Death Note
8. Tome 8
Une BD de Tsugumi Ohba et Takeshi Obata chez Kana (Dark Kana) - 2008
02/2008 (15 février 2008) 200 pages 9782505002697 Format Manga 71640
Grâce à la mort de L, le monde idéal voulu par Light est en train de se construire. Mais les deux garçons désignés pour succéder à L, Near et Mello, entrent en scène. Une lutte commence alors pour la possession des death notes ! Mello enlève Sayu, la sœur de Light, et exige de procéder à un échange de cahiers !
L’affrontement L / Light s'est transformé en un défi à trois entre Light, Mello et Near. Si la lecture de cet opus n'est pas déplaisante mais les ressorts et les arguments deviennent répétitifs malgré l'introduction salutaire de nouveaux personnages. Les espoirs nés des premiers volumes et de la bonne réputation du manga sont un peu déçus.
La fin du précédent volume m'avait laissé dubitatif quant à l'évolution de la série mais ce volume fait s'envoler toutes mes craintes. En effet même si à priori l'évolution de l'histoire peu surprendre, cette dernière prend une tournure plus complexe avec une pression plus importante sur Light qui n'a plus le contrôle de la situation qu'il avait avant. De plus plus le volume avance et plus la situation se complique avec un final des plus intéressant donnant envie de connaitre la suite le plus vite possible.
Mal noté cette série, ce n'est pas simple. Depuis le début, chaque tome était un rebondissement (quoique le 7...). Le thème, surprenant et plein de possibilités, apporte tout au long des tomes des rebondissements sans fin. Et sur ce huitième tome, ça continue mais, bon, cela devient un peu long. Le combat Light/L avait atteint des sommets. Maintenant c'est un combat Light/N ou Light/M(ello) qui se perd un peu (plusieurs deathnote, de nouveaux dieux de la mort,...). Espérons que l'auteur va retourner la situation et ne pas arriver à d'autres combats du style Light/Z ou autres (l'alphabet est long...).
Rien à faire, le tome 8 de Death Note vient confirmer que la "seconde partie" de la saga n'arrive décidément pas à recréer la magie de la "première" : multiplication des personnages sans qu'aucun n'apporte de véritable supplément d'âme ou de fiction, affadissement du personnage de Light qui n'a plus guère d'ambigüité depuis son passage clair du "côté obscur", ridicule absolu de ses deux adversaires, N et M, ne faisant tous deux que prolonger absurdement les idiosyncracies de L, disparition de la perspective "morale" de l'impact sur la société de l'activité de Kira, "Death Note" est en pleine déroute. Mais la plus grande erreur de scénario réside bien dans le changement de perspective offert sur les machinations de Light, dont on voit désormais la construction, ce qui nous prive désormais de l'exquis plaisir de la surprise. Notre admiration pour la mécanique du mal disparue, où est maintenant l'intérêt de ces constructions absurdement alambiquées et improbables ?
Au bout de 8 tomes, on commence à cerner les atouts et les limites de la série. En fait, la limite principale, j'ai l'impression qu'elle est dans un mécanisme narratif dont abuse l'auteur et qui ressemble un peu aux jeux d'enfants dans les cours de récréation. C'est le jeu qui consiste à écraser son adversaire en sortant un truc tellement gros qu'il va pouvoir rebondir, du genre " je te désintègre avec mon laser/ oui mais j'ai un champ de réfraction et tu meurs / oui mais on est dans la zone négative et le champ de réfraction devient champ catalysateur, etc."
Du coup, l'auteur n'a que deux solutions : une fuite en avant dans la surenchère (et là, dans le huitième tome, ça y va, avec des missiles, des détournements d'avion, des menaces nucléaire et le président des états-unis qui s'en mèle, il ne manque que Jack Bauer pour compléter le tableau) et sortir tout le temps des nouvelles règles (un peu comme Calvin et le Calvin Ball, la vrai essence des jeux d'enfant).
Or comme ce mécanisme narratif de base est certes efficace mais un peu idiot quand même, l'auteur a beau le couvrir par des scénarios sophistiqués, un sens du rythme remarquable et un dessin épuré, on a du mal a adhérer totalement.