La grande évasion (Delcourt)
6. Tunnel 57
Une BD de Olivier Jouvray et Nicolas Brachet chez Delcourt - 2014
01/2014 (08 janvier 2014) 54 pages 9782756031347 Grand format 203343
Berlin, 1964. Tobias, étudiant ouest-allemand, ne supporte pas ce mur de la honte au coeur de la ville. D'autant que de l'autre côté, il y a sa jeune soeur qui rêve de passer à l'Ouest. Aidé par son meilleur ami, puis rejoint par d'autres volontaires désireux de faire exfiltrer leurs proches, il entreprend de creuser un souterrain long de 140 mètres au nez et à la barbe des gardes est-allemands.
Le mur de Berlin a rarement été évoqué dans la bande dessinée de manière aussi détaillée. On voit véritablement la configuration des lieux afin de comprendre la construction de ce tunnel reliant les deux Allemagne afin de permettre une évasion de famille. Il faut dire qu’il ne fait pas bon vivre dans la RDA de 1964. Le rêve communiste a bien vite déchanté face à la réussite du capitalisme. C’est clair que ce dernier système n’est pas parfait car il génère également de la pauvreté mais dans une moindre mesure par rapport à l’autre.
J’ai bien aimé cette histoire où un frère vivant à Berlin Ouest essaye de faire passer sa sœur qui semble dépérir à l’Est. Or, il va falloir convaincre le père, un coco de la première heure qui croit fermement à son système face à l’Occident. Et puis, et surtout, il va falloir creuser un tunnel de 145 mètres de long après les cours à l’université sans attirer l’attention de la Stasi et de ses agents infiltrés. C’est inspiré de faits réels. Le récit est suffisamment crédible. Les problèmes techniques rencontrés seront abordés.
On pourra le cas échéant regretter que le récit soit trop linéaire en manquant un peu d’imagination. Cependant, cette simplicité réussit plutôt à cette œuvre qui gagne en densité. Pour moi, c’est l’un des meilleurs titres de la collection depuis Fatman.