Epiphania
1. Tome 1
Une BD de
Ludovic Debeurme
chez Casterman
- 2017
Debeurme, Ludovic
(Scénario)
Debeurme, Ludovic
(Dessin)
Debeurme, Ludovic
(Couleurs)
Michaëlis, Fanny
(Couleurs)
Rey, Jean-François
(Lettrage)
09/2017 (13 septembre 2017) 112 pages 9782203112186 Grand format 310385
La Terre, menacée par l'espèce humaine, a créé son armée : les « Epiphanians .
== Avis pour les 3 albums ==
Quand j'ai posé les yeux sur les couvertures, ça m'a tout de suite rappelé Charles Burns avec X'ed Out ou encore Black Hole. La ressemblance est frappante. C'est un compliment!
D'abord, ce qui m'a plu, c'est la relation entre le père humain et son fils 'epiphanian'. Les 'epiphanian' sont des créatures apparues à la suite de météorites qui ont déclenché un tsunami, qui ressemblent parfois assez à des humains, mais avec des cornes, des visages d'animaux, des ailes, etc.
C'est une belle histoire d'amour filial interespèces. Les epiphanian finiront par se rebeller contre les humains et ce fils élevé par un homme se retrouvera déchiré entre son père et ceux de son espèce.
Le dessin est assez simple, presque toujours découpé de la même manière, en six cases bien carrées par page. Pourtant, j'aime le côté grotesque des personnages, qui donne aux albums un ton qui se rapproche de l'horreur. La violence, elle aussi, peut être grotesque. Ça me rappelle beaucoup la BD américaine.
Par contre, le côté écologique gnangnan de l'affaire de m'a pas enchanté. Dans sa critique du consumérisme excessif et de la surexploitation des ressources, Debeurme sombre dans le récit moralisateur sur les excès de la race humaine. Blah. Il n'a pas tort, mais personnellement je lis des BD pour me divertir, pas pour qu'on me ramène à la réalité.
À la fin du tome 3, un personnage remarque qu'une machine à café qui sert à en boire beaucoup sans en subir d'effets secondaires ne sert à rien, et que de toute façon la culture intensive du café c'était néfaste pour l'environnement. Eh bien, Debeurme sera heureux d'apprendre que j'ai lu ses livres gratuitement grâce à ma bibliothèque municipale. Je ne tomberai donc pas dans les excès du consumérisme en achetant des BD faites avec du papier qui détruisent nos forêts. Merci! J'apprends!
Une histoire assez unique qui peut valoir le détour si vous aimez l'originalité et les monstres en tous genres. Hormis "le message", j'ai plutôt aimé.
J'ai eu au début un peu de mal avec le graphisme qui m'a semblé assez figé voir statique et parfois assez grossier dans les traits. Les décors et les cases sont d'ailleurs assez épurés. Les couleurs sont assez unies. Bref, la mise en forme n'est pas très accueillante.
Pour autant, le récit se lit très bien avec des périodes de lecture assez rapide liées à des cases contemplatives et parfois assez chargées en dialogues. Là aussi, je reproche un certain déséquilibre dans le déroulement des scènes.
Ceci dit, cette oeuvre présente des qualités indéniables à savoir une histoire qui est assez intéressante. Le second tome fait avancer le récit après les péripéties du début et la mise en place de la problématique. Le traitement n'est pas original sur le sujet maintes fois exploités par le cinéma ou d'autres bd portant sur le droit à la différence.
Au final, on a quand même envie de savoir la suite. Pour autant, je ne suis pas acheteur pour ma propre collection.