Frontier (Singelin)
Frontier
Une BD de Guillaume Singelin chez Rue de Sèvres (Label 619) - 2023
04/2023 (12 avril 2023) 190 pages 9782810203161 Grand format 470487
Quand la Terre suffoque de par l'exploitation de ses dernières ressources, l'humanité se tourne vers un nouveau territoire, l'espace, au-delà des planètes du système solaire : « La Frontière ». Dans cette nouvelle ruée vers l'or, trois destinées s'entremêlent : Ji-soo, scientifique passionnée par l'inconnu ; Camina, mercenaire fougueuse et enjouée ; et Alex, un mineur qui n'a jamais connu la Terre. Ce récit d'aventure narre le parcours tumultueux de ce trio, mais aussi de leur quotidien, celui de vivre dans un nouveau monde. Il pose la question... Lire la suite
Une BD intéressante, qui renoue avec la notion (anglo-saxonne) de front-pionnier et questionne notamment l’appropriation des ressources par de grandes entreprises... Si ce n’est qu’il s’agit ici de science-fiction, avec des vaisseaux densément peuplés, de grandes étendues spatiales et des planètes gigantesques. Contemplative !
D’ailleurs, Guillaume Singelin a un style reconnaissable entre mille et ses dessins fourmillent de détails. Ses personnages caractéristiques (sortes de figurines Pop en plus vivant) sont attrayants. La colorisation numérique est également réussie. Quel travail ! On touche au génie !
Si le scénario est plutôt bon (toujours Singelin), avec une dimension polyphonique (j’aime beaucoup ce mot...), je dois aussi avouer que j’ai parfois décroché... Il y a quelques longueurs et même un goût de déjà vu. Ceci étant dit et nonobstant son rapport qualité/prix attractif (quelle magnifique édition !), Frontier n’en demeure pas moins un digne représentant du neuvième art.
Par contre, je n’adhère pas à la démarche du festival d’Angoulême et à son sponsor en carton, qui se servent de BD étiquetées « écologistes » pour faire du greenwashing. « How disgusting ! » dirait-on en bon anglais...
Si cela n’enlève rien à la qualité de cette BD, on doit bien admettre que, un peu comme pour les personnages embarqués dans cette aventure, ils n'ont pas dit non...
Frontier est une BD de science-fiction un peu unique en son genre. Au début, j'ai été assez dérouté par la bonhomie des personnages qu'on dirait sortie d'un Minecraft avec leur aspect qui fait très playmobil. On croirait d'ailleurs des figurines pop dans l'espace !
Pour autant, le propos n'est guère enfantin puisque la conquête de l'espace n'est plus un doux rêve mais une réalité gangrenée par les multinationales qui exploitent abondement les ressources en laissant derrière eux pollution et paupérisation de la population des travailleurs. Bref, c'est un univers froid et hostile où le capitalisme règne en maître.
On va suivre le parcours de trois personnages. Tout d'abord Ji-Soo qui est une ingénieure désabusée qui n'arrête pas de se plaindre sur son sort depuis que son entreprise a été rachetée. Puis, elle fait la rencontre d'Alex, un ouvrier né dans l'espace, et qui a toujours connu que l'exploitation en dehors de toute planète. Enfin, il y aura Camina qui est une ex-mercenaire assez fougueuse qui donne un nouveau but à sa vie.
C'est assez intéressant de les suivre car il y a une réelle psychologie des personnages au service d'un récit qui va nous transporter d'un monde à l'autre. Le thème sera celui d'une humanité totalement déconnectée de son berceau à savoir la Terre.
Ce titre bénéficie d'une bonne critique de manière générale qui incite à le découvrir. Ce n'est pas la meilleure science-fiction que j'ai pu lire en raison de ce graphisme aux têtes disproportionnées mais il n'en demeure pas moins intéressant sur le fond. Certes, la forme laisse un peu à désirer dans ses contradictions.
Au final, voici un titre qui traite de la colonisation de l'espace sur un mode assez désenchanté.
Les énormes albums, comme celui-ci, ne sont pas trop mon truc parce que j'ai horreur de reprendre la lecture d'une BD entamée mais c'est surtout lié à ma personne et à plusieurs mauvaises expériences d'albums que j'ai abandonnés tellement ils devenaient lourds, indigestes, linéaires et ennuyeux. Ici c'est passé tout juste et j'étais quand même impatient d'achever cette lecture, ça devenait rasant. Et c'est vraiment dommage.
Parmi les très bons points de cet album, les personnages sont dessinés avec des traits enfantins, simplistes, un côté naïf, avec des petites tailles et ont des dialogues et des comportements d'adultes. C'est très réussi, foisonnant de personnages attachants et intelligents. Très agréable. Les décors, bien que redondants, sont variés, les cases richement fournies avec un dessin complet, les couleurs sont parfaitement réparties tout au long de l'aventure, sans aucune aspérité mais aucune particularité ou fait remarquable non plus. L'album en lui-même est de belle facture, c'est un bel objet du Label 619, c'est généraux comme le mentionne si bien "Bolt" avec 190 planches pour des aventures recherchées sur un fonds de contestation d'un capitalisme froid, mécanique, dangereux, terrible, omniprésent et contrôlant tout, mais également un côté un peu trop "écologie-naïve" et justement concernant le côté écologie, en ce qui me concerne, ce n'est pas que l'écologie ne soit pas bien ou qu'il ne faut rien faire pour proroger la vie sur terre ou éventuellement les ressources (ça c'est le point pourri conduit par l'argent) mais l'écologie qu'on nous vend est bête, irréfléchie et tire l'intégralité de nos progrès et de nos recherches en arrière. Lorsque quelqu'un comprendra enfin que transition énergétique ou écologique signifie en réalité RAZ, mort économique, liquidations d'entreprises, chômage, paupérisation, pauvreté, et tout ça pour l'écologie d'aujourd'hui c'est navrant et surtout très bête mais bientôt nous nous achèterons, avec la redevance incitative, avec moins d'émission de CO2, des panneaux photovoltaïques à oxyde d'aluminium en fin de vie, des batteries de voitures électriques à base de produits extraits par des enfants dans les pays plus pauvres pour ne pas polluer en France, une nouvelle planète (La France sera bientôt le numéro 1 de toute l'écologie et de la transition énergétique parce qu'au dessus de la France le monde est sauvé!!! LOL on ne pollue plus en France ou laisse ça à l'extérieur de nos frontière, bravo) sans parler des taxes de tous les côtés. Oui, grâce à notre pays nous pourrons nous acheter une nouvelle planète. Quel pays de bluff franchement! Je m'éloigne un peu de l'album, désolé!!! En un point important pour moi, les transitions sont sommaires, insuffisantes et mal faites, elles consistent, dans cet ouvrage à des sauts et de grandes absences. Comment dire ça autrement : des coupures trop franches aux transitions qui ont peut-être absorbées des morceaux pertinents qui valaient la peine d'être présents dans ce volume.
Concernant l'histoire, c'est long, trop long, et beaucoup trop linéaire pour un One-Shot de 190 pages. Les personnages, comme les cases, sont trop redondants et de nombreux dialogues vides d'intérêts. Ce volume aurait pu soit, être plus fourni d'événements marquants, comme par exemple des créatures étrangère "extra-terrestre", des animaux ou habitants endémiques, plus de suspens, soit être plus court. C'est encore une fois dommage pour un travail si foisonnant, si riche. Ce n'est que mon avis. Il y a un quelque chose qui ne captive pas réellement le lecteur.
C'est quand même du beau boulot.
Certes pas de feu d'artifice, ni de dimension lyrique , mais un bon scénario dans un univers futuriste ultra cohérent.
Alors oui petit moment de flottement sur les têtes (et les corps) des personnages, sortes de lego de la bd (les différences se font au niveau capillaire essentiellement).
Au final cela fait sens ,montrant qu'on est tous faits de la même pâte, jonglant entre notre vie réelle et notre vie rêvée .
Une bonne lecture, sans images ultra marquantes, mais emplie d'intelligence
Déçu par cet album qui jouit pourtant d'une belle réputation...
Dans les points positifs: l'auteur a créé un univers riche et complexe, et il ne ménage pas la pagination à le parcourir. Même s'ils peuvent paraître enfantins, les dessins sont vraiment de très grande qualité à mon sens, et le style de l'auteur est unique.
En revanche je me suis ennuyé ferme avec l'histoire sous-jacente. On nous sert une fable morale et écolo-sociale éculée, et sans surprise (avec même quelques rallonges inutiles). J'ai eu du mal à terminer... C'est dommage car une simple histoire de SF dans cet univers aussi foisonnant m'aurait plus captivé !
Que de chemin parcouru depuis Doggybags, The Grocery, puis le plebiscité P.T.S.D. avec lequel Guillaume Singelin s'est affirmé comme un auteur complet, il n'était qu'une question de temps avant qu'il aborde la science-fiction. Frontier est une nouvelle pierre à une oeuvre patiemment et solidement construite.
A l'instar de P.T.S.D. et de sa participation aux Midnight Tales, les personnages féminins mènent le récit. En particulier Ji-soo, la scientifique rêveuse spoliée par son entreprise. Elle sera amenée à rencontrer Alex, humain né dans l'espace qui n'a jamais connu la Terre, et qui décide de sauver un jeune singe cobaye, et enfin Camina, mercenaire ayant perdu un bras, pour qui c'était peut-être la mission de trop.
Récit de prise de conscience, récit de rupture, récit de renaissance, Frontier est une grande fresque qui prend le temps de développer son propos (exploitation de ressources à outrance, aliénation dans le monde de l'entreprise, trouver sa place...) et ses personnages.
D'ailleurs ceux-là sont caricaturés avec une tête proéminente et des membres minuscules et vaguement définis, façon "chibi". Le parti-pris esthétique est osé, mais il donne du cachet au melting pot graphique inspiré des comics et mangas, propre aux auteurs du label 619. De plus Guillaume Singelin profite du grand format pour multiplier les cases, les décors, les palettes de couleurs selon le lieu. Son art déborde de générosité, et c'est bien un des maitres-mots de cette BD : "généreux".
Bon album. j'ai hésité du fait du graphisme "enfantin". L'histoire reste classique mais on se laisse prendre au jeu et on dévore.
au final un bon One shot SF sur fond écolo. le dessin enfantin fait la part belle aux protagonistes, héros du quotidien. les dessins fourmillent de détails...
Bonne bd avec des idées graphiques excellentes. c'est vrai que l'histoire est un peu plate, il manque un peu de passage comique, trop sérieux par les temps qui courent.
Belle univers, riche et original. Fable de fiction et d'écologie. J'ai beaucoup aimé ces personnages avec des physiques enfantin
Bof, bof, bof. J'avoue ne pas bien comprendre l'engouement autour de cette bédé que je regrette un peu d'avoir achetée.
Faisant confiance au label 619 et les critiques élogieuses, j'y suis allé les yeux fermés mais force est de constater que Frontier n'est pas du niveau des oeuvres de Bablet ou Neyef. Ce n'est pas vraiment mauvais, c'est juste fade. L'histoire ne t'emporte pas, les personnages sont convenus et pour ne rien arranger, je n'ai pas accroché avec le dessin. Il y a un style graphique, certes. C'est a peu près tout. Non je ne recommande pas.
Une bonne BD SF, aux cases riches et fourmillant de détails. L’histoire et intéressante mais relativement peu originale, tout comme les thèmes traités (cf certains films de SF des années 70/80).
Ne révolutionne pas le genre mais très agréable à lire, c’est déjà ça.
Très bon album. Une vraie histoire de science fiction, sans besoin d'artifices particuliers, d'histoires extraordinaires, de héros méga-puissant... Juste une histoire intéressante, dans un monde très cohérent, avec des personnages réalistes et ayant leur personnalité. On sent un gros travail pour construire ce monde, ses personnages, ses paysages, ses cultures différentes...
J'ai quand même enlevé une étoile car il n'y avait pas besoin, pour moi, de faire passer de messages "politiques" et très actuels sur les dérives environnementales et les trop caricaturales sociétés ne cherchant que le profit. Je préfère me tourner vers un livre autre qu'une BD pour ce type de message.
Je recommande quand même très fortement cet album.
Un superbe album, tant du point de vue du travail d'édition que des prouesses graphiques. Les couleurs sont peut-être un peu ternes, mais l'ensemble demeure très beau.
L'histoire (?) est en revanche un peu plate, entre contemplation du monde et petites leçons de morales un peu simplistes. Une sorte de fable cosmique en fait. A découvrir.
J’ai adoré le message que l’auteur fait passer au travers de ce livre : oui le monde n’est pas facile, mais des petits gestes peuvent le rendre meilleur. Écrit comme cela, cela semble mielleux, mais la simplicité apparente des dessins et les couleurs rehaussant les ambiances font que l’on ne tombe jamais dans le mélo.
Merci pour les sensations d’apaisement que donne la fermeture de cet ouvrage.
J’y ai passé deux bonnes heures à essayer de voir tous les détails de vignettes (parfais un peu chargées et qui en fonction des angles de vue nécessitent un effort pour comprendre ce que l’on voit).
Avec « Frontier », Guillaume Singelin a réalisé en solo une œuvre exceptionnelle qui rappelle la prouesse de son complice Mathieu Bablet en 2016 avec « Shangri La ».
Visuellement, c’est dément. Sans frime, sans poudre aux yeux, sans effets informatiques artificiels. Un univers graphique inimitable et particulièrement efficient dans ce contexte d'exploration du système solaire, reconnaissable au premier coup d’œil pour qui a lu et aimé P.T.S.D, son précédent opus et BD déjà exceptionnelle elle aussi.
Guillaume Singelin a le don de créer des ambiances incroyables juste avec son trait et les innombrables détails qui vivent dans ses cases. Et ce n’est pas que du remplissage, loin de là. Ce fourmillement d’objets en tous genres qui trainent un peu partout, crée un bazar familier et chaleureux qui réchauffe considérablement les planches et rend compte de l’étroitesse des coursives et de la fragilité des stations orbitales, faites de bric et broc, exigües, malpropres, constamment réparées avec les moyens du bord. Tout ce bordel agit comme un marqueur humain dans la froideur spatiale. Cela favorise une grande proximité avec le lecteur et participe à son immersion.
Ce style, fait de partis pris forts et assumés, est unique. Et je contre par avance ceux qui ne manqueront pas de le critiquer : les personnages, avec leurs bouilles de cartoon, entre Dragon Ball et Mafalda (visages enfantins, pas de nez, pieds minuscules…), ne plairont pas à tout le monde, c’est une évidence, mais ils sont la signature d’un auteur accompli, génial et singulier qui n’a pas à prouver qu’il « sait » dessiner.
Auteur dont le scenario est en parfaite adéquation avec son mode d'illustration. A la fois intimiste et foisonnant, le récit brille par sa simplicité et sa cohérence. Les protagonistes ont chacun leurs raisons d’agir, et de chacune de leurs actions découle une conséquence. C’est sobre, universel, authentique.
Il ne faut pas attendre de « Frontier » un space-opera jodorowskien en Cinémascope… Toute la dimension SF, formidablement mise en scène, est toujours soutenue par des valeurs humanistes de liberté et d’émancipation. Sans jamais que de la pyrotechnie ou un jargon pseudoscientifique ne vienne ternir le propos. Il s'agit juste de trois personnes qui, s’étant rencontrées par hasard, vont tenter de vivre leurs vies selon leurs convictions. Ce n’est que ça mais c’est tout ça.
5 étoiles parce que Guillaume Singelin m’a offert précisément ce que j’attends d’une BD : du rêve, de l’évasion, de la réflexion, de la surprise, de l’émotion, de la beauté, sans jamais savoir à quoi m’attendre en tournant la page. Merci !
Je finirai en tirant mon chapeau au label 619 et à l’éditeur, qui après « Hoka Hey », nous gratifient d’un nouveau bijou à la maquette soignée (superbe couverture et titre en relief argent sur jaune) pour un prix, encore une fois, très abordable. Re-merci !