Les enfants de la colère
1. Tome 1
Une BD de Damián et Nico Naranjo chez Ankama Éditions - 2019
05/2019 (30 mai 2019) 72 pages 9791033509639 Format normal 368853
Planète Aegis. Grâce à sa supériorité technologique et militaire, la Confédération des États du Nord exploite les ressources naturelles des régions sous-développées du Sud. Pour contre-attaquer, la résistance utilise un nouveau type de méchas. D'apparence plutôt rudimentaire, ils sont pourtant rapides et bien organisés. Quand la CEN parvient enfin à en capturer un, ils découvrent que ce mécha est piloté par un enfant...
En entamant la lecture des Enfants de la colère je ne pensais pas lire un album jeunesse... C'est pourtant le cas et cela ne m'a absolument pas gêné tant la mise en case est dynamique, utilisant les techniques du manga pour illustrer la rapidité d'action. J'ai notamment beaucoup aimé l'utilisation très poussée des onomatopées qui sont ici un vrai personnage graphique, prenant une place importante dans l'image, suivant des courbes et des formes qui apportent à l'impression souhaitée au-delà de la sonorité même du texte. Ce n'est pas absolument nouveau mais assez rare et j'aime beaucoup ce genre d'innovation dans le genre BD qui est assez formaté.
L'intrigue est une trame simplifiée d'un récit guerrier avec méchants soldats hyper-équipés et gentils résistants avec un groupe d'enfants abîmés qui se vengent en utilisant des robots. Car c'est là le gros atout de la BD et l'envie des auteurs: proposer aux enfants une histoire de Mechas. Leur design est très réussi, permettant aux lecteurs d'identifier le caractère de chaque robot à l'enfant qui le pilote. Je pense d'ailleurs que Talia et Jean-Pédrovitch ont surtout accroché à cet élément. Les dialogues sont plutôt sympa, les personnages très archétypaux mais variés et la bande de jeunes est une mécanique habituelle aidant les jeunes lecteurs à s'immerger dans l'intrigue. Graphiquement Nico Naranjo se rattache plutôt à l'école Miyazaki avec des contours ronds et des hachures qui textures les formes. Il hésite un peu entre deux styles, ce qui a pu perturber les enfants, avec en effet une histoire assez dure et des dessins jeunesse. le découpage en revanche est très dynamique et renforce l'action, assez omniprésente dans ce premier volume.
Comme pour Garbage Night qui proposait un post-apo aux jeunes, l'album des espagnols Damian et Nico Naranjo a le mérite d'initier les enfants à de la SF militaire (pas toujours drôle!) et aux combats de robots.
Lire sur le blog:
https://etagereimaginaire.wordpress.com/2019/06/23/les-enfants-de-la-colere