Dorian Dombre
1. La saison des pluies
Une BD de
José-Louis Bocquet
et
Francis Vallès
chez Glénat
(Saga)
- 1989
Bocquet, José-Louis
(Scénario)
Vallès, Francis
(Dessin)
Quilici, Laurence
(Couleurs)
Lencot, Yves
(Couleurs)
10/1989 46 pages 2723411214 Format normal 1645
Journaliste, aventurier et témoin de ce siècle, Dorian Dombre troque le colt pour la plume, la machine à écrire à la place de la machine à tuer... La saison des pluies, récit d'initiation et d'aventure brûlante, reportage fracassant sur l'enfer du bagne du bout du monde.
L'atmosphère moite et lourde des tropiques est parfaitement retranscrite par Bocquet et Vallès. Le dessin de Vallès (Les Maîtres de l'Orge) m'a particulièrement bien plu. Les visages des différents protagonistes sont parfaitement réalisés avec un trait net et précis. Le "héros" fait certes un peu mièvre dans cette aventure où il est entraîné. C'est un véritable spectateur qui subit plus qu'il n'agit, à l'opposé de son frère jumeau.
Ce qui est intéressant, c'est justement cette atmosphère sombre et violente qui régnait sur les bagnes d'autrefois. C'est à la fois âpre et dur à l'instar de la scène introductive qui va donner le ton. J'ai ressenti presque un certain malaise. Mais la situation du système pénitencier devait certainement correspondre à la réalité décrite par les auteurs ; cela ne serait pas nouveau.
Cette bd est typique du début des années 90 mais elle n'a pas trop vieilli. Par ailleurs, rien n'indique vraiment que cette histoire se passe en Indochine. Cela pourrait être l'évasion du bagne de Cayenne. Je crois également que cette imprécision a été voulue par les auteurs comme pour souligner que le mauvais traitement des prisonniers était quelque chose d'universel. Pour l'époque, on se situe après la première guerre mondiale où des combattants ont été malheureusement envoyés dans ces camps pour insubordination ou désertion. Pour conclure, je dirai que c'est un triptyque à découvrir.
Un jeune journaliste, Dorian Dombre, arrive au bagne pour un "papier".
Avec la complicité du directeur du bagne, il se fait passer pour un condamné et commence son enquête.
Un peur chef d'oeuvre narratif, simple, clair mais intrigant.
Un dessin classique mais parfait.
Un modèle !
Un simple exemple : impossible de déterminer le lieu géographique du bagne. Nous sommes sous les tropiques (ou pas loin) certes mais où ?
En Guyane ? En Indochine ? En Nouvelle-Calédonie ?
Certains détails narratifs ou dans le dessin renforcent ou trahissent tour à tour telle ou telle piste.
Et l'époque là encore, on pense d'abord à la fin de la 1ère Guerre Mondiale du fait de l'Histoire (la Grande) mais on est peu après démenti par les costumes ou les véhicules qui font plutôt penser à l'après 2ème Guerre Mondiale.
En fait, les auteurs ont fait LE bagne dans son archértype et son intemporalité.
Chapeau !