L'Étranger (Ferrandez)
L'Étranger
Une BD de
Jacques Ferrandez
chez Gallimard
(Fétiche)
- 2013
Ferrandez, Jacques
(Scénario)
Ferrandez, Jacques
(Dessin)
Ferrandez, Jacques
(Couleurs)
Camus, Albert
(Adapté de)
04/2013 (12 avril 2013) 128 pages 9782070645183 Format normal 186774
Le jour où sa mère est morte, Meursault a remarqué qu’il faisait très chaud dans l’autobus qui le menait d’Alger à l’asile de vieillards, et il s’est assoupi. Plus tard, dans la chambre mortuaire, il a apprécié le café que lui offrait le concierge, a eu envie de fumer, a été gêné par la violente lumière des lampes électriques. Et c’est avec une conscience aiguë du soleil qui l’aveugle et le brûle que l’employé de bureau calme et réservé va commettre un acte irréparable. Camus présente un homme insaisissable amené à commettre un crime et qui assiste,... Lire la suite
J’ai lu le roman d’Albert Camus il y a plus de 20 ans. J’avais oublié les détails de l’histoire, mais pas son écriture sèche et son atmosphère désenchantée.
De mon point de vue, l’album de Jacques Ferrandez en est une excellente adaptation dans la mesure où il retranscrit précisément le souvenir que j’avais de cette ambiance très particulière. On y suit le personnage de Meursault, en Algérie française, habité par une forme d’indifférence et de lassitude. Incapable d’avoir une prise sur son environnement, refusant de mentir par convenance, il va finir par rendre sa vie et son destin complètement absurdes.
Visuellement, le style de Jacques Ferrandez, très coloré, offre une lecture chaleureuse. De grands décors aquarellés ornent souvent les fonds de planches. C’est beau et fort dépaysant.
C’est un bel album, fidèle à l’œuvre originelle. Une bonne façon de la découvrir pour ceux qui ne la connaitraient pas.
L'oeuvre est tiré d'un célèbre roman d'Albert Camus qui est considéré comme l'un des plus grands écrivain du XXème siècle. Je n'ai pas une grande connaissance de sa littérature. La bd me permet de pallier à cette carence. Bref, le support est bien choisi pour véhiculer son oeuvre.
C'est Jacques Ferrandez qui s'y colle une seconde fois après L'Hôte. J'aime beaucoup son dessin que j'ai déjà pu apprécier dans sa série consacrée à l'Algérie à savoir Carnets d'Orient qui relate la saga d'une famille de pieds-noirs des années 1830 à la fin des années 1950. Il y a surtout ces aquarelles lumineuses qui restituent ce paysage algérien écrasé par la chaleur. La scène de l'enterrement de la mère sera d'ailleurs assez caractéristique. La chaleur va d'ailleurs baigner toute l'histoire...
L'étranger nous permet de découvrir un homme plutôt insaisissable dont le regard extérieur n'attire pas forcément la sympathie. Il y a ce côté "je ne sais pas, cela m'est égal" qui revient à chaque fois. A un moment donné sa vie va basculer et plus rien ne pourra arrêter une machine judiciaire infernale. A la fin, on éprouve quelque chose pour lui que cela soit de la compassion ou de la pitié. Bref, j'ai aimé cette évolution de notre perception alors que le personnage ne change pas.
Au final, l'étranger est un drame sourd qui ne laissera pas indifférent. On cherche encore des réponses qu'on ne trouvera pas forcément sous l'aveuglement du soleil.
J'ai trouvé cette adaptation décevante. Effectivement, comme la plupart des gens, j'ai lu le roman de Albert Camus. Je trouve que cette BD retranscrit bien l'oeuvre originale dans son contexte et dans le lieu, mais sans lui apporter quelque chose de plus. Je ne remet pas en cause le dessin.
En général je ne suis pas fan des adaptations BD des grandes oeuvres de littérature mais ici il s'agit d'un récit d'un des pères de l'Existentialisme.
Malheureusement j'aurai du suivre mon instinct qui me disait de fuir cette oeuvre. Non pas quel soit de mauvaise qualité mais elle transpire bien peu le génie de sa grande soeur papier. Si l'ambiance de l'Algérie coloniale est assez bien rendu les sentiments du héros sont mal rendu dans cette BD. Seule la confrontation avec le prêtre s'apparente avec le récit originel.
Au final une BD à oublier car les fans de Camus seront forcément déçus, quant à ceux qui ne le connaissent pas pas sur qu'il s'aventure à lire le roman après lecture de cet album.
Finalement on nage dans l'absurde, pas étonnant avec Camus.
Par respect pour un prix Nobel de littérature : 1/10.
Y a pas à dire, Ferrandez est un bon faiseur. Ses dessins rendent magnifiquement l'éblouissement de l'Algérie. Et l'histoire est tout à fait raccord avec mon souvenir de lecture.
Mais c'est la que le bat blesse pour moi. Le roman se suffit à lui-même et cette bd ne m'apporte rien de plus. Si elle permet à certains de découvrir Camus, tant mieux. Mais lisez l'original !
Une très belle adaptation bd, que je trouve fidèle au roman (pour autant que je m'en souvienne). Et on se prend à se reposer les mêmes questions qu'à la première lecture, et en particulier celle de l'indifférence de Meursault...