Gagner la guerre
2. Le Royaume de Ressine
Une BD de
Frédéric Genêt
chez Le Lombard
- 2019
Genêt, Frédéric
(Scénario)
Genêt, Frédéric
(Dessin)
Genêt, Frédéric
(Couleurs)
Sauvêtre, Annelise
(Couleurs)
Jaworski, Jean-Philippe
(Adapté de)
09/2019 (20 septembre 2019) 54 pages 9782803675418 Grand format 372121
Benvenuto Gesufal est un tueur à gages très compétent. Il réserve dorénavant ses services au seigneur Ducatore, l'homme politique le plus retors de tout l'empire de Ciudalia. Et ce dernier a confié à Benvenuto la plus périlleuse des missions : un assassinat à accomplir en plein cœur d'une bataille navale.
Intéressant.
Pour +, voir mon avis sur le tome1 .
A noter que je n'ai pas lu le livre éponyme, donc je ne peux pas juger de l'adaptation.
Ceux qui croient me connaître, moi, Benvenuto Gesufal, savent que je suis un mercenaire, un assassin, à présent au service du machiavélique podestat Ducatore. Je suis monté en grade… Je suis devenu son bras-droit. Officiellement ! Parce qu’officieusement, je suis bien plus que ça : je suis son espion, son homme des basses oeuvres…
Je suis prêt à tout pour m’enrichir. Vous me trouvez ignoble ? Pourquoi, moi, mercenaire, devrais-je être différent de ces nobles qui ne poursuivent d’autres buts que l’accroissement de leur puissance et de leurs richesses ? En quoi sont-ils plus « nobles » que moi ? Je travaille pour celui qui est probablement le plus retors, le plus fourbe (le plus doué) d’entre eux, le podestat Ducatore …
Assez parlé de Benvenuto. La République de Ciudalia est en guerre. Etonnant, non ? Le Royaume de Ressine (des espèces d’enturbannés) est sur le point de tomber. La ville portuaire de Cyparissa s’est déjà écroulée sous les coups de boutoir du régiment Burlamuerte. Ces magnifiques soudards ont bien profité de leur prise, si vous voyez ce que je veux dire… Cassio Cladestini est sur le point d’emporter une victoire décisive à la tête de la flotte…
Critique :
Avant d’aborder la lecture de cet album, il est souhaitable de lire le 1er tome de « Gagner la Guerre », histoire de faire connaissance avec Benvenuto qui est le fil conducteur au sein de cette histoire pleine d’intrigues, de trahisons, de coups fourrés, de batailles et de meurtres en tout genre…
Il y a tellement de complexité dans les relations entre protagonistes qu’on est obligé de lire et de relire certains passages pour s’y retrouver entre faux-alliés et vrais ennemis… Avec qui il est parfois intéressant de s’entendre pour se débarrasser de rivaux encombrants…
L’auteur belge Frédéric Genêt, en adaptant une histoire du célèbre Jean-Philippe Jaworski, nous entraine dans une histoire qui, dans le genre sans foi ni loi, n’est pas sans rappeler « Le Prince » de Machiavel et les luttes pour le pouvoir et la richesse dans l’Italie de la fin du Moyen Âge et de la Renaissance, d’autant que les adversaires ressemblent furieusement aux Arabes, à moins que ce ne soient des Turcs ou des Perses… On s’en fout ! Ce sont des ennemis qu’il faut dégommer car la République de Ciudalia ne fait pas dans la dentelle et l’humanisme. Si vous avez un côté sentimentaliste, que vous êtes allergique aux anti-héros traîtres, aux paroles non tenues, passez votre chemin ! Même si vous éprouverez de la sympathie pour Benvenuto, ne vous y trompez pas ! Ce type n’est qu’une crapule amorale, il n’agit que pour ses intérêts personnels… Et comme il n’est pas le seul…
N’ayant pas lu l’œuvre originale de Jaworski il m’est impossible d’établir une comparaison. Ma critique ne tient donc compte que de la BD. Celle-ci est impressionnante par la qualité du dessin de Frédéric Genêt qui alterne de nombreuses scènes d’une violence incroyable avec quelques décors tranquilles de toute beauté. Son dessin est à l’image de son propos : sanglant, rapide, percutant. Un petit mot pour signaler que la superbe mise en couleurs est le fruit d’une collaboration entre Annelise Sauvêtre et Frédéric Genêt. Hé, oui, encore lui !
J'ai trouvé les deux premiers albums très intéressants.
J'apprécie l'adaptation du récit de Jaworski qui nous offre un excellent background pour mettre en place les aventures du spadassin Benvenuto.
Une série qui offre un bon moment de lecture, sans temps mort.
Le premier tome adaptait en réalité une nouvelle. C'est ici que commence vraiment l'adaptation du roman éponyme. Ceux qui avait été perdus par une narration un peu "hachée" (bon, avec un peu d'attention, cela se lit quand même facilement...) trouveront ici quelque chose d'un peu plus classique qui devrait les rassurer. Précisions que l'on peut commencer directement par cet opus sans aucun problème.
Aventure plus linéaire donc, mais aussi bien plus épique et on se délecte rapidement de ce récit qui reprend avec succès tous les codes du genre. Au programme, combats navals, magie, stratégies politiques retorses, trahisons et coups fourrés, le tout dans une bonne dose de cynisme et de realpolitik donnant du corps à ce récit.
En matière d'épaisseur, le dessin est un atout majeur. Si l'on excepte quelques imprécisions sur les visages, Frédéric Genêt livre une prestation haute en couleurs grâce à une qualité de décors et un mise en scène propre à faire vivre les atmosphères et qui soutient continuellement le propos.
Il y a vraiment une constante dans cette série… aucun personnage n’attire la sympathie. Méprisables ils sont, méprisables ils resteront. Benvenuto, envoyé par le podestat Léonide Ducatore, comme négociateur n’hésite pas à trucider et à trahir sans vergogne. Mais cela lui jouera des tours et la dernière page lui réserve une surprise avec peut-être un personnage respectable. Le troisième tome nous en dira plus. Cette série se lit et se regarde avec grand plaisir. Frédéric Genêt nous offre vraiment un excellent travail. Vite, la suite !
Je retrouve dans ce second opus une partie de ce qui m’avait ravi dans le tome 1, une intrigue tortueuse, des personnages fort peu recommandables à ne pas mettre entre toutes les mains. Le personnage principal oscille délicieusement entre le bon héros pas si gentil que ça, et le méchant pas toujours sympathique mais finalement pas mauvais bougre. C’est selon. De l’aventure, des combats, de la politique retorse, des intrigues de palais, un peu de magie sans que cela ne soit trop envahissant… Et surtout un dessin et une mise en page toujours remarquables, même si on ne retrouve pas le splendide travail sur l’architecture renaissance italienne du premier livre. Cette fois, ce sont plutôt les navires qui servent de cadre. Je maintiens ma note et continue à suivre cette série avec intérêt...