Gaijin Salamander
Une BD de
Massimo Rosi
et
Ludovica Ceregatti
chez Delcourt
(Contrebande)
- 2020
Rosi, Massimo
(Scénario)
Ceregatti, Ludovica
(Dessin)
Stevanato, Renato
(Couleurs)
Moscow☆Eye
(Lettrage)
Dauniol-Remaud, Hélène
(Traduction)
01/2020 (29 janvier 2020) 136 pages 9782413020097 Format comics 384167
« Nous sommes les derniers guerriers, les derniers pacifistes de cette école, et je vous la laisse en héritage à vous, un Gaijin ». Gaijin Salamander parle de la futilité de la guerre et du désir de paix d'un Gaijin (un étranger), représenté sous les traits d'une salamandre, qui vit dans un Japon féodal peuplé de grenouilles, et qui doit faire face à des hordes d'envahisseurs, incarnés par des lézards.
Gaijin Salamander ou Cold blood samurai en VO est un comics réalisé par des auteurs italiens se déroulant dans un Japon anthropomorphique au XVIIIe siècle. L'édition française réunit les six chapitres en un one-shot.
L'histoire suit le parcours d'une salamandre "gaijin" (terme très familier signifiant "étranger" en japonais), qui va apprendre et suivre la voie du samouraï ou "bushido", tout en participant à une lutte face aux envahisseurs occidentaux (incarnés par des lézards, tandis que les samouraïs et autres japonais sont représentés par des batraciens).
Commençons par le dessin et les couleurs: le résultat est solide et coloré.
En effet, les auteurs se sont amusés à alterner dessins de représentation d'histoires anciennes tels des estampes, dessins jouant sur le clair/obscur, cases de transition avec des cerisiers en fleur… L'encrage est particulièrement très marqué afin de jouer sur les nuances clair/obscur et autres jeux d'ombres. On notera la présence d'onomatopées japonaises pour les bruitages empruntées au manga ^^
Scénaristiquement, le schéma narratif est classique: nous suivons les pérégrinations du héros sans nom, tout en alternant, avec des flashbacks relatant son cheminement, ses motivations, ses doutes, sa tristesse…
Le contexte géopolitique est bien exposé dès le début de l'histoire et prend de l'ampleur tout du long jusqu'à ce final qui aurait pu être plus sanglant à mon avis.
Certains choix d'animaux m'ont paru étranges. En effet, pourquoi des crabes comme bandits ? pourquoi avoir choisi des batraciens et pas des chats par exemple ? pourquoi les fourmis sont utilisés comme montures ?... Autre défaut: certaines têtes ressemblent à celles des tortues ninjas.
En conclusion: une œuvre qui ne réinvente pas la poudre mais qui l'utilise de façon efficace avec le respect des codes du chambara.