Doppelgänger - Le Double Maléfique
1. Intersignes
Une BD de Corbeyran, Éric et Christophe Bec chez Soleil Productions - 2011
01/2011 (26 janvier 2011) 46 pages 9782302014947 Grand format 121731
Depuis que Nelly a rencontré Germain, rien ne va plus à Terre-Clapier et dans les environs... Des objets se brisent sans intervention extérieure, des vitres volent en éclat, du sang coule des murs, des champs s’enflamment, des animaux sont retrouvés morts dans la rue et dans les fermes, des enfants se perdent sans explication... Que cachent ces intersignes, annonciateurs de mort ? Quelle force mystérieuse et néfaste est donc à l’oeuvre ?
C'est bien l'une des premières fois que le duo Corbeyran et Bec me déçoit autant. Ils ont pourtant beaucoup de talent. Cette histoire mystique paraît franchement mièvre. Il n'y a rien qui sort vraiment de l'ordinaire. Ce n'est pas avec un chat mort que les auteurs feront monter le suspense. Les personnages sont sans saveur et trop stéréotypés. Et cette histoire d'éruption volcanique dans le Massif Central achève totalement la crédibilité de l'ensemble.
On n'a pas franchement envie de découvrir la suite : c'est à ce point là ! Un raté dans les oeuvres de deux artistes qui n'ont plus rien à prouver... ou plutôt si : leur capacité à se renouveller et à étonner le public.
Premier volet d'une histoire où le «paranormal» prend, comme il se doit, une place croissante au fil des pages. Lecture agréable mais sans plus, Corbeyran et Bec connaissent leur métier et distillent leur effets avec savoir faire.
Les rendus photographiques de Bec lorgnent vers le cinéma mais réussissent mieux aux plans généraux et aux décors qu'aux expressions humaines parfois étrangement figées.
Bien que le scénario réserve son lot de «surprises», on ne peut pas dire pour autant que le genre risque d'être renouvelé.
Si le double est bel et bien maléfique, il est à craindre que le second volume ait les mêmes travers.
J'ai bien aimé ce premier tome.
L'histoire suit un rythme lent. Mr Corbeyran se "contente" de distiller doucement les éléments qui font monter l'intrigue et la tension. Seule la fin de l'album accélère le rythme avec une dernière page en rupture avec le reste de l'album et faisant regretter de ne pas avoir le deuxième tome sous la main.
Le dessin du sieur Bec, toujours dans ce style "photographique" que j'apprécie, contribue pleinement à la narration et sied parfaitement à ce style d'ambiance.
On pourra seulement reprocher une certaine froideur à l'ensemble illustrée par le sang froid dont les personnages font preuve devant les évènements.
Reproche bien mineur qui ne gâche pas l'envie de lire la suite. Du bon boulot.