Donjon Zénith
9. Larmes et brouillard
Une BD de Trondheim, Lewis et Boulet chez Delcourt - 2022
11/2022 (09 novembre 2022) 46 pages 9782413047117 Format normal 458547
Le fils d'Herbert et Isis est né. Si les jeunes parents se réjouissent de cette nouvelle arrivée, des tensions ne tardent pas à se faire sentir. Alors qu'Isis veut soumettre son bébé au rite de passage traditionnel kochaque, Herbert, jugeant ce dernier bien trop dangereux, tente de l'en dissuader. Incapable de la convaincre, il décide finalement de kidnapper le nourrisson.
Il y a beaucoup de narration inutile dans ce tome, ce qui est curieux parce que les précédents ne faisaient pas cette erreur.
J'ai nettement préféré ce Zénith, que j'ai trouvé assez drôle, au précédent. C'est en fait une attaque en règle contre les traditions que Trondheim et Sfar lancent ici, mais si on s'attarde seulement à celles de l'univers Donjon, on peut bien rire.
Les différences d'opinion entre Isis, Herbert et Marvin sont bien présentées, et Herbert ressort vraiment du lot comme étant le plus rationnel des trois. C'est une fable intéressante sur l'importance qu'on accorde à certaines règles qu'on l'on suit mais qui peuvent mettre la vie d'autrui en danger. Sur ce, j'ai beaucoup de peine pour le petit bébé de nos deux héros dans ce tome.
Sinon, Hyacinthe a toujours un rôle restreint, et on se demande vraiment comment va se conclure cette histoire avec De la Cour. On fait d'ailleurs un lien direct avec Donjon Monsters 16, "Quelque part ailleurs", que je n'avais pas du tout aimé. Heureusement, j'ai bien aimé cet album-ci en fin de compte.
À noter que la page 25 contient des petits "trous", que j'ai trouvés dans chaque album que j'ai vérifié dans différentes librairies, et que la page 41 est un peu tachée de noir à cause de l'encre de la page 40!
Une couverture superbe et un album au diapason.
D'abord Boulet. Roi de la couleur et des émotions, il emporte avec lui les planches en les dynamitant. Et on en redemande de ces cases qui n'existent plus pour offrir toute la palette de l'artiste, en couleurs et en ambiance. Le vent glacial, la chaleur des yourtes, les intérieurs cossus des châteaux. Et la steppe désertique et froide. Les décors superbes rendent épiques l'histoire qui oscille entre l'intime et le grandiose. Le Zenith, période Boulet, est une grande période.
Et puis il y a le scénario. Sans omettre l'humour ( Marvin est le clown de service dans cet opus et il est hilarant), l'histoire démarre dans une chamaillerie de couple entre un Herbert toujours aussi combinard et une Isis toujours traditionnelle. Mais ce qui aurait du être qu'une pantalonnade et une course poursuite à la charlot s'aggrave dans une fin shakespearienne ou le parricide et l'assassinat par la tradition empoignent le lecteur d'émotion intense et noire.
Boulet, là encore, sait y faire: Herbert et Isis en boule dans la prison est une pleine page sublime assourdissante d'anéantissement. Et l'histoire qui n'a cessé de courir de rebondissement en rebondissement, prendra le temps, en silence et douceur, sur les 3 dernières planches pour la réconciliation du couple.
Et si on apprécie que le 16ème Monsters "Quelque part ailleurs" apparaisse ici pour une meilleure compréhension de son histoire, je suis longuement resté pensif sur cet enfant qui fut. "Donjon Crépuscule" aurait été bien différend si un canard à la Gandhi aurait vécu durant cette période totalitaire.
Trondheim et Sfar aime à brouiller les pistes. dans cet opus, ils ont carrément réussi leurs coups. J'ai refais le match de 9 albums.
Album vraiment bizarre. Qualité du dessin complètement inégale mais surtout un scénario vraiment bâclé et un rythme narratif vraiment pas bon. On dirait qu'ils ont pris les personnages et l'univers de donjon et qu'ils ont pondu un truc pas très inspiré en une après midi, s'en sont contentés et que Boulet du coup a super galéré à illustrer cette histoire pas du tout aboutie. On sent sa peine à illustrer un scénario aussi faible.
Le bebe dévoré qui renonce à vivre en fait c'est l'album lui même, jeté dans la fosse par ses createurs. Oooops. C'est raté
Nettement moins emballé que minot par cet album, que j'ai trouvé juste convenable...
J'espère que le prochain, relancera la machine dans le bon sens.
Toujours dessiné avec autant de virtuosité par Boulet, ce neuvième "Donjon Zénith" fait la part belle à l'émotion, en plus d'assurer comme toujours quelques bonnes tranches de rigolade. De nombreuses scènes se montrent hyper poignantes et cet album est certainement l'un des plus émouvants de la saga, toutes sous-séries confondues. Sacrifice de nourrisson, enfants rejetés par leur père, kidnapping de nouveau-né, disputes et séparation de couple ... il y a de quoi avoir la gorge nouée et la larme à l’œil à de nombreuses reprises, mais heureusement l'équilibre entre émotion, gags et action épique est quasi-parfait.
Un album énorme, très loin des premiers "Donjon Zénith" (que cette époque insouciante semble loin !) qui, cerise sur le gâteau, fait superbement avancer l'intrigue générale de la série.