Errance en mer Rouge
Une BD de Joël Alessandra chez Casterman - 2014
03/2014 (12 mars 2014) 119 pages 9782203075856 Grand format 210749
Pour essayer de se distraire du souvenir lancinant de son épouse récemment décédée, Tom, un enseignant en arts plastiques dans la quarantaine, accepte un nouveau poste à Djibouti. Là, face au détroit de Bab-El-Mandeb - « la Porte des larmes » - qui a tant fasciné des générations d’artistes de toutes origines, Tom soudain submergé par des ambiances et des sensations nouvelles cesse peu à peu de se cramponner à son chagrin et se laisse happer par cet environnement inédit. Ses interventions bénévoles pour enseigner des rudiments de dessin aux orphelinats... Lire la suite
Il s’agit d’une histoire vraie, celle d’un professeur d’art plastique qui perd sa compagne et qui part enseigner à Djibouti afin d’oublier la souffrance causée par son chagrin. Il va faire une rencontre qui va chambouler sa vie jusqu’ici bien tranquille. La Corne de l’Afrique est encore une de ces zones où tout est possible. Le célèbre poète Rimbaud a terminé sa vie en qualité de trafiquant. C’est dire !
On s’aperçoit qu’il n’aime pas trop son métier car la matière art plastique est plutôt boudée par les élèves au profit des mathématiques ou d’autres disciplines plus porteuses. Il est vrai qu’on se demande dans ces conditions pourquoi il a voulu enseigner. Mais bon, passons ! Au début, on est bouleversé avec lui à la perte d’un être cher. La fuite ou l’ouverture sur le monde peuvent-elles constituer un remède ?
Sur la forme, c’est un bel objet à la manière d’un guide touristique avec des croquis sur les personnages rencontrés ou les lieux visités. Il y a un incontestable beau travail graphique. Sur la culture locale, on apprendra des choses mais pas des masses.
Sur le fond, l’aventure restera assez classique et parfois même assez superficielle. On aura droit à une explication peu convaincante sur les origines de la piraterie en Somalie. Oui, en effet, les puissances occidentales n’auraient pas hésité à profiter du chaos du pays afin d’exploiter les richesses de l’espace maritime. Oui, c’est encore nous les vilains exploiteurs. Heureusement que je ne gobe pas tout ce que je lis…
En conclusion et contre toute attente, j’ai plutôt aimé cette oeuvre qui oscille entre le carnet de voyage et le thriller géopolitique.