GoSt 111
Une BD de
Mark Eacersall
et
Mousse, Marion
chez Glénat
(1000 Feuilles)
- 2020
Eacersall, Mark
(Scénario)
Scala, Henri
(Scénario)
Mousse, Marion
(Dessin)
Mousse, Marion
(Couleurs)
Ralenti, Albertine
(Couleurs)
03/2020 (11 mars 2020) 194 pages 9782344026977 Format normal 385931
Une plongée vertigineuse dans le monde des informateurs de la police. Goran Stankovic, petite frappe d'origine yougoslave, se retrouve pris dans les filets de la police après un « go-fast » raté. Dos au mur, il ne peut qu'accepter le deal que lui propose Alex, un officier aux dents longues : collaborer et devenir indic'. Désormais connu par les services sous le matricule « GoSt 111 », Goran va se retrouver plongé dans un monde de mensonges et de manipulation, pris en étau entre les truands et la police, obligé de constamment jouer double-jeu pour... Lire la suite
L’histoire d’un taiseux qui perd son boulot de chauffeur et que l’on va suivre dans sa longue descente aux enfers entre les trafiquants et les flics. Après s’être fait pincer sans bien comprendre ce qui lui arrive, Goran Stankovic devient une balance. Redevable au flic qui lui évite la prison, il comprend rapidement comment tirer un profit substantiel des trafics d’armes et de drogue. Mais notre héros est constamment en position délicate entre la grande délinquance et un flic aux méthodes « particulières ». L’argent rentre mais la peur ne le quitte plus. Une façon intéressante de traiter la banlieue, sa vie et ses trafics. Ici, il s’agit vraiment d’un regard croisé entre flics et voyous, on passe d’un point de vue à l’autre sans arrêt. Sur fond de décor urbain et de barres d’immeubles, un scénario très crédible et rythmé, sans excès et franchement convaincant. Le dessin est cohérent avec l’ambiance donnée par le scénario, un peu brut, sans fioritures, sans détails inutiles. L’ensemble est assez sombre comme l’est le héros au physique lourd et aux mouvements lents. Peu bavard, il donne à l’histoire une pesanteur plus que palpable. Une lecture un peu par hasard et, au final, une très bonne surprise.
C'est un récit sur un père modèle et célibataire, récemment sans emploi, qui va basculer dans un job véreux le conduisant à être une balance pour les forces de l'ordre. J'avoue que je n'aime pas trop le milieu des délateurs même si c'est pour la bonne cause. Je ne sais pas mais je pense toujours à Vichy et le fait de dénoncer une catégorie de population ou encore plus récemment avec ceux qui bravaient l'interdiction de sortir pendant le couvre-feu et qui faisaient l'objet de nombreux signalements de type: mon voisin a encore sorti le chien.
On s'apercevra très vite que la police utilise des méthodes pour le moins très condamnables pour arriver à faire pression et obtenir de précieuses informations. Elle joue également sur le chiffre et la productivité. J'avoue aisément que cela me donne la nausée. J'ai encore en tête ma lecture de « La force de l'ordre » de Didier Fassin qui m'a marqué à tout jamais sur ce prestigieux corps de fonctionnaires au service de l'Etat. En même temps, les dérives existent malheureusement partout.
Cette œuvre nous permet de nous plonger dans le monde méconnu des informateurs de la police qui vivent avec la peur au ventre d'être démasqué. Il y a tout un polar assez complexe qu'on suivra jusqu'au bout sur fond de guerre des polices.
Un mot sur le dessin pour dire que le trait est expressif. Je n'ai pas trop a apprécié le côté anguleux surtout au niveau des trognes des personnages. C'est juste une question de goût.
On observera que notre principal protagoniste qui n'était pas très futé au départ et plutôt solitaire va se transformer en grand manipulateur et gagner en popularité dans la cité. Cette évolution va se faire assez rapidement ce qui jette un peu de discrédit sur ce polar.
Certes, cela s'inspire de la triste réalité mais pour autant, cela ne m'a pas vraiment passionné. L'ensemble reste toutefois correct. Les amateurs de polar bien construit aimeront.
Ce récent primé Fauve polar ne m’a pas emballé outre mesure. Certes je salue le réalisme (Henri Scala sait de quoi il parle), le scénario est solide et on suit avec empathie (mesurée pour ma part) les aventures de cet indic malgré lui, soucieux avant tout de garder sa fille et de la soigner.
Je dois reconnaître avoir été un peu gêné par le dessin, peu réaliste, au contraire de l’histoire… Je ne saurais trop expliquer pourquoi, l’obstacle graphique m’a empêché de vraiment m’attacher à ce faux héros, Cela ne remet pas en cause la qualité du travail réalisé dans cet album qui plaira à d’autres, sans aucun doute.
j'aime d'habitude ce style d’histoire dans le monde de la police et ce genre est souvent mieux retranscrit en BD qu'au cinéma pour ma part
ici c'est plutôt "franchouillard" et le scenario pourrait typiquement faire un bon film français
mais c'est le dessin qui m'a plu, des mines patibulaires et les actions vite expédiées pour laisser place au rythme et au déroulé de l'histoire de ce Goran Stankovic
one shot qui se lit rapidement