Le fléau des dieux
3. Urbi et Orbi
Une BD de Valérie Mangin et Aleksa Gajic chez Soleil Productions - 2002
10/2002 48 pages 2845653859 Grand format 19852
Attila, le roi des Huns, poursuit sa conquête de l'empire romain galactique, l'Orbis. Son but : repérer et détruire sa capitale afin de devenir le maître de l'univers et reconquérir ainsi Kerka, la déesse du Chaos qui l'a jadis abandonné… Hélas pour lui, Flavia Aetia, en qui semble s'être incarnée la déesse, n'a pas supporté le massacre de sa famille et la destruction de son monde natal... Prenant l'identité de son père poussé au suicide par Attila, elle a décidé de mettre sa mystérieuse puissance au service de l'Orbis...
Anciens alliés, Attila et Flavia Aetia / Kerka sont maintenant ennemis. Ce troisième opus se concentre sur la politique romaine et la lutte pour le pouvoir. La série monte en puissance et se révèle plus complexe.
Après 2 excellents premiers tomes, celui ci nous raconte la vengeance fomentée par l'héroine Flavia. L'histoire présente une intrigue peu originale (le traquenard est un peu tiré par les cheveux) et comporte surtout de très longs dialogues explicatifs. Reste les dessins et couleurs magnifiques de Gajic (quoique parfois confus dans ce tome notamment avec les Leviathans) et la révélation finale qui relance tout.
Cet opus diffère totalement des deux premiers en cela qu'il met l'accent principalement sur l'Orbis et Flavia. On quitte donc la barbarie sauvage des Huns et de leur chef Attila pour se concentrer sur l'Orbis, ses complots politiques et la préparation de Flavia... je n'en dis pas plus.
Il n'est donc plus question ici de sauvages batailles, même si de sanguinolents sacrifices parsèment ça et là le scénario, mais bien de mise en place tacticienne. Le calme avant la bataille devrais-je dire.
Une fois de plus la qualité du scénario concocté par Valérie Mangin nous immerge totalement dans ce troisième tome avec un seul regret cependant, les gamineries du jeune empereur Valentinien III. On apprécie ou pas, personnellement, j'y vois là une baisse dans la qualité du récit.
Hormis ce fait, les graphismes sont toujours d'aussi belles factures, même si de temps à autres, selon le plan choisi, certains visages donnent l'impression de ne plus correspondre. Ce point ne m'avait pas heurté dans les deux premiers tomes, dans celui-ci j'en ai fait l'amère constat. Rien de scandaleux toutefois rassurez-vous.
Je dirais que cette cote plus faible s'explique par un fait entièrement imputable aux auteurs: Les deux premiers tomes d'excellente facture ont immergé le lecteur dans un monde cruel et barbare, dans lesquels le sang coule à flot tant dans les veines des Huns, que sur le corps des autres...
Replonger dans un album où la tactique prédomine sur l'action revient à priver le lecteur de ses instincts les plus primaires : celui du besoin d'être mauvais, celui d'endosser le rôle du tueur aux mains propres, du spectateur vicieux.
Oui si Valérie Mangin arrive à combler nos désirs de cruauté dans les deux premiers tomes, il est un fait que l'on en redemande à la fin du troisième opus. Mais pour nous faire patienter, la scénariste, par sa dernière planche, a réussi à faire vaciller nos quelques certitudes établies tuot au long des 2 tomes!
LA bataille risque d'être grandiose, vivement le tome 4!!!