La débauche
Une BD de Pennac, Daniel et Jacques Tardi chez Gallimard (Futuropolis) - 2000
01/2000 70 pages 2070788008 Grand format 15 à 20 euros 1875
Dans un Paris contemporain, un homme est en cage au zoo du Jardin des Plantes. Comment est-il arrivé là ? Qui est-il ? Très vite les médias s’emparent de ce fait divers et on apprend bientôt que cet homme est au chômage… Après quelques jours d’exposition, au petit matin il est retrouvé pendu. Suicide, meurtre ? Commence alors une enquête menée d’une part par Justin, petit flic à l’éthique bancale et en parallèle par sa copine – qui deviendra très rapidement son ex-copine – qui n’est autre que la vétérinaire du zoo.
Une chronique socio policière dans le quartier du Jardin des plantes par le duo Tardi Pennac ça semblait être le casting parfait. Hélas (c'est là qu'est l'os) des personnages incohérents ou pas exploités, des situations artificielles, un rythme décousu, générent une impression de travail bâclé. Exemple : le décor du Jardin des plantes qui n'est pas sublimé, un comble quand on se réfère à la production de Tardi. Dommage car l'idée de départ était géniale et la chute trés (trop ?) gonflée.
Encore un album de Tardi que j'apprécie ! Le sujet est rarement évoqué en bande dessinée. La débauche n'est rien autre que le licenciement en masse pratiqué par des Directions des Ressources Humaines peu scrupuleuses... Nous avons là une véritable dénonciation du libéralisme sauvage qui ne sera pas du goût de tout le monde. Plus fort que Davodeau !
C'est une oeuvre dédicacée à tout ceux qui se retrouvent un jour ou l'autre sur le carreau. Ce sont souvent des chômeurs qui deviennent progressivement des laissés pour compte que la société ignore. Je trouve plutôt courageux qu'un auteur ose aborder ce sujet avec un scénario mêlant autant d'ingéniosité. Le coup du chômeur dans la cage à bestiaux du Jardin des Plantes avec une pancarte annonçant que l'homme se nourrit de nourriture pour animaux m'est apparu comme très révélateur. Il y a un humour au second degré qu'il faut distiller.
Et puis, il n'y a pas que cela. On suit le parcours d'un homme prêt à tout pour arriver à ses fins. Au début, on trouve certains personnages d'emblée assez sympathiques et d'autres beaucoup moins. En les connaissant mieux, on se rend compte que les gentils ne sont pas aussi sympa que cela et vice versa. La méchanceté n'est jamais là où l'on croit. Bref, c'est une belle leçon sur le genre humain. Cela m'a particulièrement touché car je suis le spécialiste pour me tromper sur le caractère des gens. Tardi ne fait jamais dans la complaisance et c'est ce qui m'attire incontestablement dans son oeuvre.
Je conseille cette lecture captivante à mi-chemin entre le polar urbain et la chronique sociale. Beaucoup y ont vu une bd ratée. Ce n'est pas mon sentiment. Le dessin de ce Paris coloré est plutôt agréable. Plus encore, la pertinence du propos mérite une lecture attentive et même un achat de cet album d'une grande qualité.
Une histoire déjantée et haute en couleurs.
Les personnages sont pittoresques.
Véritable satire sociale.
Le scénario tient la route.
Du très bon.
Un bon moment en compagnie du duo Tardi-Pennac.
Cette histoire policière sur fond de vengeance, chômage, abus de pouvoir des patrons d’entreprises est vraiment agréable à lire. On sent bien l’acharnement des auteurs sur ces chefs d’entreprises sans scrupules qui licencient leurs ouvriers à tout-va, ça frise un peu parfois la caricature mais c’est très réussi.
Le montage du scénario est quand même remarquable, faut le reconnaître (en même temps, c’est du Pennac). Les dialogues sont fluides et je ne me suis pas ennuyé une seule seconde.
L’ambiance de la ville (Paris) est bien représentée avec une belle galerie de personnages somme toute assez marrants ( les animaux, le capitaine, le commissaire,…) et Tardi aux dessins est en pleine forme. Je ne mets pas 5 étoiles car certaines situations sont un peu exagérées mais sinon c’est à lire sans modération.
La fin est juste énorme.
La débauche (ici) s'entend dans le sens contraire de l'embauche, et non pas, comme ce à quoi je m'attendais en ouvrant le livre, une descente noire (à la Tardi) dans l'engrenage infernal du sexe ou quelque chose comme ça. D'ailleurs j'ai mis un certain temps à comprendre, mais je suis un peu lourde, parce que de la part des auteurs c'est pas faute d'avoir enfoncé le clou ! Tout commence dans un zoo parisien, où à l'étonnement des visiteurs et à l'enchantement de la presse, un curieux animal est découvert derrière les barreaux d'une cage : un être humain : Vieux, sale, mutique, méconnaissable, il semble sorti tout droit d'une poubelle ; heu, à bien y regarder après quelques pages c'est pas faux. Un petit polar bien sympa avec un ton très second degré, avec un fin pour le moins... déconcertante. Les dessins ne sont pas vraiment beaux mais on sait forcément à quoi s'attendre quand on ouvre un Tardi. Pourtant ici il passe du noir caractéristique à des couleurs vives pour notre plus grand plaisir. Quant à Pennac (éblouissant d'écriture dans ses romans jeunesse) il s'éclate ici dans la mise en scène de ce scénario aux dialogues incisifs et aux relations humaines urticantes. Une chronique sociale derrière un petit polar.
Tardi-Pennac quel régal !
On doit à Pennac quelques fantaisies policières plutôt cocasses, le voici qu'il récidive mais en BD cette fois.
Toujours aussi drôle, toujours aussi incisif (la débauche doit se comprendre comme le contraire de l'embauche !), il sait nous tisser une superbe histoire policière de derrière les fagots.
Quant à Tardi qu'on adore pour son Paris du passé et en noir & blanc, le voici qu'il nous livre la ville lumière en couleurs et dans sa version contemporaine. Bon, d'accord cela n'a pas tout à fait le charme de ses "peintures" mais cela reste superbe.
Un petit polar bien sympa avec un ton très second degré comme Tardi sait
bien en donner à ses histoires. Les personnages ont tous leur part de comique
et l'histoire est vraiment plaisante à lire. En tout cas le Paris contemporain est
très bien rendu par les dessins de Tardi et la mise en couleur bien
flamboyante, ce qui donne un style assez différent de ce à quoi on peut
habituellement s'attendre avec Tardi.
Une très bonne lecture, donc.