Giant
2. Giant 2/2
Une BD de Mikaël chez Dargaud - 2018
01/2018 (19 janvier 2018) 54 pages 9782505069539 Grand format 319790
New York, début des années 1930. Nous retrouvons Giant, ce mystérieux colosse irlandais qui, avec ses compatriotes immigrés, sue sang et eau à construire des gratte-ciel. Depuis un moment, il ne reçoit plus de réponse aux lettres dactylographiées qu'il continue à envoyer, ainsi que de l'argent, de l'autre côté de l'océan, à Mary Ann, l'épouse d'un de ses collègues décédé accidentellement. Giant, qui semble n'avoir peur de rien, n'a toujours pas trouvé le courage de révéler à la jeune femme qu'elle est veuve... Que signifie le silence de cette dernière... Lire la suite
Suite et fin de ce diptyque mené de mains de maître !
Certes, le scénario n'est pas extraordinaire, mais l'auteur raconte tellement de chose sur cette époque New-Yorkaise que la simplicité du récit renforce la puissance du propos.
Les dessins sont magnifiques et le travail de mise en place des cases est remarquablement brillant. La faculté qu'a l'auteur de raconter l'histoire, de faire passer des émotions sans une ligne de dialogue me laisse admiratif.
Nous sommes ici en présence d'une très belle œuvre !
Ellis Island (New York). Début des années 1930.
Une femme irlandaise, arrivée pleine d’espoir aux Etats-Unis pour retrouver son mari, ouvrier dans la construction, est bloquée sur l’île, à deux pas de l’endroit où, après des années de séparation, elle espère enfin retrouver son époux.
Un de ses enfants a une maladie pulmonaire ! Pas question d’entrer sur le territoire américain dans ces conditions…
New York, au même moment.
Giant est en bien mauvaise condition : côtes cassées, quinze points de suture au visage… Tout autre que lui serait mort ! Un petit cadeau de la part des Italo-Américains, et de Monsieur Frankie en particulier ! Giant a contrarié un des sbires du grand mafieux venu menacer les Irlandais, et Giant n’a pas apprécié ses manières, lui administrant une correction bien méritée.
Plus mort que vif, les Irlandais le remontent dans sa chambre, font venir un vétérinaire pour le soigner. Ensuite, sa voisine, une « artiste » contrariée dans son « grand talent » s’impose pour assurer la garde du blessé. Pure bonté d’âme ? A voir…
Critique :
C’est ici que s’achève ce fabuleux diptyque qui nous rappelle dans quelles conditions ont été dressés ces gratte-ciels de Manhattan et le prix que beaucoup d’ouvriers ont payé pour que de richissimes individus, en l’occurrence Rockefeller dans ce cas-ci, fassent ériger des monuments urbains à leur gloire en faisant étalage de leur pognon.
Suivant des ouvriers Irlandais sur les chantiers, Mikaël ne saurait faire abstraction des problèmes politiques en Irlande. Pas plus que de la présence de la mafia…
L’auteur n’a pas son pareil pour raconter New York. Le New York des années trente, 1930, celles qui ont suivi le grand Krach de 1929. Des années d’une misère noire. Son dessin n’est donc pas guilleret et les couleurs ternes sont là pour nous plonger dans le côté sordide de la vie à cette époque. Mais sombre et sordide n’empêchent nullement le dessin d’être d’une rare puissance artistique. D’une beauté étrange puisqu’elle est celle de conditions de vie fort peu humaines. Le rôle de l’artiste n’est-il pas de nous faire ressentir les choses qu’elles soient belles ou laides ? La laideur des situations et de la crasse sont sublimées grâce au talent de Mikaël qui transforme en petit (ou grand) tableau pratiquement chaque scène, nous immergeant au cœur de la ville ou nous faisant grimper en haut d’un gratte-ciel en construction.
Un très beau diptyque, qui associe un dessin alliant l’intimité aux perspectives impressionnantes à un scénario qui jamais ne tombe dans la facilité. Une belle histoire servie par de belles images : un vrai plaisir !
Encore un excellent dyptique de Mickael. Cet auteur n’a pas son pareil pour raconter le quotidien authentique des personnages qu’il développe dans ses récits. Tout est justesse, authenticité et équilibre. Mickael nous conte plus qu'il nous écrit et développe une histoire humaine touchante.
Résultat, dans Giant nous sommes tout de suite immergés dans l'histoire et pris dans l'émotion qui s'en dégage.
Le dessin est lui aussi bien présent et retranscrit avec justesse le New-York des années 30, le tout avec une mise en couleur là aussi au plus près de cette époque.
Gros coup de cœur pour cette magnifique histoire.
Exactement du même avis que yovo, on ne peut pas noter les 2 tomes séparements, le dyptique se fond dans une seule et même histoire et c'est l'ensemble qui doit être noté. Pour ma part j'ai trouvé l'ensemble très cohérent, du début à la fin. Une très belle histoire, humaine, touchante et bien narrée. Un trait qui colle parfaitement à l'époque. Un très bon moment de lecture.
Je mets mon grain de sel dans les avis car ne critiquer que le tome 2 n’a guère de sens. "Giant" est un diptyque, par définition indissociable, et parfaitement cohérent. Un récit humble, pudique, humaniste sur l’apparente petitesse des hommes face aux buildings qu’ils construisent au péril de leur vie, pour des magnats qui les déconsidèrent et les ignorent. Mikaël y fait preuve d’une grande sensibilité et la symbolique de son œuvre inverse ces destins : au final les géants, ce sont bien eux les ouvriers et non les puissants, incarnés par leurs tours pharaoniques.
Ici, pas de manichéisme, pas de happy end, pas de romance à l’eau de rose ; rien que la vie qui passe, la vie qui meurtrit… et guérit parfois.
"Giant" est une BD d’ambiance, pas un polar. Ce rythme lent est donc à mes yeux absolument parfait pour évoquer la prétendue insignifiance de ces quelques humains et leurs efforts silencieux pour élever jours après jours, étages après étages, ces monstres qui finiront par les dévorer. Avec au bout, comme seule récompense, l’espoir d’une rédemption.
Ces deux albums superbes rendent avec la manière un hommage mérité à ces héros de l’ombre, les bâtisseurs oubliés du rêve américain. Bravo !
Déception.
Autant le premier tome mais en place une histoire qui se développe malgré elle, au sein d’une époque, autant dans ce tome, ça m’a paru être le contraire.
La photographe, le journaliste, les deux mettent l’accent sur les travailleurs des buildings, les indiens, etc., ce qui donne un côté plus didactique à une partie du volume que dans le premier où l’action se situait à une époque : là, on nous l’explique.
Il y a d’ailleurs beaucoup moins d’action puisqu’une bonne partie du temps, Giant attend (quand il agissait, que tout le monde agissait dans le premier) et reste passif plus des trois quarts de l’album.
Et puis soyons honnête : le premier tome nous fait miroiter une relation. Le second nous l’apporte et que se passe-t-il ? Rien…
Hop, on emballe tout ça dans un mouchoir, comme le dit Mary, et on range ça au fond de sa poche.
Il me semble que toute l’attente déçue de Giant, la quarantaine du petit, ne servent pas à grand-chose et qu’il aurait été plus intéressant de rentrer dans le vif du sujet plus tôt (la rencontre).
Du coup, si le premier tome m’avait emballé et que les dessins restent bon, ici, j’ai trouvé que le temps s’étirait et que le final n’était pas à la hauteur de mes attentes…
Alors oui l'esthétique est superbe mais honnêtement ce second tome m'a énormément déçu en me laissant un goût de "Quoi ? Tout ça pour ça ?" en le refermant.
Je rejoins Franckchen sur son avis.
Pourquoi avoir fait 2 tomes à part pour faire plus de fric ?
Esthétique agréable, mais T2 superflu. Tout aurait tenu en 1 tome.
Déçu, et un léger goût amer en bouche...
Sauf à avoir été très fan du premier tome, vous pouvez faire des économies et passer votre chemin.
très bel album.
Scénario très bien ficelé, sur une superbe idée avec pour couronner le tout un dessin super efficace : personnages, décors ... etc ...