Giant
1. Giant 1/2
Une BD de Mikaël chez Dargaud - 2017
06/2017 (02 juin 2017) 54 pages 9782505066095 Grand format 302371
New York, 1932. Malgré la grande dépression qui frappe durement l'Amérique, les buildings s'élèvent toujours plus haut dans le ciel de Manhattan et les chantiers prolifèrent. C'est là que travaille Giant, un homme taciturne à la carrure imposante. Ses collègues le chargent d'avertir la famille d'un compatriote irlandais du décès accidentel de celui-ci. Mais, dissimulant la triste vérité, le mystérieux colosse envoie une belle somme d'argent à Mary Ann, la jeune veuve, ainsi qu'une lettre dactylographiée qui pourrait être de son mari... Elle lui... Lire la suite
Très bel ouvrage.
Le dessin nous plonge dans un décor qui nous donne une bonne idée de ce à quoi devait ressembler la vie des migrants venu vivre le rêve américain. Fuyant leurs terres natales, fuyant la pauvreté qui s'y trouve, laissant femmes et enfants au pays , risquer sa vie pour faire sortir de terre une ville qui marquera l'histoire de l'humanité.
C'est un album très réussi avec des dessins superbes.
Si je devais trouver un petit bémol, ce serait au niveau des phylactères. Je trouve leurs placements peu intuitif. On doit parfois relire chaque case d'une même planche et ça casse un peu le rythme.
Sinon rien à redire.
Allez ! Encore un Irlandais qui a perdu pied et est venu s’écraser en bas de ce Rockefeller Center en construction. Sa famille percevra 50$ et on n’en parlera plus ! Avec tous ces chômeurs qui battent le pavé, ce ne sont pas les candidats qui manquent. Sitôt tombé, sitôt remplacé…
Le Krach de 1929 est passé par là. Des millions de chômeurs s’en sont suivis… Et ces immigrants qui continuent de débarquer en rêvant de la Terre promise !
Ces hommes qui risquent leur peau à des centaines de pieds d’altitude pourquoi le font-ils ? Ils ont des familles, le plus souvent restées au pays. Et si ce pays est l’Irlande, la guerre civile vient ajouter de la misère à la très grande misère…
Au milieu de ces travailleurs, il s’en trouve un qui ne saurait passer inaperçu… Giant ! Peu importe son nom. Ce géant porte bien son sobriquet. C’est un taiseux ! Lui arracher un mot tient de l’exploit. On ne lui connaît pas de famille. C’est à lui qu’il incombe de prévenir l’épouse de son partenaire… Ou pour être exact, la veuve de son coéquipier. Il refuse. Les autres ouvriers irlandais lui mettent la pression. Pas question qu’il se débine ! Alors, oui, il va écrire à cette femme restée en Irlande avec ses trois mômes…
Critique :
Si vous vous rendez à New York et que vous levez la tête pour contempler ces gratte-ciels qui ont fait la réputation de la ville, ayez une pensée pour tous ces immigrés venus trouver des jours meilleurs en Amérique et dont beaucoup y ont laissé leur peau, ou plus simplement des doigts ou d’autres parties de leurs corps malmenés par des conditions de travail épouvantables pour bâtir ces monuments urbains à la gloire de leurs richissimes propriétaires.
Mikaël n’a pas son pareil pour dessiner New York… Pas n’importe quel New York ! La cité des années de la grande dépression, la ville du Krach boursier qui est dans toutes les mémoires. Son trait noir, les gueules expressives de ses personnages, ses plans cinématographiques dignes des plus grands, ses couleurs ternes pour illustrer un monde âpre, tout cela en fait un artiste à part dans le monde de la bande dessinée et donne ses lettres de noblesse au 9e art. Les couvertures de ses livres constituent autant de tableaux qui marquent les esprits comme le font les toiles des grands maîtres de la peinture, et comme elles, on peut ne pas aimer, mais ce qui est sûr c’est que personne ne peut les regarder avec indifférence.
Cette histoire est rapportée en deux albums. Si vous ne voulez pas connaître de frustration, achetez les deux en même temps !
A la fin de celui-ci, il y a un carnet graphique qui nous rapporte les croquis ayant présidé à la création des personnages. Ceux qui apprécient ce genre de chose seront fous de joie.
Il y avait certainement de quoi faire avec cette idée de bâtisseur de building new-yorkais. Cependant, l'exploitation n'a pas franchement été à la hauteur de nos attentes.
Je crois que ce qui pêche dans la lecture et qui la ralentis considérablement malgré quelques cases assez contemplatives, ce sont les dialogues d'époque assez fournis et trop bavard en détails inutiles. Il faut le faire avec un héros pourtant taiseux. Je crois que l'accent a été mis sur l'atmosphère au détriment d'un scénario tout simple.
Un ensemble plus aéré et équilibré aurait été sans doute plus satisfaisant. Pour autant, il y a pas mal d'éléments qui sont signes d'une bonne qualité comme le dessin par exemple avec ses couleurs assez sobres mais qui respirent l'architecture locale.
On devine déjà la tragédie annoncée dans le second et dernier tome.
Un très beau diptyque, qui associe un dessin alliant l’intimité aux perspectives impressionnantes à un scénario qui jamais ne tombe dans la facilité. Une belle histoire servie par de belles images : un vrai plaisir !
J'avais vu passer à sa sortie ces très belles couvertures inspirantes, montrant le travail des noirs de l'auteur et le contexte de la grande Dépression à New-York. Ayant lu auparavant l'excellent Blue Note portant un peu sur le même thème (la destinée d'un costaud mystérieux dans le New-York de la Prohibition) je me suis laissé tenter par cette série aux très bons échos presse et dont la fausse suite, Bootlack, sort ce printemps chez le même éditeur.
Dans la Dépression il y a des hordes de chômeurs et d'immigrants attirés par les feux de l'Amérique, mais il y a aussi des riches qui mènent une course aux plus hauts grattes-ciel. Cela fait de l'emploi, dangereux mais rémunérateur et crée des sociétés d'ouvriers rassemblées par nationalité. Parmi eux il y a "Giant", l'irlandais quasi muet. C'est son histoire qui nous est contée...
Le problème avec les BD dont on parle beaucoup c'est qu'on attend un chef d'oeuvre à chaque fois. C'est parfois le cas, mais la plupart du temps on a "juste" de très bonnes BD... C'est un peu ce qui se passe avec ce diptyque Giant qui emprunte un chemin déjà très balisé, celui de la Dépression américaine dont l'iconographie a été allègrement diffusée par la photo et le cinéma. Difficile ensuite de trouver un élément qui justifiera cette énième vision, tant ces plans de gamins jouant dans le jet des bouches d'incendie, ces ouvriers en salopettes trop grandes et ces villes entre noir et miroir font partie de l'imaginaire collectif!
L'ouvrage commence d'ailleurs sur ce cliché mythique d'ouvriers déjeunant sur une poutre suspendue pendant la construction du Rockfeller Center et c'est le point de départ de cet album qui vise à nous conter les dessous de l'image: qui était le photographe, qui étaient les ouvriers, quelle était leur vie et le pourquoi de leur arrivée à New-York. En prenant pour focus un colosse mystérieux, l'auteur instaure un mystère nécessaire au déroulement de sa photographie. L'homme qui manie le pistolet pneumatique destiné à enfoncer les rivets est de celui que l'on ne titille pas. Il sait être protecteur avec son nouveau partenaire d'équipe, un jeune idéaliste beau parleur, pour peu qu'on ne lui pose pas de questions sur son passé. C'est à ce moment que l'on découvre une correspondance avec Mary-Anne, une irlandaise restée au pays et dont les lettres indiquent une grande proximité. Mari? Frère? Le lecteur est titillé par de nombreuses questions que Mikaël délie subtilement tout au long de ses deux tomes. Sur ce plan le scénario est très habile et parfaitement rythmé.
Côté dessin j'ai été un peu déçu en comparaison de l'album de Mickaël Bourgoin, dont le trait est plus organique, plus râpeux et reflète ces espaces sales d'une Amérique à peine sortie du tiers-monde. Intrinsèquement il n'y a rien à reprocher à Mikaël, qui propose des planches aux beaux plans très encrés, suffisamment proches de nos attentes sans tomber dans le fan-service. Simplement, comme dit plus haut, il arrive après beaucoup de très bons travaux et pour comparer à l'album précédent on constate sans doute la différence entre un auteur autodidacte et un autre formé à Emile Cohl.... le diable est dans les détails.
Giant propose une bonne histoire, une époque et un lieu passionnants, dispose de bons dessins et de deux couvertures très marquantes. Il rate néanmoins l'excellence par un petit manque d'originalité, par une touche d'auteur qui permettrait à l'album de dépasser la carte postale. Par de nombreux moments (lorsqu'on aborde la photographe) on n'en est pas loin. Mais ce Giant reste trop longtemps une image, une figure manquant un peu de contenu qui empêche le lecteur de s'impliquer dans sa lecture. Je recommande néanmoins ce diptyque qui est une très bonne lecture pour qui s'intéresse à ce sujet, mais qui n'est pas l'ouvrage majeur dont certains ont parlé.
Lire sur le blog:
https://etagereimaginaire.wordpress.com/2019/05/01/giant
Je ne bouderai pas mon plaisir, je ne ferai pas la fine bouche.
Trop long disent certains, il ne se passe rien dans le tome 2 ajoutent-ils parfois. C'est vrai, on n'est pas en pleine guerre ou dans un polar bourré de meurtres et de cambriolages. Il y a juste.... la grande ville, les ouvriers, le rêve américain, la misère, les déboires et les espoirs, un vague parfum de Gangs of New-York, les Irlandais, les autres... Et puis il y a cette mise en couleur, légère, touchante, aux frontières du sépia et de quelques pâles couleurs dominantes.
Je dis : Bravo, Magnifique !
Diptyque magnifique : une histoire originale au service d'illustrations exceptionnelles . On vit pleinement cette période de crise à hauteur des hommes qui paradoxalement s'élèvent au dessus du quotidien . Les dessins sépia sont époustouflants et rendent compte de la dure réalité comme des photos d'archives . Du grand art.
Eh ! Ben voilà un bel ouvrage !
Alors au début, j’ai trouvé ça gentillet.
Ok, on suit un type qui arrive dans la construction de building, dans les années 30, pour glisser lentement vers un autre personnage, Giant.
C’est très bien fait mais ça donne plus l’impression de voir un documentaire BD sur l’époque, tout est simple, c’est la vie, voilà tout.
Et puis quand vient le premier rebondissement, on se dit que c’est assez classique, déjà vu – ce qui n’empêche pas de continuer à tourner les pages parce que c’est bien réalisé.
Mais on s’y glisse, dans cette force tranquille, cette vie « banale » qui s’écoule. Lentement, on se prend d’affection pour Giant, pour les autres personnages.
Tout ce qui se passe, si ça reste classique, n’en est pas moins logique. Et on s’enfonce inexorablement dans cette histoire, réagissant à chaque nouvelle révélation.
Au final, j’ai passé un très agréable moment à suivre cette histoire.
Le trait vif rend parfaitement les mouvements et postures des personnages. Plus encore, la couleur et les cadrages nous immerge totalement dans l’époque.
Très bon.
Il faut reconnaitre que le dessin de Mikaël sur cet album est superbe. Il décrit parfaitement l'atmosphère de la Grande Dépression des années 30. Le dessin est sombre et reflète assez bien le quotidien des bâtisseurs de buildings à New York (la photo en introduction de l'album est assez édifiante!)
Cependant, je n'ai pas été embarqué par ce récit, qui à mon avis, traine parfois en longueur. Ces échanges épistolaires sur fonds de crise en Irlande et aux Etats Unis, ne m'ont guère touché,même si l'idée de départ est séduisante.
Je lirai sans nul doute le second volume de ce diptyque au vu de la dernière page qui annonce un rebondissement presqu'attendu, tout de même.
Superbe travail graphique et de mise en couleur de Mikaël(se rapporter à la critique de L. Moeneclaye).
Pour le scénario, j'attends le 2 pour me prononcer. Le contexte est cependant intéressant avec un personnage principal quasi mutique, plutôt asocial dans un New-York qui construit ses gratte-ciels au début des années 30.
Par contre, lui, a priori peu concerné par les autres, se fourvoie dans une correspondance avec une veuve irlandaise (qui ne sait pas qu'elle est veuve) en se substituant au collègue décédé. Comment l'auteur va gérer cette intrigue un peu mièvre et pour le moins convenue ? Et les conséquences puisque celle-ci apparaît avec ses enfants sur un bateau en approche de N-Y sur l'avant-dernière case. Et elle est sur la couv du T2 non encore paru.
Ca n'empêche qu'il serait dommage de passer à côté de ce T1, pourvu d'un cahier graphique démontrant le talent de cet auteur.
Début des années 30 à New York : une ville en construction, quelques hommes humbles et rudes, puis... un concours de circonstance dont profite l’un d’eux… Voici l’histoire simple de "Giant", magnifiée par un dessin impeccable. Les couleurs, les ambiances, les lumières sont simplement superbes.
Quant aux décors, qu’il s’agisse des rues, bagnoles, malfrats ou du chantier pharaonique du Rockefeller Center, ils sont détaillés, documentés et bien mis en page.
Bref, une bien belle BD dont je recommande la lecture.
Superbe ! Bd d'une rare élégance. Le dessin est splendide, et le scénario excellent. Dans l'impatience du tome 2. Sur le podium des meilleurs bd de l'année 2017.
Une superbe couverture, un récit prenant qui nous immerge dans le New-York en construction sur fond de crise financière.
Ce premier tome pose des bases solides tant au niveau graphique que scénaristique.
Le dessin est précis, le travail sur l'architecture est impressionnant et la lecture est fluide.
Au niveau scénario c'est assez lent mais ce n'est pas gênant dans le sens ou il y a un coté contemplatif et immersif assumé par l'auteur.
La colorisation est élégante, sobre et renforce l'ambiance assez dure et froide de l'histoire.
Un album magnifique qui appel une suite et une fin à la hauteur de mes attentes...
Un New York des années 30 magnifié par un dessin vigoureux et une colorisation subtile qui retranscrivent à merveille les rues sombres et froides de la grande cité.
Du métal, des quartiers crasseux, des chantiers dantesques, des hommes et des femmes qui tentent de s'en sortir... Le décor est planté pour un scénario qui prend son temps et qui introduit une intrigue que l'on devine dramatique.
Un superbe album dont la suite se fait déjà attendre.