Échecs
Une BD de Víctor L. Pinel chez Bamboo Édition (Grand Angle) - 2023
08/2023 (23 aout 2023) 176 pages 9782818991916 Autre format 476901
La vie, comme le jeux d'échecs.Facile à apprendre, amusant à jouer, difficile à gagner... impossible à contrôler ! Les portes d'un tram s'ouvrent et un jeune homme flashe sur une femme qu'il ne reverra plus. C'est le point de départ de ce récit choral où les protagonistes, tous en train d'échouer dans leurs relations personnelles, sont comme les pièces d'un jeu d'échecs. Les pions se demandent si ce n'est pas le moment de sacrifier une pièce pour continuer à avancer. Les fous se croisent sans vraiment se trouver. Le cavalier, libre, capable de... Lire la suite
Typiquement le genre de BDs que j’aime et dans lequel je me retrouve.
Il y a tout à mon goût.
Les dessins, d’abord, excellents, entre réalisme et rondeur caricaturale, précis et à la fois avec un trait léger… Tout à fait le style que j’aime, qui me laisse entrer dans un univers crédible tout en laissant un décalage sympa.
Les couleurs sont très sympa, chaque univers ayant le sien, un travail sur les couleurs plus ou moins pastels qui fonctionne bien.
Les décors, parfaits, précis, chouettes, riches et documentés sans être trop chargés, lisibles, avec quelques rappels aux échecs dans les damiers des sols.
Et puis les personnages sont cools, chacun un caractère identifiable, on les retrouve bien, ils ont tous des failles plus ou moins grandes qui fait qu’on s’attache à eux et prenons plaisir à les suivre.
Enfin, l’histoire, nickel, typique ce qui m’éclate, ces histoires chorales où tout se recoupe, de Pulp Fiction à Short Cut au cinéma.
Chacun a une histoire qui m’a plu, que j’ai pris plaisir à suivre, dans laquelle il y a un peu d’humour sous la nostalgie triste, mais avec beaucoup de tendresse.
Et quelle joie de voir comment tout se recoupe au final !
Avec un excellent travail pour rapprocher les histoires des parties et pièces d’échec.
Un travail brillant de construction de l’auteur, parfaitement mis en image.
Alors peut-être, si je devais faire un reproche, ça sera celui qui découle de cette construction : tout est bien carré, droit, conçu, linéaire.
Mais si tous les personnages sont vifs, vivants, l’histoire, bien que super efficace, a un côté froid, quelques pages chacun de présentation, une pièce d’échec, un bout d’histoire.
Je ne sais pas, ça marche, les histoires sont prenantes, mais il se dégage de ce côté carré tracé au cordeau bien réfléchi un petit manque de cœur, d’âme, coincé dans une structure hyper efficace qui emprisonne un peu les histoires…
Qu’importe, j’ai beaucoup aimé !!
ENORME coup de cœur pour cet album !
On suit le quotidien de plusieurs personnes d'âge, de sexe et de milieux différents, à priori sans lien apparent entre eux. Mais à la manière d'une partie d'échecs, chaque mouvement de l'un ou de l'autre aura des conséquences plus ou moins importantes sur la destinée de chacun.
Le thème abordé dans cet album est le plus universel qui soit : l'Amour, et plus globalement la manière d'aimer. Un sujet bien évidemment archi-éculé mais traité ici de manière originale. La construction du scénario est en effet exemplaire; les personnages sont attachants, le récit se déroule avec une belle fluidité et tout prend son sens dans les dernières pages. La lecture provoque de réels sentiments de bien-être et de fraîcheur, sentiments renforcés par le dessin très élégant.
L'ensemble oscille entre tendresse et humour, mélancolie et légèreté; bref tout ça est très humain. L'album m'a pas mal fait penser au film LOVE ACTUALLY (que j'avais adoré). Quant à la dernière page et la morale de fin, je ne m'y attendais absolument pas et j'avoue qu'elle m'a bien fait rire !
Je suis d'accord avec Erik67 : certains personnages se ressemblent et rendent (rarement cependant) le récit confus.
Je ne suis pas d'accord avec Erik67 : c'est justement la chute de cette histoire qui m'a fait "accepter", digérer les nombreux bons sentiments de ces pages. Pour les romans, on parle de littérature "feel good". On est parfois à la limite de la rectte de développement personnel. Mais on suit avec un réel plaisir ces histoires, presque banales mais très humaines, qui se croisent sous des explications à double entrée (régles du jeu d'échecs/règles de conduite dans la vie). Une belle trouvaille.
On sent bien que l'auteur Victor L. Pinel, originaire de Madrid, a mis beaucoup de temps à réaliser ce one-shot où des personnages se croisent dans une sorte de microcosme. On est en plein dans le récit chorale qui permet d'offrir plusieurs point de vue pour traiter d'une problématique à dimension humaine comme la difficulté d'aimer.
C'est parfois difficile à suivre surtout quand il y a des personnages qui se ressemblent. J'ai eu un peu de mal entre Julie et Marion par exemple bien que l'âge ne doit pas être le même. Et puis, il y a des individus que l'on va suivre avec le plus grand intérêt quand d'autres sont à peine visibles. Les personnages des différentes histoires vont se croiser notamment à la fin où il y aura la réponse à ce puzzle géant qui se présente à la manière d'une partie de jeu d'échecs.
Les tranches de vie peuvent apparaître anodines mais cela va prendre tout son sens au fur et à mesure de l'avancée de ce récit très bien construit. Les thèmes évoqués tournent autour de l'amour qui semble être un sujet passionnant donnant lieu à diverses interprétations. Le scénario est d'une excellente fluidité car l'auteur arrive à faire s'imbriquer les différents récits.
Par contre, je n'ai pas du tout aimé la moralité du finale qui vient un peu tout gâcher même si cela se présente sous l'angle de l'humour. La vie ne se construit pas en trichant. La tricherie, c'est du mensonge et de la fourberie. Cela décrit au fond un individu où l'on ne peut lui faire confiance sinon, c'est le malheur assuré. Pour autant, l'auteur semble nous le décrire avec une grâce et une élégance à la manière d'un Arsène Lupin. Pour moi, il n'y a aucun mérite à tricher dans la vie.
Pour autant, l'auteur délivre une juste analyse concernant la compétition qui nous anime dès le début de notre scolarité avec les notes délivrées par les professeurs. On sait qu'ensuite, dans la vie professionnelle, on a droit à une promotion ou pas en fonction de la compétition en place. Tout semble déguisé mais c'est la même chose. Or, gagner n'est pas forcément une finalité en soi.
Le style de graphisme est très doux. Il y a de la grâce dans les traits sans fioriture superficielle. On sent quelque chose de sensuel qui apporte une atmosphère particulière à l'ensemble. La mise en image est vraiment superbe avec une colorisation adéquate qui rend la lecture plaisante.
Cette lecture a été un grand bol d'air frais qui fait la différence en ces temps-ci. Il y a presque un côté thérapeutique à observer les problèmes des autres qui trouveront leurs solutions. Avis aux amateurs !
Cette BD offre un récit choral magistral et très prenant. Dès les premières planches, je me suis prise dans l'histoire. Le lecteur va suivre plusieurs personnages. Il va découvrir des pans de vie sans réel lien à priori avec pour fil conducteur une leçon d'échec. Chaque personnage représente une pièce du jeu et sa façon de se déplacer sur l'échiquier.
Le scénario est savamment construit et nous amène jusqu'à un final bouleversant et émouvant où tout se noue et tout prend sens.
L'histoire est accompagnée de superbes illustrations. J'avais déjà beaucoup apprécié le travail de Victor Pinel dans Plongeon et Puisqu'il faut des hommes. C'est donc encore une fois un carton plein. J'aime particulièrement sa façon de dessiner les corps des personnages. On ressent une vraie sensibilité dans son dessin et ses traits. De plus, les choix graphiques sont vraiment judicieux notamment les options prises à la fin de la BD. Les couleurs sont également magnifiques nous entraînant littéralement dans l'histoire.
J'ai également beaucoup aimé le message de cette lecture.
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