Gannibal
1. Tome 1
Une BD de
Masaaki Ninomiya
chez Meian
(Daitan !)
- 2020
Ninomiya, Masaaki
(Scénario)
Ninomiya, Masaaki
(Dessin)
<N&B>
(Couleurs)
Ponsard, Mickaël
(Lettrage)
Marcantognini, Vincent
(Traduction)
07/2020 (29 juillet 2020) 205 pages 9782368779255 Format Manga 400400
Daigo Agawa, policier de son état, a été détaché à Kuge, un village de montagne reculé. Bien que la communauté l’accueille chaleureusement lui et sa famille, la mort d’une vieille villageoise fait jaillir des doutes quant à la normalité de ce lieu...
Malsain et anxiogène à souhait, un bon premier volume aux dessins denses et généreux. Ce cadre verdoyant, ce village sympathique peuplé de congénitaux aux mœurs bizarres... Tous les ingrédients d'un survival réussi !
Meian propose régulièrement de nouvelles petites séries, plutôt dans un registre violent voir gore (comme les 7 Ninja d’Efu) pour enrichir un catalogue dominé par le best-seller Kingdom. Gannibal est une série récente d’un auteur dont c’est (a priori) la première création… et je dois dire que c’est sacrément bien maîtrisé pour une entrée en matière! Commençant par une couverture très réussie, à la fois intrigante, inspirée par le sang et dynamique dans le cadrage, le manga démarre sans mise en place en nous expliquant dès la première page le pitch de départ. Au bout de dix pages le premier cadavre est trouvé et le policier menacé un fusil sur la tête par un membre du clan Goto. On peut dire que ça ne traîne pas et les dessins appuient bien cette tension par des cadrages très serrés et des visages aux yeux exorbités tout à fait parlant. Ninomiya connaît parfaitement ses gammes du cinéma d’horreur et enchaîne les séquences où le héros se trouve isolé, menacé et fourni de tout ce qu’il faut d’indices poussant vers la thèse proposée par le manga dès la première page: celle des cannibales. Tout l’intérêt de l’ouvrage est donc le doute entre ce qu’on nous annonce comme évident et l’aspect « trop gros ». On a pour le moment peu de doutes sur les mœurs de la famille Goto mais toujours un élément de doute vient nous titiller, surtout après une mise en place aussi rapide. Le déroulement implique deux possibilités: soit une confirmation qui va faire évoluer la série vers un survival terrifiant, soit une remise en question qui permettra de développer l’enquête. Le seul petit bémol est l’acceptation un peu grosse du policier face à toutes ces remises en cause violentes de son autorité, sans qu’il n’envisage de montrer les muscles, jusqu’à la séquence finale bien stressante. A la conclusion de ce premier volume on ressort plutôt conquis par un album parfaitement maîtrisé, sans défauts apparents ni addiction franche mais un ouvrage qui fait sacrément bien le job dans un genre pas si représenté en manga.
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https://etagereimaginaire.wordpress.com/2020/10/29/gannibal-1/