Deux frères
Une BD de
Gabriel Bá
chez Urban Comics
(Urban Graphic)
- 2015
Bá, Gabriel
(Scénario)
Moon, Fábio
(Scénario)
Bá, Gabriel
(Dessin)
Moon, Fábio
(Dessin)
<N&B>
(Couleurs)
Moscow☆Eye
(Lettrage)
Bá, Gabriel
(Couverture)
Riaudel, Michel
(Traduction)
Hatoum, Milton
(Adapté de)
03/2015 (20 mars 2015) 224 pages 9782365776257 Grand format 239078
Adaptation du roman De Milton HATOUM, ce comics nous narre l'histoire de Yaqub, fils d’une famille libanaise établie dans la ville brésilienne de Manaus, qui revient au pays après cinq ans passés au Liban. Il y retrouve son père, sa mère et surtout son frère jumeau, Omar. Tous attendent d’assister au bonheur de la réunion des deux frères mais personne n’a véritablement pris conscience que ces cinq ans de séparation ont en réalité cristallisé leur rivalité née à l’occasion d’une querelle sentimentale, quelques mois avant le départ subit de Yaqub... Lire la suite
Je vais encore me démarquer mais j'assume entièrement. Je n'ai pas franchement été emballé par cette histoire de deux frères jumeaux dont l'un est jaloux de l'autre au point de détruire sa famille.
On va vite se perdre dans les méandres de ce scénario un peu alambiqué. J'avoue ne pas avoir très bien compris mise à part la querelle sentimentale. On sent un lien très fort avec la mère qui souhaite la réconciliation. Par ailleurs, le thème de l'exil n'est pas très bien mis en valeur.
Des mêmes auteurs, j'avais pourtant adoré "Daytripper". Là, même le dessin a changé pour du noir et blanc. La narration est omniprésente et vampirise tout. L'originalité et l'inventivité font vraiment défaut. C'est vrai que cela fait sérieusement penser à des soap brésiliens.
Cette sombre histoire de famille ne m'a absolument pas convaincu et c'est le moindre que je puisse dire. Je me suis ennuyé ferme.
« Deux frères » ne manque pas de qualité, à commencer par le dessin typé de Moon et Ba, brillamment développé sur plus de 220 planches.
Mais c’est précisément sur l’épaisseur de cet album que le bât blesse. L’ensemble m’a paru long et trop narratif. L’histoire en elle-même – l’inéluctable désagrégation d’une riche famille dans le Brésil du début du 20° s. – est poignante, les personnages complexes, et les décors troubles et majestueux de Manaus bien fournis. Mais hélas, son rythme est souvent inégal, certaines situations se diluant sur 10 pages tandis que d’autres sont expédiées en quelques cases; la fluidité en est brouillée.
De plus, mais ce n’est là que mon avis, le noir et blanc n’est ni convaincant ni pertinent ; d’une part car il renforce le récit déjà pesant en reléguant l’image au second plan, d’autre part car les paysages de la jungle fluviale, comme cette si pittoresque Manaus, seraient sublimés par la couleur et ne sont ici qu’un embrouillamini visuel duquel il est parfois difficile de discerner quoi que ce soit.
Cette Bd est adaptée d’un roman de Milton Hatoum que je n’ai pas lu. C’est donc avec un regard neutre que j’ai abordé l’histoire de ces deux frères jumeaux qui vont passer leurs vies à se haïr et se détruire l’un et l’autre.
Au début du récit, on assiste aux retrouvailles, au Brésil, des deux frères, Yaqub et Omar, après cinq années de séparation. Les parents des deux jeunes garçons les ont séparés suite à une querelle amoureuse et ils mettent tous leurs espoirs dans une réconciliation avec le retour de Yaqub.
Mais, ces jumeaux aux caractères diamétralement opposés, l’un très sanguin et l’autre beaucoup plus posé, vont s’affronter et leur haine réciproque aura des répercussions dramatiques sur toute la famille.
J’ai beaucoup aimé certains des personnages secondaires comme Zana, la mère possessive des jumeaux ou encore Naël, le fils de la domestique de la famille, qui est le témoin de cette perpétuelle rivalité. C’est à travers le point de vue de ce dernier que nous est racontée cette histoire.
J’ai eu quelques difficultés à me laisser embarquer par les illustrations en noir et blanc à mon goût un peu trop brouillonnes par moments mais qui reflètent totalement l’ambiance pleine de tension du récit et dont je ne peux nier la qualité indéniable.
De plus, la construction narrative est réussie car elle est ponctuée de retours en arrière qui rendent l’histoire dynamique.
Un roman graphique sombre, dense et rythmé sur une famille qui vole en éclats et qui m’a permis de découvrir un duo d’auteurs talentueux.