Gotham Central (Urban comics)
2. Tome 2
Une BD de
Ed Brubaker
et
Michael Lark
chez Urban Comics
(DC Classiques)
- 2014
Brubaker, Ed
(Scénario)
Rucka, Greg
(Scénario)
Lark, Michael
(Dessin)
Scott, Greg
(Dessin)
Hurtt, Brian
(Dessin)
Gaudiano, Stefano
(Dessin)
Loughridge, Lee
(Couleurs)
Semal, Christophe
(Lettrage)
Hingray, Laurence
(Lettrage)
Lark, Michael
(Couverture)
Nikolavitch, Alex
(Traduction)
Swierczynski, Duane
(Préface)
10/2014 (24 octobre 2014) 264 pages 9782365775571 Format comics 228510
En pleine période de Noël, le Joker lance un défi insurmontable à la police de Gotham : après avoir placé des caméras à différents endroits de la ville, il menace d’abattre des victimes anonymes. De son côté, le policier destitué Harvey Bullock mène une dernière enquête.
Dans ce deuxième volume de Gotham Central, Ed Brubaker et Greg Rucka continuent, au gré de trois nouvelles enquêtes, à développer les relations de camaraderie et d’inimitié entre les différents inspecteurs du G.C.P.D. mais aussi leurs rapports, étonnamment plutôt froids, avec Batman (Gotham Central 2002, #11-22).
Cette fois-ci, le casting réunit le Joker, Huntress, le Chapelier fou et le Pingouin mais, à l’instar du tome précédent, leur présence dans les pages de Gotham Central est secondaire. Ces personnages constituent en effet surtout un leitmotiv récurrent dans la construction de chacune des enquêtes. Par exemple, si Batman n’apparait que furtivement de-ci de-là, sa présence – ou son absence en l’occurrence – ne fait que renforcer l’excitation du lecteur telle une ombre qui plane littéralement sur la police de Gotham. Et il en va donc de même avec ces super-vilains que l’on rencontre au détour d’une planche.
Depuis le premier épisode, il est par ailleurs très intéressant de découvrir cette relation d’attirance autant que de défiance entre la police de Gotham et Batman ; une relation à mon sens assez proche de celle qu’elle serait si le Chevalier noir existait vraiment. Les super-vilains sont eux aussi montrés sous un jour plus réaliste, presque à la vie civile et sans super-pouvoirs. Même l’image de police est ici plus nuancée qu’à l’accoutumée et, en cela, la série offre pour l’instant un point de vue assez éloigné de l’incompétence et de la corruptibilité du G.C.P.D. auxquelles Detective Comics nous a par exemple habitué.
Un mot sur le dessin. Bien qu’il finisse malheureusement par être secondé – puis finalement remplacé aux deux-tiers de la série –, les deux premiers volumes sont encore majoritairement le fruit du travail de Michael Lark. Son style très sombre, très encré, très gras, convient parfaitement à l’ambiance typée polar de la série. Je dirais même que c’est avant tout pour son trait, que j’avais déjà bien apprécié sur Daredevil ou Lazarus, que j’ai relu Gotham Central. Si deux autres dessinateurs, Stefano Gaudiano et Greg Scott, le secondent, leur style se fond toutefois très bien avec le sien pour produire un ensemble homogène.
Gotham Central tome 2
Après un premier tome parfait de bout en bout sorti en avril 2014, scénarisé en grande partie par Ed Brubaker ainsi que par Greg Rucka, et dessiné intégralement par le talentueux Michaël Lark, Urban Comics publie le deuxième tome de la réédition de la série Gotham Central qui s'avère être dans la continuité du premier au niveau de la solidité des histoires (celle centrée sur le Joker et celle sur Bullock sont extraordinaires), et l’on pourra apprécier les allusions au tome précédent. Si on déplorera le trop grand nombre de dessinateurs qui sont loin du niveau de Lark, Ed Brubaker apporte, niveau scénario, de quoi consolider tout ça. Petit bémol également, certaines traductions de pancartes qui font taches car trop maladroits, à choisir autant les laisser en anglais. Néanmoins cette série est indispensable pour qui aime la noirceur de Gotham City et le « réalisme » des histoires de Batman, ancré dans la réalité. Ceux qui connaissent cette série la résument avec une phrase simple : « C’est du Batman sans Batman » … même si il n’est jamais bien loin.