Donjon Crépuscule
106. Révolutions
Une BD de Joann Sfar et Obion chez Delcourt - 2009
06/2009 (17 juin 2009) 48 pages 9782756006086 Format normal 88442
Le Roi Poussière et Marvin le Rouge sont en mauvaise posture : les voici ballottés sur un îlot instable qui, en plus d'être infesté de plantes carnivores, penche dangereusement. Le degré d'inclinaison ne cesse de croître, si bien que les deux compères n'ont d'autre solution que de cavaler en sens inverse de la rotation. Mais très vite, ils s'aperçoivent que quelque chose ne tourne pas rond !
Une histoire dans l'histoire.
Cela pourrait avoir son charme que de suivre Marvin dans son périple de morceau de terre en morceau de terre afin de nous raconter un propos philosophique. Star trek ( la série originale) allait bien de planète en planète pour nous raconter les thématiques contemporaines des années 60 aux états unis? Ici les auteurs nous parlent évidemment de l'aliénation des peuples, des sociétés patriarcales dans un contexte de mythe de Sisyphe. Et c'est drôle plutôt. Pas mal intéressant dans une belle ambiance anxiogène de morts.
Certes le propos a de quoi questionner mais on est loin de l'univers Donjon. Rien de nouveau à part cette petite histoire philosophique dans la grande histoire du Donjon.
Et j'aurais vraiment adoré ce propos à la Albert Camus si le dessin était au diapason. Hélas, les premières planches sont visuellement incompréhensibles, les décors inexistant et les personnages au brouillon. Pire, la narration s'oublie. Pipistrelle disparait. Ok...on ne l'avait pas remarqué. Puis il faut aller le chercher. Ok...on ne remarque pas d'avantage quand on le récupère. Et pourquoi a t-il disparu? Comment s'est il perdu ? Aucune idée. Pourtant cette péripétie est importante dans a narration. Et puis la matrone disparait aussi. Ok. Ou est-t-elle? Aucune idée.
Et tous ces éléments brouillons en plus d'un dessin bâclé ( selon mes gouts) m'ont fait sortir de la narration plusieurs fois. Une narration qui pourtant offrait quelque chose de différent depuis longtemps. Dommage. L'hypnose n'a pas marché.
Un tome sans intérêt, qui aurait mieux fait d'être positionné dans la collection Monsters. Histoire qui n'a pas sa place dans la série Crépuscule.
Le dessin d'Obion est beau. C'est tout. 1 sur 5.
On tombe exactement dans le panneau que les auteurs nous ont laissé à la fin du dernier Crépuscule. 'Les nouveaux centurions' se terminait de façon illogique, et en voici la suite. Cette histoire ne sert à rien, ne nous apprend rien, ne fait avancer rien et n'est ni vraiment drôle ni vraiment captivante. Cet album est à peine meilleur que 'Le dojo du lagon'.
Quel dommage de voir que la série Crépuscule se soit engouffrée dans l'insignifiance.
Le dessin rond et gras d'Obion ne me charme pas plus que ça et l'histoire est plutôt anecdotique. Seul le côté chaotique et barbare de l'album m'a bien plu, renvoyant à la définition d'origine de ce qu'est l'époque "Crépuscule".
Ce tome est vraiment superbe. L'idée de cette planête obligeant les habitants à constamment avancer permet des situations vraiment très drôles. On retrouve ici beaucoup de fantaisie et ce tome renoue avec les meilleurs tomes de la série (après un précédent tome un poil décevant).
Avec ce superbe "Révolutions", Trondheim et Sfar prouvent que produire moins (le rythme de production des "Donjons" ayant sérieusement baissé ces derniers mois) leur permet de retrouver une inspiration bienvenue : si je n'avais pas peur d'être trop enthousiaste, "Révolutions" va chercher le souffle de l'aventure du côté du classicisme d'un Swift... Car, comme dans "Gulliver", Sfar et Trondheim conjuguent l'émerveillement (ou la terreur) de la découverte d'un monde aux règles fondamentalement différentes (ce morceau de planète dont la rotation accélérée oblige ses habitants à trouver des moyens originaux pour survivre), et la métaphore politique (car ici comme dans notre bonne vieille réalité, les conditions extrêmes sont parfaitement favorables à l'éclosion des tyrannies). On se régale donc ici de situations joliment délirantes, tout en réfléchissant à cette terrible nature humaine qui nous fait nous asservir volontairement aux désirs des politiques et des puissants, manipulateurs nés (y a-t-il quelque chose de Sarkozy chez l'ignoble Takmool ?). A la fin, il faut bien reconnaître que toutes ces révolutions n'ont amené nul progrès ("Meet the new boss, same as the old boss", comme chantait Townshend ?), mais on aura au moins eu en chemin notre content de baston gore et de sensualité paillarde (ah ! ces ourses plantureuses aux gros seins !)...
Avec ce superbe "Révolutions", Trondheim et Sfar prouvent que produire moins (le rythme de production des "Donjons" ayant sérieusement baissé ces derniers mois) leur permet de retrouver une inspiration bienvenue : si je n'avais pas peur d'être trop enthousiaste, "Révolutions" va chercher le souffle de l'aventure du côté du icisme d'un Swift... Car, comme dans "Gulliver", Sfar et Trondheim conjuguent l'émerveillement (ou la terreur) de la découverte d'un monde aux règles fondamentalement différentes (ce morceau de planète dont la rotation accélérée oblige ses habitants à trouver des moyens originaux pour survivre), et la métaphore politique (car ici comme dans notre bonne vieille réalité, les conditions extrêmes sont parfaitement favorables à l'éclosion des tyrannies). On se régale donc ici de situations joliment délirantes, tout en réfléchissant à cette terrible nature humaine qui nous fait nous asservir volontairement aux désirs des politiques et des puissants, manipulateurs nés (y a-t-il quelque chose de Sarkozy chez l'ignoble Takmool ?). A la fin, il faut bien reconnaître que toutes ces révolutions n'ont amené nul progrès ("Meet the new boss, same as the old boss", comme chantait Townshend ?), mais on aura au moins eu en chemin notre content de baston gore et de sensualité paillarde (ah ! ces ourses plantureuses aux gros seins !)...