Enemigo
Une BD de M.A.T. et Jirô Taniguchi chez Casterman (Sakka) - 2012
06/2012 (27 juin 2012) 268 pages 9782203030114 Autre format 167032
Un livre poignant qui ravira les nombreux fans de Jirô Taniguchi. Après avoir connu la dictature et la guerre civile, le Nacencio, État d’Amérique latine, s’engage sur la voie de la modernisation. Afin de transformer la jungle du sud du pays en terres arables, les autorités font appel à la société japonaise de bâtiment Seshimo. Lorsque Yûji Seshimo, son jeune et brillant président, se rend sur place, il est kidnappé par des mercenaires qui demandent l’arrêt immédiat des travaux… Manoeuvre du lobby du blé américain afin de contrer un concurrent... Lire la suite
Avec cette bande dessinée nous sommes loin de cette rêverie intérieure que nous connaissons chez Taniguchi (l'homme qui marche, Quartier lointain par exemple). Le récit ici est enlevé, c'est une histoire où un héros façon Rambo lutte pour le bien et... in fine gagne. Cela se lit très bien. Par ailleurs, l'auteur de temps en temps nous offre des planches splendides qui sont de véritables respirations et qui ponctuent agréablement ce récit. Le trait est souvent superbe. Il faut aussi lire en fin d'album les diverses interviews de l'auteur qui parle de ses influences (BD francophone), mais aussi d'auteurs belges et français qui nous offre leur lecture de ce livre. Très instructif, merci à Casterman!
J’ai toujours aimé les œuvres de Jiro Taniguchi. Cela m’a fait un peu de la peine qu’il parte aussi jeune car il avait encore tant à offrir. Enemigo fait partie des dernières productions qui sont en réalité des nouvelles écrites dans les années 80. C’est tout ce qui sort actuellement sur lui à savoir des fonds de tiroir et non des œuvres nouvelles.
A l’époque, on sentait que Jiro était le plus occidental des mangakas avec une forte inffluence américaine. Son héros est sans peur ni reproche. Il est capable de se battre contre 15 guérilléros les plus avertis dans la jungle sud-américaine. Il faut dire qu’il est détective privé à New-York et que cela peut aider. C’est ce côté un peu trop héroïque qui ne rend pas forcément hommage au personnage. La scène dans les ruines du temple maya est d'ailleurs assez pathétique.
Les productions qui viendront après se concentreront plus sur la psychologie du personnage et c’est beaucoup plus intéressant. Là, on a l’impression de voir une série de TV américaine dans la veine d’Hollywood by night.
Pour autant, l’efficacité sera de mise aussi bien dans le scénario qu’au niveau du dessin toujours excellent. J’ai bien aimé le adios enimigos.