Formica - Une tragédie en trois actes
Une BD de Fabcaro chez 6 Pieds Sous Terre - 2019
09/2019 (19 septembre 2019) 48 pages 9782352121510 Autre format 374329
C’est dimanche, c’est le jour du repas en famille, tout le monde est ravi de se retrouver ensemble autour de la table. Alors que tout est prévu pour faire de ce rendez-vous un moment d’amour et de partage surgit tout à coup la question à laquelle personne n’avait pensé : De quoi on pourrait parler ? Formica est construit comme une pièce de théâtre, avec une unité de lieu et de temps, et découpé en trois actes. Tragique. Mais pas que...
Formica me semble une œuvre mineure.
Drôle, oui, parce que Fabcaro maitrise bien la mécanique de l’absurde. Mais cette belle machinerie tourne à vide. D'accord pour qu'elle n'ait aucun sens – c’est l’idée – mais elle n’a surtout aucun dessein, ni la moindre poésie. Or, les grands maitres de l’absurde (au hasard Ionesco, Beckett*, Devos, Fred, Voutch...) ont toujours teinté leurs propos d’une douce folie, poétique, loufoque et décalée qui invite à la réflexion. Là, c’est loin d’être le cas. On sombre plutôt dans le registre du « bête et méchant » que je n’affectionne guère.
Les repas de famille étaient pourtant un excellent point de départ. Chacun en a vécu et en garde ses souvenirs, parfois cauchemardesques.
Cela dit, un point de départ ne fait pas un album. Le lecteur attend en vain des développements qui ne viendront jamais. Le récit use et abuse du comique de répétition et il en touche très vite les limites. Du coup, ça ne mène nulle part.
Une chute, un twist, ou ne serait-ce qu’un peu d’intelligence auraient été bienvenus.
En somme, un album pour rire ou sourire mais qui ne sert strictement à rien. Dommage, dans la mesure où Fabcaro a déjà prouvé qu’il est capable de beaucoup mieux.
*Je cite des auteurs de théâtre puisque Fabcaro qualifie Formica de « comédie en 3 actes »
Encore une fois Fabcaro nous a concocté une BD comme il sait si bien les faire. Avec un ton bien à lui, il décortique les fameux repas dominical en famille. Nous retrouvons donc une famille lambda, un dimanche et c’est là que le drame survient irrémédiablement ! Effectivement, les adultes ne savent pas de quoi parler. Alors forcément, Fabcaro s’appuie sur cette situation truculente pour nous dérouler une tragédie en trois actes.
Le premier acte est une sorte de mise en bouche, il présente la situation et les protagonistes et le ton est donné. L’humour sera grinçant et sarcastique et les situations ridicules.
Le deuxième acte est dans la droite lignée du premier avec une légère montée en puissance mais sans réel plus.
Quant au troisième acte, il est sans doute celui qui pousse la situation dans le paroxysme du ridicule. Je n’ai pas franchement adhéré à ce dernier acte qui pour moi allait bien trop loin et partait un peu dans tous les sens ce que je trouve dommage.
Cela n’enlève en rien à l’humour de Fabcaro mais là, j’avoue que c’était too much.
D’un point de vue esthétique, le trait est fidèle à l’illustrateur, fin, propre et net. D’habitude, les personnages de Fabcaro n’ont pas vraiment de visages mais ici c’est le cas et je trouve cela plutôt sympa. J’ai trouvé que les expressions faciales étaient précises et bien retranscrites, ce qui donne un petit côté réaliste. J’émettrai un petit bémol sur l’utilisation de la couleur. Bien que peu présente, je l’ai trouvé un peu trop vive et j’aurai préféré plus de nuances.
Bref, Fabcaro a su à nouveau me séduire mais pas complètement cette fois ci. Néanmoins, je vous conseille cette lecture afin que vous puissiez relativiser sur vos propres déjeuners en famille.
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C'est bien la première fois que je suis un peu déçu par un titre de Fabcaro. Il utilise un humour encore plus corrosif que d'habitude, pour être dans la lignée du fameux succès Zaï Zaï Zaï Zaï mais sans vraiment l'égaler.
On va suivre une tragi-comédie familiale en 3 actes, sachant que le second sera très court. C'est organisé en huis clos à la manière d'une pièce de théâtre.
Je n'ai pas beaucoup souri par rapport aux meurtres des enfants comme si de rien n'était, en plein milieu d'un repas familial dont la tension est constituée par l'absence de sujets. Certes, c'est absurde mais ce n'est pas très marrant.
Par contre, il y a encore quelques petites trouvailles qui m'ont bien fait rire. Les thèmes exploités sont intéressants, comme la vacuité de certaines existences, l'indifférence, la bienséance hypocrite...
Certaines répliques sont inattendues, ce qui fait dans l'originalité de cet auteur remarquable.
De quoi parler pendant un repas de famille ? Fabcaro tente de répondre à cette question existentielle à travers cette bande-dessinée en trois actes dont un très court. L'auteur suit la veine de ses ouvrages précédents, avec un humour grinçant et des situations absurdes.
Avec Formica, Fabcaro nous offre un opus toujours aussi déjanté, peut-être même plus que d'habitude. C'est très drôle, complètement absurde, et ça se lit avec toujours autant de plaisir. Le 2ème acte est exceptionnel...