Dix de Der
Une BD de Comès, Didier chez Casterman - 2006
10/2006 54 pages 2203334959 Format normal 58477
Décembre 1944, quelque part dans les Ardennes belges, lors de la grande offensive des armées d'Hitler. Au pied d'un calvaire mutilé par les bombardements alliés, au fond d'un cratère d'obus, un très jeune soldat totalement inexpérimenté, tout juste arrivé d'Angleterre, découvre qu'il n'est pas seul dans ce lieu désolé, ouvert à tous les dangers. Trois fantômes l'habitent déjà : deux tués de la guerre de 14, un Français et un Allemand, flanqués d'un ancien alcoolique mort d'une cirrhose du foie entre les deux guerres. Sous l'oeil de corbeaux ironiques... Lire la suite
J'avais emprunté cette bd à ma bibliothèque le jour où j'ai appris la mort de cet auteur accompli qu'était Comès. Je me souviens que son Silence m'avait littéralement captivé. C'était une découverte dans une autre sphère de la bande dessinée beaucoup plus adulte. On ne peut être que peiné par sa disparition. Il n'a publié qu'une dizaine d'oeuvres durant sa carrière. Cependant, quelques unes sont devenues de véritables classiques.
Dix de der est sa toute dernière oeuvre d'une noirceur absolue qui signe comme un testament. Il s'agit d'évoquer la bataille des Ardennes en Décembre 1944 qui sera le dernier baroud d'honneur d'Hitler. Comès décale son regard pour traiter du caractère ignoble de la guerre.
Le fantastique et le burlesque font une incursion au milieu de cette guerre difficile à gagner pour les américains. Bref, un récit onirique qui donne à chaque élément une âme. Cela ne sera pas la plus réussie de ces oeuvres mais cela donne un aperçu de son immense talent.
Une discussion de comptoir absurde entre 3 personnages tout aussi absurdes. Un moyen comme un autre de souligner l'absurdité de cette guerre voire la solitude et la folie du soldat. Ca se laisse suivre mais rien de très mémorable.
Tout d'abord, des dessins magnifiques : de superbes aplats de noirs et un trait
plus réaliste que sur d'autres productions de Comès. Ensuite l'histoire : plutôt
pas mal mais sans plus. Une sorte de discussion de comptoir improbable entre
un militaire américain, un uniforme prussien, une tête de mort, une croix
chrétienne, deux corbeaux, et tout un tas d'autres étrangetés. Ca n'est certes
pas mauvais, mais ça n'est pas non plus un chef d'oeuvre.
Lu dernièrement "dix de der" et j'en ressors avec une impression mitigée.
Je m'explique, tout d'abord, je n'ai pas retrouvé ce qui, pour moi, créait cette atmosphère si particulière propre à certains Comès (silence, la belette, ...). Je pense que ce qui joue en ce sens, c'est le côté discussion de comptoir de nos protagonistes, qui est, je le pense néfaste à l'ambiance. Je pense préfèrer le côté austère de Comès qui me permet de m'immerger complètement dans l'atmosphère de la BD.
Le dessin est lui dans la veine de ce que fait usuellement Comès et donc agréable.
Une lecture agréable, mais qui ne restera pas un souvenir impérissable pour moi.