L'escadrille des Têtes brûlées
1. Un nommé Boyington
Une BD de
Pierre Veys
et
Jean-Michel Arroyo
chez Zéphyr Éditions
- 2010
Veys, Pierre
(Scénario)
Arroyo, Jean-Michel
(Dessin)
Jagerschmidt, Vincent
(Dessin)
Le Capon, Rémi
(Couleurs)
10/2010 46 pages 9782361180133 Grand format 116495
Ces jeunes pilotes vont pratiquement arrêter à eux seuls l'offensive japonaise, mettant fin à l'invincibilité de l'armée impériale. Boyington devra malheureusement quitter le théâtre des opérations pour se soigner, mais il reviendra bientôt sur le front du Pacifique pour y constituer la plus formidable machine de guerre formée avec si peu d'hommes.
La couverture me rappelait les vieilles bandes dessinées d'antan du style Buck Danny ce qui me provoqua tout de suite un bel effroi. Aussi ai-je été agréablement surpris en découvrant un dessin moderne proche de Romain Hugault. Les pages sont très agréables à regarder pour peu qu'on apprécie les avions. Il y a véritablement un souci du détail.
Le titre rappelle bien entendu la vieille série d'autrefois baptisée du même nom "Les têtes brûlées" puisqu'ils ont réellement existé en combattant courageusement en Chine pour stopper l'avancée japonaise durant la Seconde Guerre Mondiale. Cela accroche incontestablement si on les associe aux fameux tigres volants.
Le premier tome porte sur la véritable histoire d'un dénommé Gregory Boyington qui n'apparaîtra d'ailleurs qu'à la 22ème page. Il ne s'agit pas du véritable héros de l'histoire qui introduit d'abord deux jeunes pilotes Steve et Frank. On ne sait pas véritablement ce qui les a motivé à s'engager dans l'"American Volunteer Group" alors qu'on nous montre qu'ils n'y étaient pas favorables.
Pour en revenir à Boyington, on nous le présente comme un grand pilote ayant accompli de nombreux exploits. C'est plutôt une grande gueule imbibée d'alcool qui n'en fait qu'à sa tête.
Bref, on ne s'attache pas au personnage d'autant que les événements vont s'accélerer pour se concentrer sur l'action des batailles aériennes.
Au niveau du scénario, cela ne casse pas réellement des briques. N'est pas Régis Hautière qui veut ! Pour autant, c'est plutôt sympathique comme lecture avec un style graphique dynamique comme je les aime. Le point fort sera le respect de la réalité historique avec des scènes de combat enfin crédibles. Il manque un dynamisme d'ensemble car les personnages sont dénués de charisme et de personnalité.
Le dessin des personnages peut être généreusement qualifié de bovin; celui des avions, qui sont les véritables stars d'une série sur l'aviation, manque de grâce et souffre parfois de distorsions dues à l'usage abusif des règles de perspective, comme sur la couverture. Une comparaison avec « Ciel en ruine » n'est pas à l'avantage de l'escadrille des têtes brûlées. Les fonds très chargés - ciel, nuages, paysages, fumée - ne contribuent pas à la lisibilité, mais rendent sans doute bien ce que devait être l'ambiance des combats rapprochés entre avions à hélice.
Le scénario traîne péniblement sur 21 pages avant qu'enfin se pointe le nommé Boyington. Le personnage présenté étant éminemment antipathique, il est difficile de comprendre pourquoi l'album est éponyme. Un saut sur Wikipédia nous informe que plus tard, il accomplira de hauts faits d'arme. Attendons donc le deuxième album, juste pour voir, car ce n'est définitivement pas le coup de foudre.
Comme beaucoup de lecteurs au vu des critiques parue sur cet ouvrage, l’expression « Têtes Brûlées » m’a attiré presque malgré moi, la référence à la célèbre série TV faisant office d’accroche.
C’est donc avec un regard très critique dans un premier temps que j’ai feuilleté (puis acheté) l’album « Un nommé Boyington », et je ne regrette pas cet achat :
Enfin une bande dessinée qui respecte avec brio la réalité des matériels utilisés dans cette période de l'Histoire, des recherches sérieuses semblent avoir été faites par les auteurs : Les avions sont ceux (modèles précis) qui volaient dans cette période en Chine, les décorations , camouflages et signes des unités sont justes ! Quel boulot !
En outre, le style graphique est dynamique, très lisible, les scènes aériennes parfaitement crédibles,la mise en couleurs venant donner à l’ensemble une atmosphère qui rend le tout très cohérent.
Les personnages, à mon sens, sont bien campés, les avions très bien dessinés.
S’il est une critique qui m’empêche de mettre la note maximum, c’est que cette bande dessinée est trop vite lue, hélas. Mais trop de texte aurait peut-être troublé le caractère dynamique de l’ensemble?
Mention spéciale pour la couverture qui contribue parfaitement au charme de l’ouvrage.