Freaks' Squeele - Funérailles
2. Pain in Black
Une BD de Florent Maudoux chez Ankama Éditions (Label 619) - 2014
05/2014 (23 mai 2014) 86 pages 9782359104783 Autre format 217072
Tous les coups sont permis, que ce soit au camp d'entraînement des gueules cassées de la République ou à l'académie pour gosses de riches. Pretorius et Scipio devront, chacun de leur côté, s'entraîner pour devenir les hérauts d’une apocalypse qui dévastera le monde vieillissant et corrompu de REM. Pendant ce temps, la Veuve noire pleure la perte de son homme, mais n'a-t-elle pas déjà des araignées au plafond ?
J'ai beaucoup aimé le premier tome, du coup j'enchaîne (toujours plus confortable de lire une série dans la foulée). Pour le descriptif matériel se reporter à la critique du tome 1. La tranche du premier volume arborait un profile de Spartacus, ici celui de l'Araignée et l'ensemble proposera une frise continue du plus bel effet. J'aime toujours quand l'éditeur porte attention au rangement des séries dans l'étagère.
Une idée en passant, vu que l'on est sur un format comics et que la série principale regorge d'annexes texte et images originaux, ce serait très agréable d'avoir des bonus, sur Funérailles...
Les deux frères ont été séparés, l'un envoyé à l'académie formant l'élite dirigeante de Rem, l'autre au camp militaire où l'on prépare la chair à canon des légions de la République. Ne perdant pas de vue leur serment de faire tomber cette République, ils poursuivent leur apprentissage tout en tisant des liens avec de futurs alliés. Pendant ce temps, leur mère, ravagée par le désespoir de l'exécution de Spartacus, retourne dans le château familial où des révélations l'attendent auprès de la matriarche du clan...
La structure du récit de se second tome est assez simple, répartie entre Scipio d'un côté, Pretorius de l'autre, la veuve noire enfin. Les deux héros vont parfaire leurs capacités et démontrer qu'ils sont des leaders. L'album s'attarde plus sur Pretorius dont la conviction en fait une menace pour l'institution militaire qui ne considère les gueules cassées que comme de la piétaille bonne à aller mourir sur le champ de bataille. L'inspiration de cette partie est clairement celle des films sur le Vietnam, comme l'illustre le titre inspiré de la chanson des Stones (et rattachée à la guerre asiatique) et les jeux de mots (toujours!) sur le Nam', qui est ici la République de Namor, éternel rivale de Rem. On a ici une ambiance de caserne qui colle bien à l'humour de l'auteur et correspond plus à la série mère que les séquences dans la haute société. La grande force de la série reste les personnages, divers, attachants et bien caractérisés. On est ici en terrain connu mais les différentes séquences de constitution d'un groupe de fidèles à Pretorius sont parfaitement menées et intéressantes.
La partie sur Scipio nous révèle de nouvelles informations concernant le fonctionnement de la République et voit l'arrivée d'un alter-égo, Aelius le héros parfait que le caractère rebelle de Scipio mets en danger malgré leur amitié. Cette partie nous propose surtout une magnifique séquence d'action magique sur des planches noir et blanc tramées (style manga) qui donnent un effet très original et permettent d'apprécier les encrages toujours aussi magnifiques de Maudoux. Les manigances autour de l'Araignée permettent enfin de comprendre la conspiration politique qui a lieu pour la prise de pouvoir sur la religion d’État et nous en apprennent plus sur les règles génétiques très particulières de cette société: il semblerait que les femmes n'accouchent pas toujours de jumeaux et que ceux-ci fusionnent parfois en un seul être tel Janus...
Florent Maudoux élargit sa palette sur cet album en proposant une variété très riche (qui prépare son futur Vestigiales): une couverture peinte de toute beauté, des intérieurs tantôt colorisés, tantôt noir et blanc, des planches en effet crayonné, d'autres très encrées... tout cela est très riche et varié avec une qualité moyenne très élevée. Je remarque également l'utilisation d'effets de flous et d'une économie sur certains arrière-plans quand d'autres (architecturaux notamment) sont très fouillés. Ce n'est pas du tout problématique et l'aspect général est vraiment très beau, avec quelques séquences sexy pour agrémenter le tout.
Cette série est décidément remarquable d'équilibre, chaque tome étant très bien défini et abordant un genre spécifique tout en faisant progresser l'intrigue générale et la découverte de l'univers. Si j'avais quelques réticences sur Freak's Squeele, Funerailles montre que Florent Maudoux est un remarquable scénariste et j'ai hâte de continuer ma découverte de la geste de Scipio et Pretorius!
Lire sur le blog:
https://etagereimaginaire.wordpress.com/2018/08/15/pain-in-black
Ce n'est absolument pas mon genre de BD toutefois je dois reconnaître que j'ai passé un agréable moment de lecture. Elle se lit normalement il y a pas quand même 80 pages. C'est sombre mais pas trop. Le scénario est impeccable. (complots, enfance à la dure...). Les dessins sont très beaux, c'est coloré. Moi, je n'aime pas trop les contours noirs mais bon à chacun ses goûts. J'aurai préféré un format classique pour cette collection. J'ai les trois premiers volumes. C'est pas mal, franchement sympa et aucun regret de mon achat. Je recommande.
La suite du T1. L'histoire reste prenante du début à la fin. Le T2 fini on ne peut qu'attendre le T3.