Dispersés dans Babylone
Une BD de Jérémie Dres chez Gallimard - 2014
05/2014 (13 mai 2014) 184 pages 9782070655717 Autre format 216814
Pourquoi le reggae fait-il si souvent référence au judaïsme? Cette question, qui tourne, à l'obsession, entraîne Jérémie Dres d'Addis-Abeba à New York dans une vaste et passionnante enquête, où se mêlent destins individuels et grandes légendes.
C'est une bd documentaire qui part d'une simple réflexion de l'auteur passionné de reggae : pourquoi cette musique fait-elle si souvent référence au judaïsme ? Y a t'il un lien entre la culture rasta et les juifs d'Israël ? Cette question existentielle va le conduire en Ethiopie à Addis-Abeba mais également à New-York dans une enquête plutôt passionnante.
Il faut dire que c'est un sujet pas très courant sur une quête identitaire. L'auteur est déjà connu pour son ouvrage Nous n'irons pas voir Auschwitz avec pour thème le retour aux racines. Il poursuit sur sa lancée dans une bd qui oscille entre autofiction et documentaire avec une absence remarquée d'émotions.
Le lecteur que je suis a appris beaucoup sur l'évolution et l'histoire des juifs africains. Je ne savais pas non plus que c'était les cheveux longs qui provoquaient des éruptions acnéiques. Ceci dit, l'auteur n'a pas choisi la facilité. On peut se perdre dans les détails et les multiples interlocuteurs qui guident les interviews réalisées par l'auteur. Il faut dire qu'il y a derrière une violente polémique puisque les rastas sont d'origine chrétienne et vouent un culte à l'empereur Aïlé Sélassié 1er.
Tout part à cause des analogies entre les peuples noirs et juifs qui ont souffert de l'holocauste et de l'esclavage. Du coup, l'auteur part dans une quête voulant absolument trouver des liens qui n'existent probablement pas. Il faudra s'accrocher à cette lecture pour ne pas en perdre le fil. Au final, c'est intéressant mais sans doute pas convaincant.