
Une BD de
Bryan Talbot
chez Bragelonne - Milady
(Milady Graphics)
- 2011
Talbot, Bryan
(Scénario)
Talbot, Bryan
(Dessin)
Talbot, Bryan
(Couleurs)
Touboul, Philippe
(Traduction)
05/2011 (20 mai 2011) 104 pages 9782811205317 Format normal 129786
Paris tremble. Le serial killer Mad Dog s est échappé le jour même de son exécution. Et il n a qu une idée en tête : se venger de son ennemi juré, l'inspecteur LeBrock ! Épaulé par son ami le détective Ratzi, le fameux inspecteur de Scotland Yard va suivre la trace sanglante du tueur fanatique dans les rues sombres du Paris de la Belle Époque.
Après du Tarantino dans le premier opus, voici que l'auteur nous plonge dans l'hitchcockien. Et c'est encore du bonheur.
Oui, parce que Talbot aime à nous patiner de références bougrement bien maitrisées durant toute la lecture. Et ce second tome en est bourré! Et ça pénètre l'histoire, la transforme, s'y imprègne et cela fait construire une lecture jouissive tant Talbot maitrise son affaire.
Hitchcock donc d'abord. Les scènes les plus fortes de la BD en sont de dignes héritières: montée crescendo de la tension, mise en place du drame jusqu'au feu d'artifice.
Et puis il y aussi du Conan Doyle beaucoup. Ou LeBrock pense comme Holmes. Mais il n'y a pas de fioriture dans l'explicatif chez le blaireau comme peut l'être les œuvres de Sherlock. c'est simple d'évidence, ça file droit dans la réflexion. Et c'est un régal en terme de rythme de lecture.
Mais contrairement au 1er tome, ici la course n'est pas une course poursuite. L'auteur prend toutefois (un peu) le temps à nous raconter l'univers et ses personnages. Et bon dieu que j'aime les dialogues qui sentent bon le victorien! Mention spéciale d'ailleurs au détective Ratzi qui a les meilleurs dialogues "So British" qui m'a été permis de lire depuis longtemps.
Et question dessin c'est impeccable. Même la couleur désormais me plait. Elle imprègne cette uchronie d'une pate qui fait sens: C'est un univers unique.
Alors, oui, aussitôt j'ai su qui était le vrai méchant de ce second tome et le final, très hitchcockien aussi, rebondit avec beaucoup trop de bonds pour y croire vraiment.
Peu importe, c'était trop bien cette nouvelle virée à Grandville.