Gertrude Stein et la Génération Perdue
Une BD de Valentina Grande et Eva Rossetti chez Seuil - 2022
05/2022 (20 mai 2022) 128 pages 9782021492613 Autre format 447560
Gertrude Stein est née aux États-Unis dans une riche famille juive d’origine allemande. Au début du xxe siècle, elle rejoint son frère à Paris, puis s’y installe définitivement avec Alice B. Toklas, son inséparable compagne. Ensemble, elles occupent un appartement au 27, rue de Fleurus, et réunissent, tous les samedis, les plus grandes figures littéraires et artistiques de l’avant-garde : Matisse, Picasso, Hemingway, Fitzgerald ou encore Braque. C’est à travers la voix de cette « Génération perdue » que l’histoire de Gertrude Stein, figure incontournable... Lire la suite
Où un artiste talentueux (ici un écrivain ou un peintre) trouve-t-il la confiance nécessaire pour se lancer, au tout début de sa carrière ? Comment prendre le risque de se consacrer totalement à son art, en délaissant tout le reste ?
À travers cette biographie de Gertrude Stein, les autrices tentent de répondre à cette question passionnante. Les artistes ont besoin d'être reconnus, c'est à dire d'exister dans le regard d'un autre. C'est ce rôle de mécène et de conseiller que Gertrude Stein a joué auprès de nombreux artistes, au début du XXe siècle.
Picasso est un cas particulier car il semble qu'il avait, dès ses débuts, une confiance en lui à toute épreuve. Mais Henri Matisse ou Ernest Hemingway, notamment, ont eu besoin de ce regard extérieur, de la reconnaissance de leur art par Gertrude Stein.
Mais qui était Gertrude Stein ? Née au Etats Unis dans une famille juive d'origine allemande, elle était atypique. Elle avait un physique imposant ("Vous êtes un menhir, Gertrude", lui dit Picasso dans l'excellente série "Pablo" de Julie Birmant et Clément Oubrerie. "Gertrude Stein était une lesbienne riche et arrogante".
Mais son talent à elle, qui aurait été capable de le reconnaître ? Elle écrivait et désirait être publiée. "Son écriture était cubiste... peu compréhensible et était l'objet de railleries". Valentina Grande répare donc cette injustice.
Les dessins et les couleurs d'Eva Rossetti sont très beaux et totalement dans l'esprit artistique de l'époque.