Ernestine
Une BD de Salomé Lahoche chez Même pas mal - 2024
01/2024 (26 janvier 2024) 120 pages 9782918645757 Autre format 493656
Ernestine est une petite fille rousse de 9 ans tout à fait comme les autres, aux détails près qu'elle fume comme un pompier, joue au poker en ligne, extorque de l'argent aux voisins et fugue à Cuba. Autour d'elle, la cellule familiale tient une place cruciale. Son frère ainé Adrien est un adolescent lymphatique. Son père Hervé est artiste-peintre, désinvesti de manière générale. Et sa mère Louise est architecte d'intérieur, épuisée de porter tout le monde à bout de bras. Une déroutante fresque familiale dans laquelle, on suit les frasques tragi-comiques... Lire la suite
Laissez-moi vous présenter Ernestine.
Ernestine à 9 ans, crache sur ses camarades, fume en cachette dans sa chambre-cabane-dans-l'arbre-qui-est-dans-le-salon, extorque de l'argent à son entourage, trompe la psy, est la reine des calambours d'enterrement, traumatise les bambins à coup d'Actionnisme Viennois (que je savais pas même pas ce que c'était, moi) et fout le feu aux scouts (entre autre).
Mais faut dire qu'ils l'ont bien cherché aussi tous ces débiles et ces inutiles !
La seule qui tente de surnager et de trouver des solutions pour une vie normale et apaisée, c'est sa mère. Ernestine saura-t-elle s'en rendre compte et se rapprocher d'elle ?
Vous le saurez en lisant ce chouette album de Salomé Lahoche à la belle couverture cartonnée façonnée, aux dessins faussement enfantins (comme du Tom-Tom et Nana tendance trash) et aux dialogues hilarants.
Trois paquets de clopes et un mollard et demi dans ta gueule sur cinq.
J’ai bien aimé.
Pourtant, le truc part avec plusieurs inconvénients à mon goût…
Déjà le dessin. Je veux bien que ce soit un style contemporain, ce côté enfantin, avec des traits approximatifs et des coloriages tape-à-l’œil, mais j’ai du mal quand même. Ça ne me donne pas envie d’entrer dans le livre…
Et le côté systématique dans l’excès : chaque petite histoire de quelques planches tend à montrer qu’Ernestine est monstrueuse pour son âge (ou désabusé, cash, comme on veut, mais dans son naturel fataliste, elle aime bien faire du mal aux autres…). Et on est dans l’exhaustif et la surenchère.
Pourtant, à la fin d’une petite histoire, on se dit, allez, encore une…
Et au final, l’ensemble du bouquin y passe rapidement parce que sous ses dehors noirs, elle est attachante et vraie, cette Ernestine…