Dwarf
1. Wyrïmir
Une BD de Shovel chez Delcourt - 2010
09/2010 (01 septembre 2010) 48 pages 9782756018768 Grand format 113588
Oth, un jeune nain, marqué le jour de sa naissance par la marque funeste, a été désigné traître à sa race. La loi aurait voulu que son père le tue de ses propres mains mais ce dernier a bravé la colère du roi et des dieux, et a été contraint de fuir dans la forêt. Élevé en secret, quelle n'est pas la surprise du proscrit lorsqu'un crapaud lui annonce qu'il est l'héritier du trône de Landée...
== Avis pour les 4 tomes ==
Ahhh! Nous étions si près du but!
L'univers créé par Shovel est riche, riche, riche! J'ai adoré découvrir cette lande avec ses nains, sylves, orcs, et autres animaux sauvages. Les personnages sont nombreux et jouent tous leur rôle. Le scénario est rudement bien écrit et le français, impeccable! J'ai adoré ce français soutenu qu'emploient les personnages. Les dialogues sont intelligents, l'intrigue est futée. Lire un album prend du temps! Mais tout ce texte ne s'évapore pas en logorrhées inutiles -- chaque chose a sa place, chaque mystère finit par s'éclaircir le temps venu (ou presque). Alliances, traîtrises, jeux de pouvoir... le tout s'emboîte comme des poupées gigognes. Même l'humour est souvent très réussi, malgré certaines scènes qui se répètent un peu trop pour moi, comme l’obsession de Siliane, par exemple.
Les dessins sont très beaux, surtout les paysages, les décors -- le trait est fin, raffiné. Les couleurs sont agréables. J'aime la petitesse des dessins. C'est trop rare de nos jours. Seuls les visages pourront en rebuter certains... ils changent parfois radicalement de proportion selon les cases ou les albums.
Alors, quel est le problème? Eh bien, le problème, c'est le tome 4. J'aurais tant aimé que cette série fasse 8 tomes au lieu de 4. Hélas... Je ne sais pas pourquoi la série s'est achevée en 4 tomes, puisqu'elle était censée faire 5 tomes à l'origine. Peut-être ne se vendait-elle pas assez? Quoi qu'il en soit, malgré les 64 pages du dernier tome (au lieu de 48 pour les trois autres), on sent que Shovel n'a pas eu le loisir d'y consacrer tout son temps.
D'abord, les dessins prennent un méchant coup. Le trait devient beaucoup plus grossier, les décors sont plus brouillons. Ensuite, certains événements s'enchaînent trop rapidement. La révolte de Cénac, par exemple. Ou encore Guénïel, dont l'histoire ne connaît pas de véritable conclusion. Le Nedrak est sous-utilisé. Je n'ai pas trop compris le rôle de la dame aux corbeaux. Tout est catapulté d'une manière qui ne sied pas à l’œuvre qu'avait créée Shovel jusque-là. Et malgré tout, le tome 4 est très loin d'être mauvais. Shovel réussit quand même à conclure la série de manière satisfaisante, d'une manière qui pourrait faire rougir beaucoup d'auteurs de fantaisie. Seulement -- il n'est pas tout à fait à la hauteur des trois premiers tomes. Sinon, je trouve que le titre est d'un commun sans nom (Dwarf??? -- oui, oui, je comprends le jeu de mots avec "Shovel Dwarf"), et que les couvertures auraient mieux fait de représenter le dessin que l'on retrouve à l'intérieur des albums. Ça aurait peut-être aidé pour les ventes, parce que personnellement je n'aime pas du tout les couvertures.
Je suis tellement déçu, parce que nous sommes passés si près, si si près d'avoir ici un chef-d’œuvre du genre. Mais je suis aussi heureux parce qu'il y avait longtemps que je n'avais lu un scénario aussi bien ficelé et aussi bien écrit se déroulant dans un univers empli de fantaisie et de merveilleux m'ayant autant enchanté!
Chapeau bien bas, M. Shovel.
De la fantasy pure dans la tradition du combat des nains contre les elfes dans un monde cartographié imaginaire. L'originalité vient sans doute du fait que les animaux conversent comme si de rien n'était.
Malheureusement, la trame demeure classique: un élu marqué par l'infamie doit accomplir son destin pour devenir roi et rétablir l'ordre. C'est dommage car les dialogues sont de hautes volées. On ne s'ennuie pas et on passe même un agréable moment de lecture. Cela plaira sans doute aux lecteurs d'autant que le dessin est assez soigné. L'univers lui-même semble riche et fouillé.
Dans le même genre, je préfère nettement Servitude ou Siegfried. Toutefois, Dwarf mérite d'être lu car cela reste pas mal.
Très chouette tome qui prends du temps à lire grâce à son contenu, ce qui est pour moi, un élément très positif.
Rien à dire sur le dessin qui, sans être magistral, est bon, juste et constant.
Le scénario est très bien ficelé. Un petit reproche quand même: j'ai trouvé que certains évènements/décisions des protagonistes étaient parfois trop peu expliquées.
C'est donc clairement une bonne série, laissez vous tenter