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Quel plaisir de retrouver l'art de René Follet. Il a un style si reconnaissable, si singulier, il est un illustrateur hors pair. Tout n'est pas parfait dans son dessin, il y a bien quelques maladresses ici ou là, les visages se ressemblent parfois, mais il y a surtout une telle vigueur dans son trait, un univers graphique qu'il impose à chaque détail de son dessin et qui ferait presque penser aux inflexions caractéristiques d'une voix qu'on reconnait aussitôt la première syllabe prononcée.
Tout ne fonctionne pas forcément dans cet album qui donne parfois l'impression d'être face à un récit erratique, parcellaire, sans doute à cause du découpage pas toujours fluide et de la complexité du travail d'adaptation du livre de Christophe de ponfilly. Mais qu'importent ces défauts et ces imperfections, l'histoire demeure profondément touchante, poignante même par moment, et l'on est bien obligé d'aimer cet album devant d'aussi évidentes qualités.
Il est vrai que le dessin fait un peu vieillot alors que la bande dessinée a été publié en 2007. Je suis toujours surpris de voir de telles différences dans le traitement d'une oeuvre récente à l'autre.
Par contre, le sujet reste intemporel à savoir la destinée d'une jeune homme entraîné malgré lui dans un conflit qui le dépasse. En réalité, il va comprendre que l'ennemi n'est pas un démon. Il s'agit d'aborder le conflit afghan sous l'angle d'un jeune soldat russe contraint d'effectuer son service militaire. Cette bd est également le témoignage d'un journaliste qui a bien connu la région.
C'est tiré d'une histoire vraie ce qui renforce le caractère émouvant. Malgré toutes les faiblesses et les maladresses de cette bd qui fait un peu poésie de guerre, cela mérite une lecture pour nous souvenir que les conflits entraînent bien des ambiguïtés.
une bonne BD qui éclaire sur l'occupation par la Russie du territoire Afgan. On redécouvre la dureté de la guerre et ses ambiguités, alors que la France a perdu des soldats la-bas en septembre 2008. c'est aussi un hommage a Christophe de Ponfilly qui fut témoin de cette époque et qui est décédé en mai 2006.
Comment ne pas penser à Christophe de Ponfilly en ouvrnt ces pages. Christophe de Ponfilly dont la vie a basculé quand il est allé faire son métier de journaliste dans les hauteurs glacées afghanes.
Nous lui devons plusieurs documentaire et un superbe film sur Massoud, le lion du Panshir. Ce film, tout à fait superbe, décrivait la lutte des moudjahidines et mêlait des réflexions personnelles sur la vie et la mort (le cinéaste apprit la mort de son père alors qu'il était aux côtés de Massoud). C'était prenant. Le film récolta d'ailleurs 4 récompenses internationales
Journaliste accompli, lauréat de plusieurs grand prix (dont le prix Albert Londres en 1985) Christophe a voulu scénariser un certain nombre d'horreurs qu'il avait vu là-bas. Il en fit un film sorti en novembre 2006 et une BD, celle-ci, publiée en 2007.
Entre temps, bouleversé, il avait décidé d'en finir avec la vie, c'était en mai 2006; il n'avait que 55 ans.
Cette BD qui raconte la vie de Nikolai, jeune soldat russe de 20 ans envoyé en Afghanistan et fait prisonnier par ses ennemis qui deviendront ses amis puis ses bourreaux est à l'image de la vie de Ponfilly : pleine et bouleversante.