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Druuna, créature de fantasme, beauté pulpeuse et parfaite dans ses formes et ses proportions, qui invite à l'amour à chacun de ses dessins, ses manifestations de plaisirs et ses orgasmes, comme tout homme en rêverait, au moins sexuellement. Elle est canon. A la lecture, le dessin, bien que moins érotique par rapport aux albums précédents m'a fait bander au premier sens commun du terme. (je sais, c'est cru, mais comment le dire autrement ?) Serpieri est un Boss, l'un de mes dessinateurs préférés.
C'est un album dont le scénario est beaucoup moins linéaire que les tomes 1 et 2 et très bien construit. Il y a des choses à dire sur ce troisième tome et je souhaite en faire part aux lecteurs. Il peut se lire indépendamment des deux prédécesseurs, c'est une aventure complète. le Top.
Je crois qu'un psychanalyste devrait dans tous les cas se mettre à la BD parce que Serpieri, outre d'autres dessinateurs, est selon moi un candidat idéal, profondément troublé, peut-être même frustré par la recherche d'un amour idéal qu'en toute conscience il sait qu'il ne trouvera jamais, sans aucune considération de réalité, mais il est avant tout un homme qui a, et je le précise, toujours selon mon opinion, déifié la femme dans cette merveilleuse Druuna (dommage que je ne l'ai pas croisée et bravo à Serpieri pour lui avoir donné naissance) mais étrangement il la maltraite également, il en fait souvent un objet de plaisir ou une simple matrice dans certains cas. Toutefois, il dépeint allégoriquement l'homme, le mâle, la luxure, l’hypocrisie par le beau corps de Lewis en début d'album et qui n'est en réalité qu'un montre ou un mutant et ce dans le fantasme de Druuna, et même la "traite des femmes" (dans la vaine et presque simulée résistance de cette dernière à consentir des rapports sexuels obligés mais finalement acceptés pour son propre plaisir) par ces immondes corps déformés, décomposés et recomposés de cette écœurante matière organique. Ils sont là pour la souiller ou tout simplement satisfaire leur besoin primaire et animal, ils ont besoin de "baiser".
Un corps humain est également de la matière organique donc à bien des égards on se demande si Druuna, n'est pas à la fois cette entité organique à la dérive dans l'univers où si elle est son propre "moi". Elle serait à la fois Shashtar, Lewis, Druuna, Serpieri lui-même et sous certaines facettes le lecteur : un rapport symbiotique. C'est de la matière organique désorganisée qui créera Druuna par une extension en matière organique organisée. L'apparition de la petite fille confirmera que Druuna n'est qu'un rêve.
Serpieri sera, pour ma part, et avec cet album, le meilleur représentant et peut-être le seul de la télépathie, où les rêves des uns rencontrent les rêves des autres, où personne n'a une volonté plus forte ou plus faible mais dans un chaos étrange, corrélatif et synchrone qui donne une vie à cet album et qui en fait un volet réussi et grandiose, riche en lecture : un album indispensable de science fiction érotique. Ce tome 3 est pour l'instant mon préféré dans cette univers glauque. Le plus remarquable c'est qu'après vérification du visage du docteur à bord du vaisseau, tel Guido Buzzelli, Serpieri a fait son autoportrait. Il est le doc à bord, mais il est surtout ici, un psy. Son héros est un homme de couleur complimenté par Druuna dès qu'elle voit son entre-jambe nu, Serpieri s'est peut-être également créé son propre idéal au travers de notre héros. Comme beaucoup de gens, il souffre de complexes, toujours selon mon opinion.
La matière organique s'est développée depuis. "Elle" (ou Druuna) arrive a entrer en contact avec deux des personnages de l'équipage et ce dans des fantasmes de plaisirs sexuels consentis, après lesquels il n'y plus aucun échappatoire possible, Il faut aller "explorer" cet astéroïde et surtout, surtout, revoir cette magnifique Druuna. Elle est la femme. Elle est le rêve. Elle est la muse. Elle est la drogue. Elle est le fantasme. Elle est "LA" raison de vivre. Elle est le tout, elle est Dieu. La présence de l’œil géant n'est certainement pas anodine. Elle est un piège ? Elle est ce à quoi personne ne peut résister, même pas une femme. Serpieri aura dépeint une femme sexuellement parfaite, un fantasme plus fort qu'un fantasme, c'est indescriptible. A lire sans l'ombre d'une hésitation.
Une oeuvre avec quelques éléments maçonniques dans le cadre de la présence de l’œil-dieu et d'autre part parce qu'il s'agit du troisième volet de la série bien plus réussi, plus riche et surtout plus parfait... Lisez la seconde partie de la biographie de Serpieri en cliquant sur son nom, elle illustre plus parfaitement ce que j'ai essayé d'exprimer dans quelques unes de mes lignes.