Gisèle Halimi l'Insoumise
Une BD de Jean-Yves Le Naour et Marko chez Dunod (Dunod Graphic) - 2023
05/2023 (24 mai 2023) 128 pages 9782100840847 Format normal 472371
Voici l’histoire d’une femme qui a dit non. Au patriarcat, à la colonisation, à l’inégalité. Militante, femme politique, c’est en tant qu’avocate que Gisèle Halimi a mené ses plus grandes batailles. En 1961, elle dénonce l’emploi de la torture en Algérie lors du procès de Djamila Boupacha. En 1972, elle pose la question de la liberté à disposer de son corps ; en 1978, elle fait le procès du viol à Aix-en-Provence ; et elle parvient en 2000 à faire triompher la loi sur la parité au terme d’un long combat. Pour transformer ses luttes en victoires,... Lire la suite
C'est le second titre sur cette femme d'exception que je lis après sa jeunesse tunisienne. On peut dire que c'est une sacrée coïncidence que deux titres sortent presque en même temps après des années où il n'y avait pas la moindre biographie en bande dessinée sur cette femme qui a mené un combat toute sa vie pour faire progresser la cause des femmes.
Beaucoup de femmes sont malheureusement maltraités dans le monde et réduit à un rôle mineur qui les privent de libertés par rapport aux hommes notamment dans les pays d’obédience musulmane mais pas que. C'est la triste réalité des faits sans vouloir porter de jugement hâtif.
Cependant, ce que j'admire le plus chez cette femme, c'est qu'elle a su dire « non » à cette condition et à s'opposer à la religion, à ses parents, aux autorités représentant l'Etat. En faisant cela, elle s'est démarquée en ayant le courage de ses opinions pour résister. Si seulement, tous les peuples de la terre pouvaient en faire autant pour se libérer des dominations de la religion et des états totalitaires.
Comme dit, la liberté commence où l'ignorance finit. Encore faut-il ne pas croire à la propagande de l'Etat qui peut anesthésier tout un peuple. Gisèle a découvert que la liberté a toujours un prix.
J'ai bien aimé également la sincérité de cette biographie qui ne cache rien comme par exemple la vraie nature du combat de Simone de Beauvoir avec cette cassure dans le combat de Gisèle notamment quand le verdict de l'affaire Marie-Claire est tombé. Celle-ci a été violé et a avorté en toute illégalité.
La victime sur le banc des accusés mais le violeur coupable libre. Elle a fini par être acquittée mais la grande et célèbre Simone de Beauvoir voulait en faire une martyre pour servir la cause. On se rend compte que dans le combat féministe, il y a également des extrêmes.
L'héritage que laisse Gisèle Halimi décédée en 2020 est qu'il faut toujours se battre pour un monde plus juste et que les droits ne sont jamais acquis car des remises en cause sont toujours possibles. C'est à nous d'intégrer ce message en refusant les inégalités et surtout en ne se résignant pas. Il est vrai que je suis assez sensible à cet espoir d'un monde nouveau.
Une lecture très intéressante qui complète d'ailleurs mon autre lecture en étant plus complète et plus aboutie d'un point de vue intellectuel.