La disparition de Josef Mengele
Une BD de
Olivier Guez
et
Jörg Mailliet
chez Les Arènes
(Les Arènes BD)
- 2022
Guez, Olivier
(Scénario)
Mailliet, Jörg
(Dessin)
Desmazières, Sandra
(Couleurs)
Jacquet, Yvan
(Lettrage)
Guez, Olivier
(Préface)
Guez, Olivier
(Adapté de)
10/2022 (06 octobre 2022) 176 pages 9791037507143 Format normal 456790
À la fin de la 2nde Guerre Mondiale, le médecin d’Auschwitz fuit en Amérique du Sud.
Si l'histoire est passionante et instructive je n'ai absolument pas accroché au dessin, pas assez 'lisible' à mon gout. D'où les trois étoiles seulement.
Josef Mengele est l’archétype même du criminel nazi dans ce qu’il a de plus horrible dans la personnalité sans once d’humanité. Il a officié à Auschwitz en conduisant des millions de gens à la mort sans le moindre regret. Il était le médecin qui menait des expériences anthropologiques et génétiques assez morbides pour le Reich.
A la fin de la Seconde Guerre Mondiale, il était l’un des plus grands criminels recherchés. Cependant, il a bénéficié du soutien familial de son père possédant une fabrique de matériel agricole en Bavière. Ce dernier comptait sur la bienveillance des américains dans un contexte de guerre froide mais les crimes étaient bien trop importants pour laisser passer.
Cela a conduit à une fuite en Argentine en 1949 au moment où ce pays était dirigé par un militaire de formation à savoir Juan Perón. Il est vrai qu’il y a une forme de sympathie entre les dictatures dans le monde. Le modèle allemand était une source d’inspiration pour l’Argentine qui se rêvait d’être une véritable puissance en Amérique du Sud.
Du coup, entre 1946 et 1952, sous les deux présidences Perón, plusieurs milliers d’anciens nazis dont de nombreux criminels de guerre notoires sont arrivés en Argentine grâce à différentes filières. Il y a l’un des plus célèbres d’entre eux à savoir Adolf Eichmann qu’on va d’ailleurs rencontrer au cours de la lecture. On croisera également Vittorio Mussolini, l'un des fils du Duce. Bref, au-delà des nazis, cela concerne tous les fascistes dans le monde.
L’Argentine a été un véritable havre de paix, une terre d’asile des nazis en cavale. On les voit dans les dîners mondains. On les voit prospérer dans les affaires. Il faut dire qu’avant même la fin du conflit mondial, des capitaux allemands transférés en Argentine financèrent la naissance d'une centaine de sociétés. On les voit également en train de siroter leur cocktail assis sur une chaise longue au bord de leur piscine dont le sol est recouvert d’une croix gammée. C’est la bella vita ! Inutile d’indiquer le malaise que cela peut provoquer chez le lecteur.
Cependant, le sinistre personnage qu’est Josef Mengele en veut toujours plus. Cela va le conduire à la paranoïa la plus totale et à sa perte. Mais bon, je trouve à titre personnel qu’il a plutôt bien vécu sa retraite en Amérique Latine et qu’il aurait dû être puni très sévèrement pour les crimes contre l’humanité qu’il a commis.
Au renversement de Perón, le docteur Mengele, l'ange de la mort d'Auschwitz, quitta Buenos Aires pour le Paraguay. On sait également qu’en 1960, un coup de tonnerre sema le trouble pour la sérénité des nazis d'Argentine car un commando israélien enlève Adolf Eichmann, l'un des principaux exécutants de l'Holocauste. L’étau se resserre alors sur Josef Mengele qui est poursuivi par les enquêteurs allemands et israéliens.
On sait il se noya mystérieusement alors qu'il se baignait près de Sao Paulo au Brésil en 1979. Il fut enterré sous un faux nom et ses restes ne furent exhumés et identifiés qu'en 1985.
Un mot sur le dessin de Jorg Maillet pour indiquer que son dynamisme transmet parfaitement le rythme et l’énergie du scenario de Matz. J’ai également vu que ce roman d’origine d’Olivier Guez est adapté actuellement au cinéma.
J’ai beaucoup aimé la lecture de cette BD passionnante qui retrace parfaitement une version réaliste des faits. Cela donne quand même froid dans le dos !
BD historique qui retrace la vie du nazi Josef Mengele, "docteur" qui faisant des expériences sur des déportés à Auschwitz.
Dans la lignée de "Beate et Serge Klarsfeld : un combat contre l'oubli" de Pascal Bresson.
Le dessin est très réussi et colle parfaitement à l'ambiance.
A lire !