Donjon Monsters
17. Un héritage trompeur
Une BD de
Joann Sfar
et
Bertrand Gatignol
chez Delcourt
- 2023
Sfar, Joann
(Scénario)
Trondheim, Lewis
(Scénario)
Gatignol, Bertrand
(Dessin)
Gatignol, Bertrand
(Couleurs)
Walter
(Couleurs)
04/2023 (05 avril 2023) 46 pages 9782413047179 Format normal 469004
Papsukal a hérité d'un immense château de la part d'un magicien, Blaise Pilozzi. Mais il ignore que ce cadeau a une contrepartie... jusqu'au jour où il se réveille loin de chez lui, couvert de vomi. Il comprend alors que le sorcier profite de son sommeil pour prendre possession de son corps. Décidé à mettre fin à cette cohabitation, Papsukal part en quête d'une solution magique.
Hmmmm... Un album qui fait référence à plusieurs autres albums de la série, y compris le plus récent Donjon Zénith 9, qui lui-même faisait référence au Donjon Monsters 16. Mais il y a une multitude d'autres clins d’œil à d'anciens albums, alors saurez-vous suivre le fil?
C'est le genre d'album pour fans de la série que, normalement, j'aimerais beaucoup. Mais le scénario ne m'a pas accroché plus que ça. L'humour que l'on retrouve dans cet album est aussi moins mon style, dans l'ensemble. Je suis toujours content de retrouver Papsukal, mais il manquait un petit quelque chose ici. J'aime bien le dessin de Gatignol, par contre.
Notez que Donjon continue de "cacher" des messages, comme dans les formules magiques, par exemple. Page 4, le "Neerg Yad" est simplement "Green Day" à l'envers, et page 5 le "Egaun Cigam" encore juste "Nuage Magic" à l'envers. Il y en a sûrement d'autres.
Moins fan de la période crépuscule, c'est certainement pour cela que la note est sévère
Cependant, je n'ai pas trouvé le scénario de cet album très palpitant : effectivement cela donne des pistes pour la suite de la série mère mais je n'en ai pas été plus émerveillé que ça...
Ok je suis pas un fan de manga. J'ai pas réussir à finir "Akira" et encore moins les "One piece". Je sais, je suis un vieux con. Et bien malgré tout j'ai beaucoup aimé le dessin de Gatignol qui emprunte allégrement aux codes du manga, de son mouvement, de son minimalisme et de ses cadrages. Il y a un vrai cachet visuel dans cet opus, une vraie curiosité qui est loin de la charte des donjons. Ce n'est pas grave. c'est vivant.
C'est du coté du scénario que je n'ai pas tout compris. C'est foutraque, ça part dans tous les sens. Les pistes sont multiples. Mais c'est aussi scato, sanglant. Et puis il y a (je spoile attention!) le retour de Sonia, transformée et vivante. Mais elle est devenue une Augrha ( celle de Dark Krystal) toute méchante et toute déglinguée de la tête. Il y a peut être aussi le retour de Bonnie Mallory, en grosse mémére désenchanté. C'est quoi ce choix de rendre débile des personnages auxquels on a été tant attachés durant leurs périodes donjonesques? Sérieux, ça craint de mettre son l'héritage au pilori. Alors, il y aussi les spectres des frérots qui se pointent, Marvin et toute sa famille, Orlawdow en reconversion déprimant. Et l'œuvre fait évoluer l'univers du donjon de manière optimale.
Alors oui la lecture est mouvementée, violente, noire, blasée, désabusée. Et en cela les auteurs savent y faire en construisant des histoires décharnées telles que celle-là. Mais mon plaisir à lire n'a pas eu lieu: Trop de chemins, trop de sens unique, trop de scénettes allant dans tous les sens et qui n'apportent que peu dans la structure narrative. Papsukal tente toutes les démarches et aucune ne fonctionne.
je comprends que l'on puisse aimer ce type de mouvement, cette vivacité. Peut être est-ce la des codes du manga que les auteurs maitrisent pour construire un hommage véritable. Mais, perso, je n'ai pas été fan.
Un scénario très dense qui peut donner le tournis tant cet album est rattaché à une multitude d'autres tomes de la série. Difficile de tout saisir à la première lecture, mais si on arrive à capter les (nombreux) liens avec les autres épisodes de la série alors la lecture est un véritable régal.
D'autant que le dessin de Gatignol, à contre-courant de la charte graphique "Donjon" faisant la part belle au minimalisme, illustre de manière ultra-classe et avec une très grande lisibilité cette aventure mélangeant horreur, gore, sadisme, sordide, esprits possédés ... et humour décalé !
Un conseil donc aux non-habitués de la série : surtout ne pas commencer la saga "Donjon" par ce tome, au risque de ne rien comprendre ! Les fans, par contre : bonne lecture ... et bon amusement pour retrouver tous les liens entre ce "Donjon Monsters" et d'autres albums de la saga, antérieurs ou postérieurs !