Eden (Taymans)
2. Une saison aux Enfers
Une BD de André Taymans chez Éditions du Tiroir (L'Aventure) - 2022
11/2022 (09 décembre 2022) 44 pages 9782931027479 Format normal 459776
1970. Kathy Malone, la petite-fille du journaliste Edward Malone qui avait accompagné le professeur Challenger à la découverte du Monde perdu, se met en tête de retrouver ce fameux Monde. Elle a mis la main sur les carnets de son grand-père décrivant tout ce qu'il avait vécu. Elle part avec une bande de hippies fêtards à la recherche de l'Eden sur terre, bien décidée à y installer une communauté, loin des tumultes de la société de consommation. Sur place, le rêve éveillé tourne vite au cauchemar. L'endroit est peuplé de créatures préhistoriques... Lire la suite
Le deuxième album est la suite et fin de « Retour au Monde perdu ». Il se déroule entièrement dans l’enclave jurassique. Cet opus est nettement plus réussi que le premier. Le dessin est plus affiné, le récit nous absorbe irrésistiblement alors que j’ai un peu peiné à la lecture du premier épisode. Les couleurs sont remarquables avec ce jeu captivant des ombrages qui se déploient sur bon nombre de séquences. Certaines sont vraiment sublimes, comme ces visages striés par l’ombre des lattes de persiennes page 35, ou l’ombre des rondins léchant les corps en plein acte sexuel dans la scène torride des pages 27 et 28. Les personnages ont un rendu plus charismatique et même érotique : il suffit de comparer la couverture des deux albums où le même personnage féminin se trouve à l’avant-plan.
Un tas de personnages surprenants interviennent et accélèrent le rythme du récit. Il y avait déjà les deux tueurs apparaissant dans le premier album, mais on rencontre maintenant des soldats soviétiques, un ancien nazi toujours aussi fanatisé, les survivants de la tribu qui occupait le plateau du Monde perdu, et surtout une psychopathe nymphomane érotisant tout le récit. Tous ces éléments étant liés par d’indicibles liens.
Si on ne s’ennuie pas une seconde en lisant cet album, il y a pourtant un aspect qui m’a laissé un peu perplexe. En effet, Taymans oscille entre la transposition fidèle du roman de sir Arthur Conan Dyle dans un nouveau contexte et l’envolée vers une histoire totalement originale qui s’en éloignerait. C’est le bémol que je mettrais après avoir savouré ce deuxième album de très bonne facture.